« À quoi sert de prendre la parole publique si on ne traite pas des sujets qui font mal. Nous les poètes, lorsqu’on sort de l’esthétique du mot, du plaisir textuel, pour aller sur des questions plus amères, plus dures, c’est qu’on n’a pas le choix, c’est aussi notre rôle. Je revendique la liberté de gâcher le sommeil des puissants. D’agiter les utopies des Lumières.
L’Afrique n’est pas maîtresse de ses biens. Tant que l’Europe discutera en fonction de ses seuls intérêts, ceux qui seront lésés chercheront la survie par tous les moyens. Tant qu’il y aura des gamelles vides en Afrique, on viendra chercher les assiettes pleines en Europe. Mais, attention, aider quelqu’un, c’est l’aider à ne plus avoir besoin de vous.
Dans ce qu’on appelle le partenariat entre l’Europe et l’Afrique, pour le moment, c’est l’Europe qui mène la danse. Elle tire les ficelles, fixe les règles, le prix des matières premières. Il faut en finir avec ces schémas exploitant/exploité, donateur/assisté. Et ne pas chercher les responsables qu’à l’extérieur de l’Afrique. Les Africains doivent s’affranchir du statut de victime. » Fatou Diome
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