Dans un article que j’ai publié dans de nombreux médias, ainsi que le quotidien Le Jour, évoquant le 30ème anniversaire de la victoire des Lions Indomptables sur l’Argentine en match d’ouverture de la Coupe du monde 1990, j’ai rendu un hommage mérité à Benjamin MASSING, aujourd’hui décédé. Il m’a semblé plus juste d’évoquer aussi la mémoire de l’autre héros du 8 juin 1990, Louis-Paul MFEDE, alias BOLINGO, mort le 10 juin 2013.Venu en mars 1990 en Algérie superviser la rencontre Cameroun-Zambie, l’entraîneur Carlos BILARDO avait déclaré « Si c’est tout ce que le Cameroun peut montrer, alors ça ne valait pas la peine de se déplacer ». Le 8 Juin, lorsque camerounais et argentins descendent sur l’arène du mythique GUISSEPPE MEAZZA de Milan, très peu sont ceux qui osent parier une lire sur la tête du Cameroun. D’un côté, il y avait l’Argentine et sa pléiade de vedettes (POMPIDO, RUGGERI, CANIGGIA, BASUALDO, BURRUCHAGA, BALBO, VALDANO) à la tête de laquelle trône Diego MARADONA. De l’autre, d’anonymes joueurs végétant pour la plupart en DII française.Au début du match, on a un sentiment d’admiration, teinté de crainte lorsque MARADONA s’est mis à jongler le ballon de l’épaule. Les Lions sont crispés. Thomas NKONO doit s’employer à plusieurs reprises pour éviter le pire. Douzième minute, c’est le tournent du match. MFEDE récupère un ballon dans le camp camerounais, avance balle aux pieds. Plusieurs adversaires viennent le contrer. Par une série de crochets, il fixe cinq défenseurs et sème la panique. La confiance change de camp. Carlos BILARDO, lui aussi pris de panique, dut se lever de son banc pour replacer ses troupes. Cette action qui n’est pas à proprement parler, une véritable action de but, servira de déclic à une équipe qui jusque-là ne croyait pas en ses forces. Elle servira à la construction de la victoire finale. Merci encore BOLINGO !
Claude KANA, Historien du football