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Emmanuel Macron aime nous rappeler les 53 soldats français tombés au Mali. C’est à nous de lui rappeler les 43.000 soldats maliens tombés au Vietnam sans même savoir qu’ils étaient en train de mourir pour empêcher à un peuple colonisé comme eux, de se libérer de l’oppression française.
A la fin de la deuxième guerre mondiale, les Vietnamiens ne veulent plus être une colonie française. Ils déclenchent alors une rébellion qui pendant près de dix ans, va coûter la vie à 92.000 soldats français.
C’est ce que disent les chiffres officiels français.
Mais lorsqu’on cherche à éplucher les détails, on constate que sur les 92.000 soldats français tués au Vietnam, seulement 19 000 sont véritablement Français.
Tout le reste est fait des soldats provenant des colonies françaises d’Afrique, dont 43.000 Maliens et 30 000 Sénégalais comme spécifient les chiffres officiels français.
Cela signifie que sur 92.000 morts du contingent français, 73.000 étaient des colonisés, des africains, des gens qui, privés de leur liberté, ont été contraints d’aller mourir pour une cause de prédation et de domination qui n’était pas la leur.
Ces 73.000 africains ont été contraints d’aller tuer 500.000 vietnamiens vivant dans les mêmes conditions d’esclavage colonial qu’eux, mais qui ont commis la seule faute de refuser la domination culturelle, économique, religieuse, linguistique et politique d’un pays prédateur comme la France.
Ces africains sont morts pour rien, pour une cause injuste et leur mort n’a servi à rien, puisque le 21 juillet 1954 arrivent les Accords de Genève sur l’Indochine pour mettre fin à la guerre confirmant que la France a perdu la guerre contre un peuple pacifique, qui n’avait rien demandé à personne, le Vietnam.
Pour arriver à la conclusion de cette sale guerre coloniale, il y a les délégués de 19 nations, dont Georges Bidault (France), Anthony Eden (GB), John Foster Dulles (USA), Molotov (URSS) et Zhou Enlai (Chine).
L’accord stipule ceci :
• La France s’engage à évacuer très vite ses troupes d’Indochine.
• Les royaumes du Laos et du Cambodge, protectorats de la France, deviennent ipso facto indépendants.
• Le Viêt-nam, principal État d’Indochine, est partagé temporairement en deux États séparés par le 17e parallèle, avec une zone démilitarisée de cinq kilomètres de part et d’autre.
• L’autorité du chef des rebelles indépendantistes, Hô Chi Minh est reconnue sur le nord, qui devient une république « démocratique » avec un gouvernement communiste (capitale: Hanoi). Le sud (capitale : Saigon) a pour chef d’État l’ex-empereur de l’Annam, Bao Dai, un pro-France, qui a lutté avec la France contre les autres Vietnamiens, pour refuser l’indépendance du pays.
Pour la France, c’est la pire des humiliations que les africains notamment au Cameroun, à Madagascar et en Algérie vont vite exploiter pour démarrer leurs rebellions en vue de leurs indépendance. C’est ainsi qu’à peine 4 mois après les accords de Genève, le 1er novembre 1954, c’est la guerre d’Algérie qui débute.
Comme on le verra des années après en Afrique, la France et les Etats-Unis transforment leurs protégés du Sud en vraie dictature, à laquelle réagissent la Chine et l’URSS en aidant à la création d’un mouvement insurrectionnel, le Front national de libération du Viêt-nam du sud (FNL).
Retournons à la 4ème résolution des Accords de Genève du 21 juillet 1954. Lorsque la France perd la guerre, elle s’invente toujours un stratagème pour rester dans la course. Le pays est divisé en deux, dans la partie nord, les gagnants et dans la partie sud, les perdants.
Mais qui ne sont plus totalement perdants, puisqu’ils ont un pays à diriger et qu’on va utiliser pour déstabiliser les gagnants, fautifs d’être des nationalistes. On l’a vu en Corée, on le verra aussi en Chine avec Taiwan pour les perdants et la Chine continentale pour les gagnants. Et dans ces 3 pays : Corée, Chine et Vietnam, les perdants ont tous quelque chose en commun : ils sont tous pro-occident.
Et comment reconnait-on en Asie, les colonisés pro-occident ? Simple : ils sont tous chrétiens (ou musulmans). Et dans notre cas de ces 3 pays asiatiques, ils sont tous chrétiens.
Et en Afrique ?
Ils sont Catholiques, Protestants, Musulmans et Egyptologues.
Jean-Paul Pougala
Leçon écrite Dimanche le 08 Novembre 2020
(re-publiée le 17/02/2024)