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On n’a pas besoin d’avoir pris des cours de guerre économique à la Pougala Academy pour anticiper et conclure que les États Unis, n’ont aucune chance de battre la Chine, dans son bras de fer commercial en cours, en l’état actuel des forces.
Tucker Carson a dit aujourd’hui jeudi 10 avril 2025 : “Les États-Unis viennent de perdre en Ukraine, leur première vraie guerre contre la Russie”.
Si la Russie qui est moins forte que la Chine vient de battre les États-Unis avec 40 pays vassaux de l’occident avec, qu’elle chance, ils auraient de battre la Chine sur le plan commercial, domaine privilégié de la Chine ?
Si les États Unis n’ont pas réussi à détruire l’économie de la Russie, pays d’à peine 150 millions d’habitants, quelle chance ont-ils de plier l’économie de la Chine, pays 10 fois plus peuplé avec la moitié de la population du pays faite de la classe moyenne.
Ce que les économistes américains et européens ne comprennent pas de la Chine est que c’est elle qui a fait le choix de ne pas encourager la consommation avec les crédits faciles comme en occident.
Je l’ai déjà dit : nous vivons à l’ere de la connaissance.
La Russie a battu les États-Unis sur le terrain militaire non pas parce qu’elle avait plus d’armes, mais parce qu’elle avait plus d’ingénieurs. La Russie est le pays qui forme le plus d’ingénieurs au monde par habitant.
Les mathématiciens américains sont pour l’instant plus occupés à travailler pour la finance et trouver les meilleures combinaisons pour faire booster les titres à la bourse.
En cas de guerre boursière, nul doute que les États Unis en sortiront vainqueurs.
Mais dans la guerre des usines, c’est-à-dire des centres de recherches, la seule académie chinoise des sciences, organe public compte 100.000 chercheurs à son actif. Le premier centre américain est l’université Harvard avec 6.000 chercheurs.
Il n’y aura jamais match, dans ces conditions.
En plus la Chine peut déclencher la guerre des monnaies. Et faire chuter sa monnaie.
Dans les manuels de théories économiques, il est écrit qu’un pays tire un avantage compétitif dans la dévaluation de sa monnaie si et seulement si ce pays produit massivement pour l’exportation, ce qui est le cas de la Chine.
La Chine a un autre levier. C’est le secrétaire américain au trésor qui nous a dit hier que la Chine est entrain de vendre sur le marché les obligations de l’état américain.
La conséquence est que demain vendredi 11 avril, les États Unis avaient besoin de lever 61 milliards de dollars.
L’opération est renvoyée à plus tard, parce que la Chine ayant saturé les marchés avec les bons de trésor américains, émettre de nouveaux bons, coûterait trop cher au contribuable américain. Ils devront donc serrer la ceinture pour payer les policiers, les magistrats etc.
Et le secrétaire au trésor de conclure :
” Les États-Unis ont elevé les droits de douane non pas pour punir la Chine, mais pour l’inviter à négocier. Je suis très déçu de la réaction de la Chine qui refuse de négocier.”
Ah bon ?
Les insultes contre la Chine, c’était pour l’inviter chaleureusement à négocier ?
Drôle de manière d’inviter quelqu’un à une négociation. En toi cas, ils auront retenu la leçon : la Chine est le seul pays au monde qu’on n’humilie pas impunément.
Elle s’est donné les moyens de répondre coup sur coup à tout abversaire. Même s’il s’agit de la première puissance économique du monde, que sont les États-Unis.
Qu’elles leçons pour l’Afrique ?
Les guerres du futur se jouent avant tout à l’école, dans les amphis, à l’université.
Je ne vois aucune guerre qu’elle soit économique, commerciale ou militaire capable d’être gagnée par des personnes qui croient à la sorcellerie.
Je ne vois aucune académie africaine des sciences capable de gagner la moindre guerre contre la famine avec des intellectuels toujours perdus dans la fumisterie des guerres tribales.
Prenez le temps de lire les manuels scolaires de vos enfants africains pour vous demander si des enseignants qui croient à la sorcellerie (qui n’existe pas) peuvent préparer vos enfants aux guerres des Intelligences de demain.
Les États Unis ont négligé l’importance non pas de l’école, mais d’une école d’excellence de masse. IIls en payent aujourd’hui le prix par la desindustrialisation, et l’humiliation technologique de la Chine.
En 2023, ils étaient la destination de 19% de produits chinois. En 2024, seulement les 7% de produits Made in China sont allés aux États-Unis.
Byd est devenu le n. 1 mondial des véhicules électriques en évitant soigneusement les États Unis et l’Union Européenne
Les prochaines semaines le président Xi Jinping se rend au Vietnam, en Thaïlande et au Cambodge, hautement taxés par Trump.
Ce voyage signifie que l’avenir du commerce mondial se passera principalement en Asie. Et la place de l’Europe et des États-Unis sera toujours marginal, avec ou sans Donald Trump.
Jean-Paul Pougala
Amsterdam Jeudi le 10 avril 2025