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Quand l’Empire est fort, il vante sa compétitivité, son marché libre, et son extraversion vis-à-vis du reste du monde. Cependant, quand il se sent menacé, il se tapit et se renferme sur lui-même, rejetant sa doctrine capitaliste au profit de politiques protectionnistes.
America first ! (« Les Etats-Unis d’abord ! ») Le slogan du président nouvellement élu Donald Trump a les airs d’un cri de guerre. Ces deux mots cherchent à exprimer la frustration et les espoirs du peuple américain.
L’idée est simple : les Etats-Unis, comme superpuissance, a donné sans cesse au profit des autres, mais à son propre détriment.
Par ses discours, mais pas encore par ses actes, Trump a promis mettre un terme à cette situation.
Ce message semble résonner avec les récentes préoccupations des analystes américains sur une potentielle « surextension » de la politique étrangère américaine.
Les Etats-Unis sont le pays avec le plus grand nombre de bases militaires dans le monde : 750 bases dans au moins 80 pays différents, selon des estimations modestes. Pour référence, la Chine n’en n’a qu’une seule.
En 2022, il y avait près de 172,000 troupes militaires américaines en service actif répandues dans 178 pays. Ces soldats ne sont pas stationnés pour combattre dans des guerres ; ils sont des agents dissuasifs. Ils représentent l’ancrage de la présence américaine dans le monde, et sont le symbole de la dominance Américaine autant pour ses rivaux que pour ses alliés.
Cela explique pourquoi la majorité des troupes américaines à l’étranger sont stationnées au Japon, en Allemagne et en Corée du Sud, plutôt que dans des régions avec un risque élevé de conflit. Ce symbole de prestige coûteux explique partiellement pourquoi les Etats-Unis sont le pays avec les dépenses militaires les plus élevées au monde.
En 2024, les Etats-Unis ont alloué 842 milliards de dollars pour leur budget de défense. La Chine, elle, a annoncé un budget de 230 milliards de dollars, et ce, malgré ses tentatives d’innover ses capacités militaires afin de réduire l’écart entre elle et la superpuissance américaine.
Cette facture exorbitante se légitimise tant que les Etats-Unis sont une puissance hégémonique incontestée.
Afin de maintenir sa position de numéro 1, les Etats-Unis allongent leurs longues tentacules autour de la planète et suffoquent tout potentiel concurrent à leur puissance.
Sa présence en Corée du Sud lui permet donc de paralyser la menace potentielle que pose la Corée du Nord aux intérêts américains, ainsi que de contrebalancer l’influence de la Chine dans la région de l’Indo-Pacifique.
Sa présence en Allemagne lui permet de faire de l’Europe de l’Ouest un loyal vassal de l’Empire Américain, sans jamais devenir un rival.
Son expansion en Europe de l’Est à travers l’Ukraine était supposée assurer que même son ancien rival vaincu, l’ancienne Union Soviétique et la Russie moderne, ne puisse pas espérer retrouver sa puissance et défier les Etats-Unis à nouveau.
Israël sert d’Etat tampon au Moyen-Orient, diffusant les menaces posées par l’hostilité anti-Américaine, causée par la longue et violente implication des Etats-Unis dans la région.
Il n’y a bien sûr pas de bases militaires étrangères aux Etats-Unis, car sa relation avec ses alliés est asymétrique. A la tête de l’Empire Occidental, les Etats-Unis gouvernent seul en tant qu’Empereur.
Cependant, lorsque l’Empereur fait face à une menace non plus provenant du sein de son Empire mais d’une puissante nation rivale, il ne peut plus se permettre de se préoccuper des conflits domestiques, et doit plutôt consolider son Empire afin d’y faire face.
C’est, essentiellement, la stratégie du parti républicain pour vaincre la Chine et la pression qu’elle pose à la dominance globale américaine.
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Soany Pougala
Lundi le 22 Décembre 2024