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Le 1er décembre 1994 étaient massacrés de sang froid par les forces armées françaises à Thiaroye, une banlieue de Dakar la capitale sénégalaise, plusieurs milliers de soldats africains démobilises et désarmés dont les corps seront en majorité ensevelis en catimini dans des fosses communes par ceux là même dont ils ont servi de chair à canon et de cobaye pour déminer les champs de bataille. En guise de récompense à leur sacrifice suprême en faveur de la France, à défaut de toucher leurs soldes et autres primes, il leur sera servi du plomb bien chaud en pertes et profits pour service rendu à la glorieuse France. 80 ans plus tard, il importe plus que jamais de rappeler ce crime à la mémoire collective dans un contexte marqué auprès des masses critiques africaines, de la volonté manifeste de sortir des fourches caudines de l’impérialisme séculaire français dont le principal corollaire partout en Afrique francophone se décline en terme de misère chronique, d’aliénation et de terrorisme psychologique.
Thiaroye devient désormais la parfaite illustration des milliers de crimes occultés et banalisés commis contre les peuples africains par une France deshulanisée et déterminée à vivre éternellement en véritable parasite sur son hôte qu’est l’Afrique.
Rappelons-nous désormais de Thiaroye et poussons à l’unisson nos voix au delà des plaines, des valons, des océans et des montagnes pour réclamer justice et réparation pour ces illustres disparus dont le sang doit plus que jamais irradié le combat panafricaniste partout en Afrique et dans tous les territoires à travers le monde pris en otage par la France… Un hommage particulier à l’un des rescapés, Nkodo Aba’a Pierre, dont le traumatisme alimentera dès le berceau, mes premiers pas dans ce combat altruiste et si passionnant.