C’est le titre d’un essaie que vient de publier un jeune africain, aux éditions L’Harmattan à Paris. L’auteur, un journaliste pétri d’expérience dans la presse écrite et ’audiovisuelle, surfe sur une plus grande prise de conscience des professionnels de l’information, dans la lutte contre le réchauffement climatique en Afrique.

 Paru le 8 janvier dernier, ce livre de 200 pages est le fruit des recherches de Jean-Célestin Edjangue, auteur très prolixe, avec à son actif de nombreux ouvrages et articles de presse, traitant notamment des questions de l’implication de la jeunesse dans le développement, des émeutes de la faim ou du rôle des médias dans l’éducation à l’environnement. Pour lui, face aux défis climatiques, les médias en Afrique ne doivent plus rester seulement sur leur rôle classique d’observateur impartial, mais plutôt, ils doivent se réinventer une mission de médiateurs de la citoyenneté continentale, en déployant leur aptitudes à faire dialoguer les savoirs, à interpeller les forces en présence, à rendre lisibles les problèmes complexes et le lien local-global.

A ce sujet, il faut observer que le tocsin climatique qu’ont sonné les médias face aux blocages politiques, après le séisme de janvier 2010 en Haïti, au lendemain du sommet climatique de décembre 2009 à Copenhague, en est une parfaite illustration. Pourtant, l’apathie de ces mêmes médias sur les questions climatiques entre 1970 et 2000, avait contribué à aggraver le problème. Aujourd’hui les médias font éviter des paniques, des troubles, des rumeurs et des déplacements inutiles, tout en dynamisant les forces internes de réhabilitation. Mieux,  l’information est désormais considérée comme un bien aussi nécessaire à la survie que l’eau, les aliments et les soins.

Le livre de Jean-Célestin Edjangue va bien au-delà de l’implication des médias d’Afrique pour l’urgence climatique, il aborde également les questions liées au développement durable, telles que la place du livre et de la culture, la coopération internationale avec les enjeux de l’aide publique au développement, les interactions entre cette aide et le développement…

L’auteur de « Urgence climatique et développement en Afrique – Les medias en première ligne », rappelle que l’Afrique représente 17 % de la population mondiale et est responsable d’à peine 4 % des émissions de gaz à effet de serre, à l’échelle de la planète. C’est aussi la région qui souffre le plus des conséquences du réchauffement climatique. Ce paradoxe tend à minorer le rôle que jouent les hommes et femmes de médias, en matière de sensibilisation, d’information et de communication sur le climat.

D’ailleurs, comme l’affirme Dr. Ibrahima Cissé, Responsable de la Campagne Océans de Greenpeace Afrique, Jean-Célestin Edjangue pense lui-aussi que « …La non-sélectivité des impacts du changement climatique appelle aujourd’hui à une responsabilité de toute la planète. Les médias et les leaders africains ne peuvent pas se dédouaner de cela, parce que les pays africains subissent de plein fouet les effets du changement climatique… »

Journaliste, essayiste et conférencier, Jean-Célestin Edjangue est avant tout un historien diplômé de l’Université d’Angers, et  un titulaire d’un autre diplôme de l’Université de Nantes (France), en sociologie. Sur son nouvel ouvrage qui fait déjà de très bonnes ventes des éditions l’Harmattan de ce début d’année, il adopte un style de rédaction journalistique bien mené (clair et détaillé), en évoquant la litanie de sa riche expérience professionnelle depuis 2003, dans la lutte contre les changements climatiques en Afrique Centrale et de la sensibilisation des populations pour les questions environnementales.

ABY DONFACK

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