L’Onu (Organisation des Nations Unies) est une organisation dont la noble mission est de préserver la paix dans le monde. Tous les pays qui adhèrent à cette organisation s’engagent à respecter sa charte.
La Charte de l’ONU est un traité international qui codifie les principes fondamentaux des relations internationales, de l’égalité souveraine des Etats à l’interdiction de l’usage de la force de quelle que manière que ce soit contredisant le but des Nations Unies.
Le Général de Gaulle, homme d’Etat français, a tenu des propos qui ont offusqué les membres de cette organisation en ces termes : « l’Onu, ce machin-là ! ». Le Général de Gaulle avait-il raison ou tort ? Les réactions ont été nombreuses à ce moment-là et elles continuent à alimenter les débats. Cependant, le temps lui donne raison. Cette organisation s’est sabordée et son rôle est aujourd’hui un sujet de critiques acerbes. Elle sert de prétexte aux multinationales et aux grandes puissances pour envahir les nations les plus faibles et piller ses richesses. Elle s’est détournée de sa mission.
Peu avant l’Assemblée Générale des Nations Unies du mois de septembre 2022, Antonio Guterres, Secrétaire Général de l’Onu, a accordé une interview à RFI et à France24 qui sont des médias français très influents en Afrique francophone. Il a reconnu que le conflit qui oppose la République Démocratique du Congo et ses deux voisins, le Rwanda et l’Ouganda, sur la problématique des rebelles du M23 qui a pris le contrôle d’une région importante dans l’est congolais ne pouvait trouver une solution pacifique sous l’égide de l’Onu. Le M23 et tous les groupes subsidiaires de la région sont surarmés. Mais par qui ?
Cet aveu cinglant d’impuissance d’Antonio Guterres n’a surpris personne. Le rôle de l’Onu en RDC ouvre un débat, une véritable boite de pandore. Le peuple congolais dénonce, jour après jour, l’incapacité de l’Onu à mettre fin au conflit qui l’oppose aux rebelles du M23 lourdement armés par ses voisins, c’est-à-dire le Rwanda et l’Ouganda. A ce jour, la guerre s’enlise en RDC. Une situation identique prévaut en RCA où les factions rebelles combattent le pouvoir légitime en place. L’Onu est toujours présente avec des hommes lourdement armés et dont l’inefficacité sur le terrain ne surprend plus.
Dans les deux cas, les rebelles sont suréquipés et mènent la vie dure aux gouvernements légitimes en place. Cette situation devrait nous interroger. Qui finance les rebelles ? A notre avis, l’Afrique ne dispose pas d’usines de production des armes lourdes. Et du point de vue logistique, nous constatons une profusion des armes sur le terrain. Comment ces armes se trouvent entre les mains des rebelles ?
L’aveu d’Antonio Guterres ne devrait pas surprendre. Les conflits en cours en Afrique sont initiés et soutenus par les grandes puissances qui ont tout à gagner à pérenniser les guerres ciblées sur le continent afin d’extraire frauduleusement les minerais. Cette vérité n’échappe à personne. Le pouvoir onusien est un leurre. Il permet aux acteurs de l’ombre de poursuivre, sous l’égide de l’Onu, leurs basses besognes de pillages des richesses minières des pays faibles rongés par la corruption.
Depuis sa création, l’Onu a échoué à pacifier les zones de conflits dans le monde. Ces échecs sont encore plus flagrants dans une Afrique politiquement instable et dont les richesses sont convoitées par les forces exogènes. Toutes ses missions se sont soldées par des drames physiques, psychologiques et matériels. Elle a aussi échoué dans sa mission des Objectifs de développement durable.
Face à tous ces échecs répétitifs, quelle crédibilité l’Afrique peut-elle accorder aux Objectifs du Millénaire pour le Développement fixés par l’ONU ? L’Afrique ne doit s’appuyer que sur elle-même.
Par Michel Lobé Étamé
Journaliste Indépendant