(texte)
Première Partie
« Socialement, collectivement, la race noire reste inférieure et, comme niveau racial, le meilleur des Noirs reste au-dessous du moins bon des Blancs » Académicien français, André Siegfried (1875-1959) à ses étudiants de l’IEP de Paris au début des années Cinquante.
« (En Afrique) ni le blanc ni le noir ne souhaitent en somme vivre ensemble ». (…) : le Noir s’élève, aspire à une vie analogue à celle du Blanc, « sans avoir, de bien loin » sa maturité. Quelle place lui faire ? Le problème paraît insoluble : « S’il devient ouvrier qualifié, que fera-t-on du blanc sans compétence technique (en Afrique) ? Si l’on envisage de lui donner une représentation, n’est-il pas évident que, sous l’action d’agitateurs (les Noirs qui demandent l’indépendance), il en abusera ? Et si on le maintient sous le talon, pourra-t-on le faire indéfiniment, dans une Afrique où d’autres noirs évoluent rapidement ? Les noirs sont quatre fois plus nombreux (en Afrique), d’où la crainte sourde des blancs pour l’avenir, et cette obsession explique, si elle ne justifie pas, leur intransigeance. Décidément, quand on envisage ce problème noir, on a l’impression de se pencher sur un abîme » Académicien français André Siegfried, en 1949.
En gros, l’Académicien français André Siegfried un des théoriciens de l’école coloniale de la suprématie blanche encore en vigueur aujourd’hui en France (notamment à la Sorbonne) et en Afrique dite francophone, nous explique en 1949, qu’en Afrique, il y a de la place pour une seule race. Et qu’en présence des deux races, les Blancs et les Noirs, un des deux doit déménager ou périr et ce ne sera pas les Blancs. (Le péril noir).
Je vais commencer la leçon d’aujourd’hui par un sujet d’actualité : la guerre en cours entre Israël et le Hamas avec les tueries de façon indiscriminée de l’armée israélienne contre les civiles de Gaza.
Nous sommes Dimanche le 31 décembre 2023, à la radio de l’armée israélienne, le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich, chef d’un parti d’extrême droite, propose d’encourager l’émigration « volontaire » de la quasi-totalité des 2,3 millions de Palestiniens, (vers l’Afrique centrale), ce qui permettrait selon lui, de faire de la place aux colons israéliens. Il précise : “S’il ne restait plus que 100.000 à 200.000 Arabes (à Gaza), toutes les discussions sur la question du jour d’après (la guerre) seraient totalement différentes », il ne « s’agit pas d’une expulsion, de toute façon ils (les Palestiniens) ne pensent qu’à partir loin de ce ghetto et de la misère ».
Source : https://www.lesechos.fr/monde/afrique-moyen-orient/israel-voudrait-pousser-les-palestiniens-de-gaza-a-emigrer-massivement-2044171
Lundi le 1er janvier 2024, c’est au tour du ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, d’en rajouter une couche, en appelant à un retour des colons israéliens dans la bande de Gaza et en même temps, à ‘’encourager’’ la population palestinienne à émigrer (vers l’Afrique).
Mardi 2 janvier 2024 (le lendemain), la ministre israélienne du Renseignement, Gila Gamliel, déclare à la Knesset (Parlement israélien) ceci : “Au terme de la guerre, le pouvoir du Hamas s’effondrera, il n’y aura pas d’autorités municipales et la population civile sera entièrement dépendante de l’aide humanitaire”. (…) “Il n’y aura pas de travail et 60 % des terres agricoles de Gaza deviendront des zones tampons de sécurité” (…) “Le problème de Gaza n’est pas seulement notre problème. Le monde doit soutenir la migration humaine (vers l’Afrique), car c’est la seule solution que je connaisse”. Ministre Gila Gamliel.
Mercredi 3 janvier 2024, (le lendemain), on passe des propositions à l’action. Ainsi, selon les médias israéliens, Israël est en train de mener des “pourparlers secrets” avec le Congo (démocratique) “pour accueillir des Palestiniens déplacés de force, en provenance de la bande de Gaza”.
Le journal “Times of Israël” cite une source anonyme haut placée au sein du Conseil des ministres israélien restreint qui a dit que “Le Congo est disposé à accueillir des migrants, et nous sommes en pourparlers avec d’autres pays africains pour accueillir les Palestiniens” (chassés de Gaza).
Source : https://www.lefigaro.fr/international/israel-negocierait-avec-le-congo-pour-accueillir-des-palestiniens-de-la-bande-de-gaza-20240103
C’est à peine croyable.
Tout se passe comme s’il ne s’agissait pas d’un pays africain. Aucune protestation. Aucune indignation des intellectuels africains.
Question : Quel lien y-a-il entre la mode de l’Immigration-Canada en Afrique, Etienne Tshisekedi, président de la République Démocratique du Congo, avec son amour pour Israël, le refus de Macron de rapatrier son Ambassadeur du Niger à l’été 2023 et le président américain Ronald Reagan, qui annule les aides sociales allouées aux mouvements des droits civiques tout en criminalisant la pauvreté et la dépendance aux stupéfiants aux Etats-Unis ?
Réponse : Le « Péril Noir » !
Jean-Paul Pougala (Vendredi le 12 Janvier 2024)