PORTE-PAROLE DE MAURICE KAMTO,COMMUNIQUE DE PRESSE après la mort de MBAY NODJI ABDOULAYE,
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Ce matin de lundi 13 mai 2019 le corps sans vie de MBAY NODJI ABDOULAYE, un militant du MRC de Ngong, a été retrouvé gisant inerte et sans vie dans un local désaffecté du centre de santé de district de Ngong. Située à environ 60Km
de Garoua, Ngong est une commune de la Région administrative du Nord- Cameroun.
Selon des témoignages dignes de bonne foi, MBAY NODJI ABDOULAYE s’est rendu hier dimanche 12 mai 2019, à la place mortuaire de Ngong en vue de prendre part aux veillées qui y étaient organisées, conformément aux usages locaux en période d’extrême canicule. C’est en partant de là aux environs de 23h que NODJI rencontrera sur son trajet un de ses frères commerçant. Ayant fait escale pour prêter mainforte à celui-ci dans son activité, ils verront surgir des gendarmes surexcités qui vont les sommer de les suivre toutes affaires cessante. NODJI ayant prié ces derniers de leur accorder au préalable la permission de ranger la marchandise du marchand, va déclencher une folle colère des gendarmes qui vont étrangement s’acharner d’office sur lui à coups de crosse de fusil. Ce dernier va s’écrouler sur le champ, avant d’être trainé inconscient dans le pickup de gendarmerie ainsi que les badauds ayant assistés à la scène et son marchand de frère. Tous seront conduits et enfermés à la cellule de la brigade terre de gendarmerie de Ngong, et particulièrement NODJI sera transporté puis enfermé malgré son état visiblement comateux. Selon la gendarmerie terre, il s’agissait d’une opération de ratissage contre le vagabondage nocturne. A 3h du matin (nuit du dimanche 12 mai 2019 à ce lundi 13 mai 2019), une femme également détenue dans la cellule de la brigade de gendarmerie de Ngong frappe désespérément à la porte de la cellule avec insistance et donne l’alerte aux gendarmes, en disant que la personne amenée la veille inerte semble être en train de suffoquer dans son coma. En guise de réponse, le gendarme en faction viendra lui administrer une raclée et lui intimer l’ordre de se taire ! Trois heures de temps plus tard c’est-à-dire à 6heure du matin de ce lundi, les gendarmes vont constater que la dépouille de NODJI ABDOULAYE est en effet prostrée dans une position ne laissant aucun doute sur son statut de macchabée. De fait NODJI est mort !
Ayant donc vraisemblablement atteint leur objectif funeste sur ce militant du MRC bien connu de tous, les gendarmes vont conduire sa dépouille à l’hôpital de district de Ngong où le corps médical de l’hôpital déclinera formellement et expressément toute responsabilité lorsque la gendarmerie l’invitera à conclure à une mort des suites de ‘’crise d’asthme’’. Aucun acte médicolégal sur ce corps détenu par la gendarmerie. En désespoir de cause, les gendarmes vont abandonner sans ménagement la dépouille de NODJI ABDOULAYE dans une salle désaffectée de cet hôpital et prendre la clé des champs.
La preuve est faite pour ceux qui pouvaient encore en douter qu’un permis de tuer a été accordé aux hommes en tenue pour ce qui concerne le MRC et ses militants, car cela ne peut être une simple coïncidence que NODJI ABDOULAYE ait été la cible spontanée de cet acharnement téléguidé et télécommandé qui s’est suivi d’un refus conscient et volontaire d’assistance médicale. Le même acharnement meurtrier qui avait abouti à des tentatives d’assassinats des militants et sympathisants du MRC durant les répressions armées des marches blanches pacifiques du 26 janvier 2019. Il est clair qu’après l’annonce des marches prévues le 1er et 8 juin prochains, des ordres semblent avoir été donné en vue d’identifier et d’éliminer tous les potentiels meneurs desdites marches envisagées. Ce qui est d’ailleurs doublement corroboré par la création récente par l’exécutif Camerounais, et en toute discrétion, d’un observatoire dirigé par un Colonel et ayant pour rôle d’endiguer et prévenir la possibilité que l’exemple algérien et celui soudanais n’adviennent au Cameroun. Les premiers fruits de cette politique semblent ici s’observer dorénavant.
Âgé de 23 ans, MBAY NODJI ABDOULAYE, laisse une femme, un enfant et des proches éplorés pour l’éternité. Enlevé à la fleur de l’âge par des sauvages indignes de servir dans les rangs des forces de l’ordre Camerounaises. Que son âme connaisse le repos et la quiétude malgré les circonstances douloureuses de son décès ; et parce que les Camerounais du Nord ne sont pas des moutons, de même que ceux du Sud, de l’Est et de l’Ouest du Cameroun, nous sommes aujourd’hui tous des MBAY NODJI ABDOULAYE. Par conséquent, cette mort violente, sauvage et abjecte, ne peut et ne doit rester impunie. Le régime assassin qui en est l’instigateur direct en répondra devant le peuple Camerounais !
Yaoundé, le 13 mai 2019 Le Porte-parole BIBOU NISSACK Olivier