Nombreux sont ceux qui m’ont demandé mon avis sur ce qui est perçu comme des turbulences dans la résistance camerounaise en Diaspora.
Je vais essayer d’y répondre avec beaucoup de concision.
Le premier postulat de ma réponse est le suivant :
c’est dans la Durée que se juge un résistant.
Des profils essentiellement opportunistes qui s’agrègent à des dynamiques comme celle inspirée et incarnée par Maurice KAMTO depuis l’année 2018, s’essoufflent rapidement quand la sinuosité du chemin qui mène à la terre promise ne la laisse pas apercevoir à l’horizon ou quand celle-ci semble s’éloigner.
Cet essoufflement peut être perturbateur pour certaines entités de lutte, mais c’est toujours une évolution normale dans l’histoire des organisations humaines, et davantage quand elles ne souscrivent pas à une certaine intelligence managériale dans leur structuration et leur fonctionnement.
Le deuxième postulat de ma réponse est la conséquence du premier :
Parce que le Changement escompté n’a pas été au rendez-vous rapidement, immédiatement, le résistant pressé, impatient, cherche le coupable, le trouve et le désigne. Dans le cas d’espèce, ce sera évidemment Maurice KAMTO, puisque c’est lui qui inspire la résistance camerounaise et incarne l’opposition véritable à Paul BIYA. À partir de cet instant, un génie véritable sera déployé par cette frange de ses soutiens d’hier pour le réduire, pour rechercher un autre leader de substitution, tout en essayant de démontrer l’inconsistance de son positionnement idéologique et stratégique…
La vérité c’est que si le changement était intervenu, ces dissonances n’auraient jamais été entendues. C’est en celà que le chemin de la résistance est interessant : plus il est long, plus les acteurs réalisent le prix de la Liberté, plus des clarifications se font quant à leur capacité de résistance et la solidité de leurs convictions.
En conclusion, un résistant doit pouvoir intégrer le fait que comme dans toute entreprise humaine d’envergure, « il fait sa part et s’il est fatigué, il se repose ou il prend sa retraite ». D’ailleurs voyez vous, quand on construit une autoroute, au départ il y a des tracteurs et des caterpillars qui creusent et qui déblaient. À l’arrivée, c’est la nivelleuse qui applanit la chaussée, pour qu’enfin les voitures puissent rouler dessus. Vous constaterez qu’à l’étape finale du chantier, le caterpillar qui a creusé n’est même plus autorisé à emprunter le goudron avec ses chenilles, autrement il va l’abîmer.
Cet exemple nous renseigne sur le niveau de générosité et d’altruisme qui doit être le nôtre dans toute entreprise de résistance. C’est pourquoi une résistance ne meurt jamais, elle se recompose tout simplement, car la conscience de l’opprimé et son désir d’émancipation sont toujours plus fort que nos égoïsmes.
Ma conviction est que quand les enjeux politiques l’imposeront, les résistants, tous les résistants, seront au rendez-vous, d’autant que le Peuple du Changement du Cameroun sait où se trouve sa boussole, il garde le cap !
Amedee Dimitri Touko Tom