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Le mirage Dangote, ou voici comment de même que la raffinerie de pétrole, la plus grande usine de transformation de tomate d’Afrique est tournée au vinaigre.
Dans la rubrique : Pourquoi, la plus grande raffinerie de pétrole du continent africain, de Dangote est vouée à la faillite ?
Lors de l’inauguration de l’unité à la Villa présidentielle à Abuja, vendredi, le vice-président Kashim Shettima a déclaré que cela faisait partie du plan en cours de l’administration actuelle pour lutter contre la faim.
La présidence a également impliqué les États, les partenaires de développement et d’autres parties prenantes essentielles dans les efforts visant à faire face à la flambée des prix des matières premières et à l’insécurité alimentaire générale dans le pays.
S’adressant aux membres comprenant des gouverneurs, des ministres du cabinet et des représentants des partenaires au développement, Shettima a déclaré :
« La nation est confrontée à une crise de sécurité alimentaire rare et plus tôt nous accepterons la réalité, mieux ce sera.» (…)
« L’insécurité alimentaire met en danger les fondements mêmes de notre expérience démocratique et c’est pourquoi tout le monde doit être sur le pont. Nous traversons une crise de sécurité alimentaire, mais elle nous offre également l’occasion de restructurer et de repositionner la nation sur des bases plus solides ». (…)
Source : https://dailytrust.com/fg-admits-theres-food-security-crisis-sets-up-committee-to-tackle-hunger/
Le Nigeria a faim, faim de céréale et non de pétrole ou de tomates qui n’est qu’un condiment, c’est-à-dire qui ne représente aucune priorité dans l’ordre naturel des urgences d’un pays naturellement constitué.
Comment peut-on mobiliser autant de ressources publiques, pour accompagner des projets privés, dans un pays, comme le Nigéria où c’est le vice-président lui-même qui déclare que « L’insécurité alimentaire met en danger les fondements mêmes de notre expérience démocratique » ?
La dernière mode des politiciens africains est de réciter une idée reçue selon laquelle, l’Afrique serait pauvre parce qu’elle ne transforme pas ses matières premières. C’est sur la base de cette idée complètement fausse en intelligence économique, que des usines sans lendemain sont construites ou son en cours de construction un peu partout sur le continent africain.
Tous ces politiciens et hommes d’affaires africains, partent d’un postulat erroné, pour tirer des conclusions non seulement hâtives, mais surtout, elles aussi, erronées.
J’ai vu le premier Ministre de mon pays le Cameroun, se déplacer en Hélicoptère de Yaoundé pour venir chez moi, à Bafang inaugurer une usine de transformation de cacao, qui dès l’origine, n’avait aucune chance d’être rentable. Le pire est que tout cela se passe et immobilise toute l’attention, alors que le peuple a faim, terriblement faim.
Le slogan de la transformation des matières premières nationales ayant pris le dessus sur un froid et méticuleux discernement, qui aurait incité à plus de lucidité, à plus de pondération, à plus de bon sens, pour éviter de donner des réponses trop simplistes à des questions complexes de développement industriel d’une région, d’un pays.
C’est la même erreur que semble commettre l’homme d’affaire nigérian Dangote dans ses deux derniers projets phares : l’usine de transformation de la tomate dans le nord du pays, à Kano et l’usine de pétrochimie, pour la raffinerie de pétrole dans le sud du pays.
Prenons l’exemple de l’usine de transformation de la tomate.
Dangote part d’un postulat erroné et y construit tout un projet qui dès le premier jour de son lancement, n’avait aucune chance de réussir.
Question : C’est quoi le postulat erroné dans l’usine de transformation de la tomate de Dangote ?
Réponse : Le postulat erroné, sied dans la raison pour laquelle il crée l’usine : contrer l’importation de 300.000 tonnes de tomates chinoises au Nigeria par an.
Dangote donne une réponse simpliste à une question complexe, à un problème complexe. Il aurait dû transformer sa question dans un autre postulat, plus juste selon moi et se demander plutôt : Pourquoi le Nigeria importe chaque année 300.000 tonnes de tomate concentrée de Chine chaque année alors que les tomates produites au Nigeria pourrissent sur le marché par manque de transformation ?
Il ne suffit pas non plus de poser la bonne question pour avoir la bonne réponse. Si le problème est en lui-même complexe, il faut passer nécessairement par la pensée complexe pour arriver à la réponse et dans notre cas, il nous convient d’y ajouter même la Pensée Globale pour trouver la bonne réponse.
La Pensée Globale, nous oblige à aller au-delà de notre périmètre habituel, pour poser le même problème dans une entité différente.
En d’autres mots, si Dangote pose la Chine comme le principal problème de la tomate concentrée au Nigeria, par conséquent, nécessairement, la solution à ce problème ne sera que cette même Chine, la réponse la plus efficace au problème posé ne peut se trouver qu’en Chine.
A ce moment-là, Dangote aurait découvert que la Chine est premier producteur mondial de la tomate, un fruit qui n’est pas essentiel dans son alimentation. Comment est-ce possible ?
Et la réponse à cette simple question aurait pu inspirer le Nigeria entier.
La Chine qui ne consomme pas en masse la tomate, pour en contrôler la production mondiale, avant de s’y lancer, s’est tout simplement posée la bonne question : où se situe les éléments qui construisent le retard de la Chine par rapport à l’Italie, alors premier producteur mondial et qui donnaient à cette dernière un avantage compétitif tel que la tomate italienne coûte si moins chère au point d’envahir le monde ?
Les réponses à cette question sont multiples et auraient dû aviser les autorités nigérianes qu’il ne suffit pas de monter le taux de douane sur la tomate concentrée importée de Chine de 5% à 50% et un prélèvement de 1500 dollars sur chaque tonne importée pour permettre à une usine du pays de réussir là où elle était déjà mal partie.
La productivité. Si l’Italie hier et la Chine aujourd’hui envahissait le monde avec sa tomate, c’était surtout grâce à la productivité à l’hectare.
Le Programme Alimentaire Mondial (Word Food Programme) dit que cette productivité moyenne mondiale est de 36 tonnes à l’hectare, contre 5,7 tonnes à l’hectare pour le Nigeria, alors que la Chine a détrôné l’Italie en passant à 50 tonnes à l’hectare.
C’est-à-dire, pratiquement 10 fois plus que le Nigeria. Si la Chine avec 50 tonnes de tomates à l’hectare, a pu écraser l’Italie avec 36 tonnes et mis à la faillite de nombreuses usines, sur quoi comptait Dangote pour résister à la déferlante de la tomate chinoise avec seulement 5,7 tonnes à l’hectare ?
En Italie, comme au Nigeria aujourd’hui, il existait un seul type de tomate qui se cueillait à la main et c’est le même type qui alimentait ensuite les usines. La Chine a mis au point de nouvelles variétés de tomates plus résistantes qui se récoltent mécaniquement, sans s’écraser et donc, sans pertes.
Les chambres froides font partie intégrante du projet de la culture de la tomate en Chine, c’est une correction de ce que faisaient les producteurs italiens.
Cela permet de réduire drastiquement les pertes et de prolonger utilement le temps de la transformation, pour l’étaler sur toute l’année et on se contenter uniquement des périodes de récolte. Pour y arriver, d’énormes fermes solaires ont été construites, pour casser le coût de l’énergie d’une telle pratique.
C’est la solution que l’Inde a intelligemment copiée des Chinois pour se hisser comme troisième producteur de tomate dans le monde, en plus d’offrir à tous les producteurs, des caisses en plastiques, servant au transport de la tomate de la plantation, jusqu’aux chambres froides.
Ces dernières ont servi en Chine pour rassurer les producteurs qui ne sont plus obligés de brader leurs productions, mais laisser leurs récoltes dans les chambres froides en attendant les meilleurs jours pour décrocher des prix satisfaisants.
En Chine, une centaine d’universités sur les 3.000 que compte le pays ne travaillent que pour l’amélioration des différentes cultures agricoles dont la tomate.
L’Académie chinoise des Sciences est particulièrement active dans le désir de la Chine d’être le pays qui va trouver les solutions novatrices pour nourrir la planète.
On l’a vu avec une nouvelle variété de riz qui pousse au désert, mais aussi de nombreuses variétés de fruits et légumes inventées par l’homme à travers notamment des greffes.
Dans ces conditions, se lancer dans la construction des usines, uniquement pour espérer stopper les importations chinoises est illusoire.
N.B : Lire le rapport du cabinet d’audit PricewaterhouseCoopers (PwC) sur la tomate du Nigeria en pièce jointe pour plus de détail.
Avant de se mettre à produire la tomate, la Chine a d’abord assuré sa sécurité alimentaire. Elle a d’abord réussi à mettre à la disposition des Chinois les plus pauvres de la nourriture bon marché. Elle a d’abord réussi à sortir de la pauvreté plus de 700 millions de chinois, avant de diversifier ses activités d’exportation dans la tomate qui n’est en rien prioritaire pour elle.
Et si le Nigeria était devenu le nouveau théâtre de guerre économique et stratégique entre les Etats-Unis et la Chine ?
Le 30 juin 2016, voici la dépêche de l’Agence France Presse, telle que publiée par la radio et télévision publique américaine, Voice of America (VOA-Afrique) :
“Le Nigeria et la Chine signent pour 80 milliards de dollars de contrats pétroliers”
Sous-titre : Le Nigeria a signé “des protocoles d’entente avec des entreprises chinoises pour plus de 80 milliards de dollars, selon un communiqué de la compagnie nationale de pétrole nigériane (NNPC).
La NNPC a annoncé jeudi (30/06/2016) avoir signé des contrats pétroliers à hauteur de 80 milliards de dollars avec des entreprises chinoises.
Le sous-secrétaire d’Etat nigérian au Pétrole, Emmanuel Kachikwu, également à la tête de la NNPC, a rencontré cette semaine des hommes d’affaires chinois à Pékin afin d’attirer des investissements dans les raffineries du pays, qui ont grandement besoin de travaux.
Déjà, il y a deux mois, le président nigérian Muhammadu Buhari s’est rendu en Chine afin de signer un emprunt de six milliards de dollars.
Le Nigeria a signé “des protocoles d’entente avec des entreprises chinoises pour plus de 80 milliards de dollars”, a déclaré la NNPC dans un communiqué publié sur son site Internet.
Cela “dans le but de parvenir à combler le financement d’infrastructures dans le secteur pétrolier et gazier au Nigeria”, ajoute le texte.
Bien que premier producteur de pétrole du continent Africain, le Nigeria est contraint d’importer des produits pétroliers, ses quatre raffineries ne suffisant pas à sa consommation.(…)
Source : https://www.voaafrique.com/a/le-nigeria-et-la-chine-signent-pour-80-milliards-de-dollars-de-contrats-petroliers/3399255.html
Question : Si en 2016, la Chine a déjà accepté de prêter 80 milliards de dollars au Nigeria, pour venir en aide à son secteur pétrolier, d’où ça sort que Dangote, investit 20 milliards pour résoudre le même problème du pétrole nigérian qu’il faudrait raffiner ?
Officiellement, la méga-raffinerie de pétrole de Dangote au Nigeria, sert pour transformer le pétrole du Nigeria, plus grand producteur de pétrole d’Afrique qui est aussi le plus grand importateur de carburant raffiné.
La vérité est que depuis le rapprochement du président nigérian Muhammadu Buhari avec la Chine, et ce, jusqu’à son départ du pouvoir après ses deux mandats de 4 ans en 2023, les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux ont tout fait pour ramener le Nigeria dans la voie de l’endettement permanent et perpétuel, pour la spoliation de ses ressources.
Non, ce n’est pas vrai que la plus grande raffinerie d’Afrique de Dangote, servait à raffiner le pétrole nigérian, puisque la Chine avait déjà donné les moyens financiers à l’état nigérian pour résoudre ce problème.
Les premiers chiffres en provenance de cette raffinerie, me donnent raison, et nous disent que nous sommes en présence d’une simulation, parce qu’en réalité, ce n’est pas le pétrole nigérian qui y est raffiné, mais le pétrole américain, le pétrole brute en provenance du Texas.
Jeudi 11 juillet 2024, le journaliste américain Bill Lehane écrit à la une de Bloomberg ce titre :
“Nigeria’s Dangote Mega-Refinery Ramps Up Imports of US Crude”
(La méga-raffinerie nigériane de Dangote augmente ses importations de brut américain)
- Lagos plant creates a new flow of long-haul crude from US
(L’usine de Lagos crée un nouveau flux de pétrole brut longue distance en provenance des États-Unis)
- Inflows of American feedstock could be about to rise further
(Les flux entrants de matières premières américaines pourraient encore augmenter)
Bill Lehane commence son article ainsi :
“Nigeria’s new Dangote mega-refinery is lapping up ever more US crude, bringing the barrels thousands of miles across the Atlantic ocean.”
(La nouvelle méga-raffinerie de Dangote au Nigeria absorbe toujours plus de brut américain, transportant les barils à des milliers de kilomètres de l’autre côté de l’océan Atlantique.)
Dangote a acheté plus de 16 millions de barils de pétrole brut West Texas Intermediate depuis le début de l’année (2024), selon les données compilées par Bloomberg. En août et septembre (2024), la part qu’il prendra aux États-Unis – par opposition aux barils nigérians – pourrait augmenter, compte tenu des appels d’offres pour de nouveaux approvisionnements observés par Bloomberg. (…)
Source : https://www.bloomberg.com/news/articles/2024-07-11/nigeria-s-dangote-mega-refinery-ramps-up-imports-of-us-crude
Pour comprendre ce poker-menteur des Etats-Unis contre la Chine, avec au centre, l’homme le plus riche d’Afrique, nous avons besoin de faire un saut en arrière de plusieurs années, pour planter le décor de cette leçon : Wikileaks.
Il y a deux semaines, mercredi le 26 juin 2024, Julian Assange, lanceur d’alerte australien, fondateur de Wikileaks, est devenu un «homme libre» pour la justice américaine, après un accord où il a plaidé coupable, pour mettre fin à la saga judiciaire qui a duré près de 14 ans.
Et justement notre histoire date d’il y a 14 ans, avec Julian Assange et son groupe Wikileaks.
Wikileaks publie des documents secrets des correspondances des ambassades américaines dans le monde. Ce qui nous intéresse dans notre analyse d’aujourd’hui, c’est ce que Wikileaks publie sur les rapports que l’Ambassadeur des Etats-Unis au Nigéria envoie à Washington sur toutes les personnes qu’il rencontre et ce qu’elles lui disent.
On découvre ainsi que la Chine est en train de tenter de sortir le Nigeria du piège dans lequel les industries pétrolières occidentales l’ont mis, en construisant des raffineries de pétrole d’occasion résultant des faillites massives des raffineries en Occident, résultant du premier choc pétrolier en 1973, et qui, comme au Cameroun, ne raffinent pas le pétrole du Nigéria, mais celui plus léger de la mer du nord et pire que le Nigeria ne reçoit pas de prêts pour moderniser ces raffineries vieillottes.
Ce qui compte ici est que oui la Chine veut aider le Nigeria, mais ce qu’elle ne sait pas est qu’elle n’y parviendra pas. Et c’est la vice-présidente de l’entreprise Anglo-néerlandaise Shell qui le dit et explique le motif à, Robin Renée Sanders, l’Ambassadeur des Etats-Unis en poste à l’époque.
Selon le document rendu public par Wikileaks, dans un câble diplomatique confidentiel daté du 20 octobre 2009, Ann Pickard, la vice-présidente de Shell pour l’Afrique sub-saharienne affirme que Shell a des espions dans les hautes sphères du pouvoir nigérian.
Et plus particulièrement sur l’entrée de la Chine dans le secteur pétrolier nigérian, Ann Pickard aurait dit à l’Ambassadeur des Etats-Unis à Abuja ceci : « Le gouvernement du Nigeria oublie que Shell a des personnes dans tous les ministères importants et qu’en conséquence, Shell a accès à tout ce qui se fait dans ces ministères ».
Ann Pickard informe aussi, l’ambassadeur des Etats-Unis que l’Attorney général Michael Aondoakaa (ministre nigérian de la Justice, remplacé en février 2010) demande « vingt millions de dollars pour signer un document ».
L’ambassadeur américain, Robin Renée Sanders, écrit que dans une précédente rencontre eu avec Ann Pickard deux ans plus tôt, le 27 janvier 2007, voici ses propos : « Pickard nous a dit que les autorités nigérianes contrôlent les autorisations finales de départ de nombreux pétroliers et qu’il y a des « gens très intéressants » qui donnent ces autorisations. (…) Les acheteurs de brut doivent payer de gros pots-de-vin se montant à des millions de dollars au directeur général de la NNPC (la compagnie nationale nigériane de pétrole) Yar’Adua, au conseiller économique en chef Yakubu ou à la Première dame (du Nigeria) Turai Yar’Adua, pour pouvoir faire partir leurs pétroliers ».
Pire, le Nigéria est la poubelle où les Etats-Unis viennent tester leurs vaccins à l’insu des populations sur lesquelles on teste ces vaccins, avant de les commercialiser ensuite aux Etats-Unis.
En mai 2007, l’Etat Nord de Kano demande 2 milliards de dollars de dommages et intérêts dans l’affaire du Trovan, un traitement contre la méningite : les tests effectués en 1996, avaient tué 11 enfants et rendu des milliers d’autres handicapés.
L’Ambassadeur des Etats-Unis veut savoir si Pfizer est prêt à payer ces 2 milliards de dollars pour indemniser les milliers d’enfants devenus handicapés et 11 déjà morts.
Le directeur de Pfizer-Nigeria, Enrico Liggeri, rencontre les officiels américains au Nigeria, pour leur expliquer que le groupe pharmaceutique n’a aucune intention de payer les sommes pour régler les cas portés devant la justice par le gouvernement fédéral nigérian.
Mais comment pense procéder Pfizer pour ne pas payer les 2 milliards de dollars ?
On a la réponse dans un câble diplomatique daté du 20 avril 2009, où on peut lire que le groupe Pfizer a plutôt mis l’effort pour trouver des preuves de corruption pour discréditer le ministre de la justice qu’on sait déjà corrompu, pour le contraindre ainsi à abandonner ses poursuites.
Deux mois plus tard, la stratégie expliquée par Pfizer à l’ambassadeur des Etats-Unis, marche. En juin 2009, Pfizer et l’Etat de Kano annoncent avoir signé un accord de dédommagement d’un montant de 75 millions de dollars. Pfizer a magistralement réussi de passer de 2 milliards de dollars à un minable 75 millions de dollars pour 11 enfants tués et des milliers d’autres handicapés à vie.
Et la présidence du Nigeria ?
Il n’y a personne dit l’ambassadeur américain.
Dans un câble, classé secret, daté du 26 février 2010, l’ambassadeur des Etats-Unis rend compte de son entretien avec le vice-président du Nigeria de l’époque et qui deviendra ensuite président, un certain Goodluck Jonathan, alors président par intérim, puisque son patron de président, Umaru Yar’Adua, est hospitalisé depuis plus de deux mois en Arabie Saoudite.
Selon ce câble secret, le président par intérim du Nigéria, Goodluck Jonathan, dit à l’Ambassadeur américain, Robin Renée Sanders ceci :
« Tout le monde est dérouté quant à savoir qui dirige le Nigeria ».
Comment qualifie-t-il le conseil des ministres qu’il a eu à présider ? Goodluck Jonathan dit qu’il était « désastreux. Il y a eu des cris et des engueulades. Cela ne marche pas du tout ». (…) les chefs des armées encouragent les militaires « à rester dans les casernes pour que cette incertitude ne dégénère pas en coup d’Etat émanant des officiers ».
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Jean-Paul Pougala
Dimanche le 14 juillet 2024