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L’Afrique est sous la pression du droit international qui s’applique à elle et où elle ne dispose d’aucun
recours pour se protéger. Cette situation soulève des questions qui sont régulièrement débattues par la
société civile et les intellectuels du continent.
C’est le cas de l’ONU où l’Afrique n’a aucun droit de regard sur les décisions qui s’y prennent. Elle joue
malgré elle la figuration. Mais, plus proche de nous, le rôle de la Cour Pénale Internationale (CPI) divise
tous ceux qui s’intéressent aux droits et devoirs de l’Afrique. En effet, cette cour est réputée traduire en
justice des chefs d’Etats, des gouvernements et des terroristes qui abusent de leurs droits sur leurs
populations dans le monde.
A ce jour, le CPI n’a traduit en justice que les présidents africains, les activistes où les rebelles
grassement armés par les forces exogènes pour servir leurs intérêts. Et les cas sont nombreux. On peut
aussi s’interroger sur le rôle des grandes puissances qui ont œuvré pour le fonctionnement et
l’installation de cette institution. Ces grandes puissances financent l’administration de cette cour pénale.
Mais elles ne sont pas liées à cette institution. Elles ne permettent pas l’extradition de leurs citoyens
devant cette cour qu’elles ont initiée pour servir leurs intérêts et bafouer en toute légalité la souveraineté
de l’Afrique.
L’Afrique et ses présidents ont été piégées par les grandes puissances en adhérant « librement » à la
CPI. Les cinq pays qui ont un droit de véto à l’ONU, c’est-à-dire la Russie, Les Etats-Unis, la France,
l’Angleterre et la Chine n’ont jamais ratifié ce traité.
Ce piège est à dénoncer. L’Afrique ne peut continuellement perdre sa souveraineté par des accords qui
la lient avec un Droit International et qui ne s’appliquent pas aux grandes puissances. L’Afrique devrait-
elle laisser le « droit international » piétiner sa souveraineté ?
Ces traités sont des pièges qui ne sont plus supportables car ils sont tout simplement humiliant pour tout
un continent qui a besoin de jouir de ses droits au même titre que tous les pays membres de l’ONU. Car,
reconnaissons-le, le droit international doit s’appliquer à tous les pays. Dans ce contexte, il ne peut y
avoir des pays avec des droits particuliers et d’autres singulièrement condamnés à subir dans tous les
domaines les injustices, voire, la voyoucratie des supers puissances.
Si de nos jours, il existe encore cinq puissances qui ont un droit de véto à l’ONU, il n’est plus supportable
que l’Afrique soit le seul continent à subir, sans réagir, et par la force du droit international, les injustices
et les humiliations flagrantes du ce même droit international.
Face à une farce qui réduit ses droits, l’Afrique a le devoir et le droit de remettre en cause sa
participation au sein d’une institution arbitraire, fallacieuse, humiliante et condamnable.
La CPI est dans ce contexte un-attrape nigaud qui instrumentalise à ses fins le droit international pour
contenir toutes les velléités de liberté et d’émancipation de l’Afrique. Il est temps pour que la CPI remette
en cause sa structure actuelle dont le rôle ne se limite qu’à l’Afrique noire.
Le droit international ne saurait être un outil de diversion pour servir les intérêts des grandes puissances.
Il doit s’appliquer à tous les pays membres de l’ONU. Si ce n’est pas le cas, l’Afrique noire gagnerait à
quitter cet organisme qui regorge de décisions arbitraires, insultantes et mensongères.
La nouvelle année 2024 ouvre une nouvelle page de l’histoire du monde. L’Afrique a le droit d’y participer
sans avoir à ses côtés des maitres qui l’encadrent. Elle est majeure et définit toute seule ses
prérogatives. Dans ce contexte, elle doit briser toutes les chaines invisibles et actuelles qui la réduise à
un enfant à encadrer.
Michel Lobé Etamé
Journaliste Indépendant