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Comme avant chaque élection, cette accusation s’accentue et certains bamilekes tombent dans le piège oubliant l’essentiel: se battre pour l’avènement d’une société plus juste.
C’est une tactique bien huilée mise en place par le clan tribal (et ses alliés) qui nous gouverne afin de maintenir son emprise sur les affaires de l’Etat.
PLUS TRIBALISTE QUE QUI ?
Lorsque l’Undp avait le vent en poupe, le discours était celui-ci: “il faut combattre les nostalgiques du régime Ahidjo”.
Avec le Sdf, on a parle du péril “anglo-bami” tandis qu’aujourd’hui avec le MRC, il faut lutter contre les ” supremacistes bamilekes”.
Le plus embêtant est que cette accusation vient des pires tribalistes que la terre ait créé:
- ceux qui, a travers leurs intellectuels organiques, indiquent qu’il est préférable de “vendre” le pays aux Indo-pakistanais pour contrer l’influence des bamilekes;
- qui réservent près de 50% des places à l’Enam pour le Centre et le Sud;
- qui ont environ 50 % des préfets et sous préfets ;
- qui, pour résoudre la crise énergétique, ont concentré tous les barrages hydro électriques au Centre-Sud ( Memvele, Lom Pangar, Mekim…) dans l’optique d’une “indépendance”;
- qui de temps à autres, depuis presque 35 ans, détruisent les biens des allogenes dans le Sud en pillant tout ce qui est possible;
- bref, qui ne savent pas partager le “gâteau”…
Des gens qui veulent avoir tellement ” toutes les bonnes places “au point où même en prison pour détournement de fonds publics, il sont encore les plus nombreux.
SE CONCENTRER SUR L’ESSENTIEL
Je conseille aux bamilekes en particulier, aux camerounais en général, d’abandonner au pouvoir et ses alliés, cette bataille visant à savoir quelle est l’ethnie la plus tribaliste du pays: les choses sont claires à ce sujet.
Quel que soit votre parti politique, j’insiste, et cela depuis des années, sur le fait qu’il est nécessaire d’établir des programmes politiques travaillés et clairs afin de convaincre le plus grand nombre: il faut mettre en place une stratégie gagnante.
On me dit que les Camerounais ne lisent plus: alors il faut leur parler à travers meeting, médias, réseaux sociaux.
Je vais prendre 2 exemples pour qu’on se comprenne bien.
1 – Le nombre de bureaux de vote.
Comment pouvez vous contrôler efficacement le déroulement des élections si vous ne connaissez pas le nombre bureaux de vote sur le territoire ou circonscription électorale par circonscription ?
Posez cette question aux responsables des partis politiques : personne ou presque n’a cette information.
Lorsque vous l’avez, vous devez, dès maintenant, trouver les militants qui bénévolement vont contrôler ces bureaux à travers une stratégie bien élaborée.
2- La forme de l’Etat
Sans bien définir la forme souhaitée, impossible de proposer un programme crédible.
Or les choses sont extrêmement complexes: il ne suffit pas de dire qu’on opte pour le fédéralisme ou pour l’Etat unitaire.
Aucun de ces systèmes n’existe à “l’état pur”: si vous dites être pour le fédéralisme sans tenir compte des spécificités locales et l’histoire de ce pays, vous allez braquer les populations de l’Est, du Grand nord qui depuis Ahidjo, sont les parents pauvres des différents budgets d’investissements.
Que dire de la zone anglophone où un fédéralisme à 2 États heurte les tenants de la version à 1 État ? Des arguments sont nécessaires pour convaincre les uns et les autres.
EN CONCLUSION
Ne perdons plus du temps pour répondre à ceux qui accusent d’autres de tribalisme alors que l’urgence est ailleurs: travaillons des projets qui vont permettre au pays de se redresser après 42 annees de destruction de notre patrimoine commun.
Sinon, le risque est grand pour qu’on en arrive un jour à regretter Paul Biya: un comble.
Benjamin Zebaze
Nkeum Motissong