Le diamètre du discours de la campagne électorale définit les limites de la circonférence des actions et réalisations dans l’exercice du pouvoir par le candidat élu. On peut faire moins que ce qu’on a promis …mais jamais plus.
Je ne ferais jamais l’apologie de Le Pen. Je me contente de démontrer qu’en ce qui concerne les Africains elle dit tout haut ce que MACRON fera sournoisement. Je refuse de tomber dans le piège des néolibéraux qui sont des criminels avérés et qui chaque fois nous agitent l’épouvantail de l’extrême droite pour nous attirer vers … le piège de la déception mondialisée. MACRON = LEPEN à cette différence près que le premier est – comme l’indique d’ailleurs son nom- un habile macro qui cache bien ses intentions, l’autre est trop “sincère” pour taire ses sentiments primaires.
En tant qu’Africain, je n’ai aucune raison de me réjouir de l’élection de Macron et encore moins de raison de m’émouvoir outre mesure de la défaite de Le Pen. Les dirigeants français n’ont pas pour vocation de servir les intérêts des Africains. Le destin de l’Afrique reste la responsabilité des Africains eux-mêmes, quel que soit le président de la France.
L’interdépendance entre l’Europe et l’Afrique nous oblige toutefois à suivre avec attention les joutes électorales dans ces pays car leur issue détermine non pas nécessairement la nature mais certainement la forme de nos liens de dépendance.
Le peuple français qui avait soif de rupture a eu à choisir entre la continuité déguisée en renouveau et le saut vers l'inconnu. Choix difficile mais certainement plus heureux que celui dont disposent les Camerounais depuis 34 ans : le choix entre la dictature et le dictateur.
Nous savons désormais à qui nous avons affaire pour les 5 voire 10 prochaines années. A nous d’élaborer des stratégies qui tiennent compte de cette donne.
Djeukam Tchameni 8 mai 2017