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La révolution achevée du Parti Communiste Chinois contre les Révolutions inachevées des Occidentaux, dénommées « Démocratie Libérale ».

(texte)

Xi Jinping, Discours d’ouverture du XXè congrès du Parti Communiste Chinois : Mauvaises nouvelles pour l’Occident libéral, on revient aux fondamentaux du communisme

Dimanche 16/10/2022, le président Xi Jinping a prononcé un discours d’ouverture du XXè congrès du parti communiste chinois qui a mis le froid glacial dans l’automne des chancelleries occidentales.

Durant ces dernières semaines, ce sont toutes les télévisions en Occident, de la CNN à Fox News en passant par la BBC, SkyNews, LCI, BFM, France24, RaiNews24, SkyTg24 ont annoncé en chœur que Xi Jinping était pressé de demander à Poutine d’arrêter la guerre en Ukraine.

Ils nous ont expliqué que le président chinois attendait que le Congrès passe avant de régler le problème de Poutine et le stopper définitivement.

Les experts se sont succédés sur ces chaines de télévisions occidentales pour nous expliquer du haut de leurs compétences de généraux à la retraite ou d’ancien généraux de l’Otan que la Chine aime le commerce et est très gênée que la Russie perturbe ses relations commerciale avec l’Occident avec sa guerre.

Et dimanche 16/10/2022, au premier jour du 20ème congrès du Parti Communiste Chinois, il a suffi d’une heure et demie de discours de Xi Jinping pour refroidir tous leurs espoirs.

Pour faire simple, Xi Jinping a promis : c’est fini le capitalisme. Retour à la case départ du communisme, retour aux fondamentaux, à l’idéologie marxiste. Fin de l’ouverture de la Chine avec les pays ennemis de la Chine qui n’attendent que la moindre faille pour détruire et démanteler les acquis du pays.

Désormais, la Chine ne veut plus être première puissance du monde, elle ne veut plus courir après les chiffres de la croissance économique, mais plutôt pointer sur le bonheur des humains, mettre au centre de l’objectif du parti communiste l’épanouissement des Chinois.

La Chine cesse d’être l’usine du monde. Débrouillez-vous chez vous avec vos usines. Produisez chez vous ce qui vous sert. La Chine se referme sur elle-même, se concentre sur elle-même, sur ses besoins, sur ses aspirations, sur ses défis.

Pourquoi cette déclaration est une mauvaise nouvelle pour l’Occident ?

Dafalgan, Doliprane, Efferalgan, HumexRhume, Actifed oui ce sont des marques françaises de médicaments antidouleurs. Le Doliprane est vendu par Sanofi, et fabriqué dans ses usines de Lisieux (Calvados) et Compiègne (Oise), l’Efferalgan et le Dafalgan par Upsa, produits en Nouvelle-Aquitaine, à Agen et au Passage d’Agen (Lot-et-Garonne). Et pendant le confinement, à cause du Covid, ces usines ont tourné à 100 % de leur capacité, produisant jusqu’à 1 million de boîtes par jour. Ça c’est l’information officielle de la revue « Usine Nouvelle ».

En réalité, il faudrait plutôt nuancer une telle information et dire plutôt que ces usines ont assemblé les boites de paracétamol. Car ces usines se contentent de faire ce que nous aussi aurions pu faire en Afrique : elles reçoivent le principe actif de Chine, appelé Paracétamol qu’elles vont tout simplement ajouter à 95% d’excipient, c’est-à-dire la farine de manioc ou l’amidon de maïs.

Le vrai médicament, l’antidouleur, qui compose les 5% et qui compte véritablement est fabriqué en Chine. Et c’est ce qui fixe le vrai prix du produit final.

Emmanuel Macron, le 16 juin 2020 durant la visite d’une usine, et les ministres français de l’Economie et de la Santé annoncent le jeudi 18 juin 2020 vouloir relocaliser l’ensemble de la chaîne de production du médicament de la Chine sur le sol français avant 3 ans. C’est-à-dire avant 2023.

Voilà Xi Jinping les a écoutés, et fera en sorte que désormais, qu’ils relocalisent tout cela chez eux.

Mais il y a un problème : aujourd’hui dans l’Union Européenne, une boite de Paracétamol coûte environ 1,40 €. Dire que la France ne va plus se contenter d’assembler, mais de produire le paracétamol, suppose qu’il lui faut accéder aux sources de matières premières qu’elle n’a pas et avoir l’énergie : gaz et l’électricité moins cher, qu’elle n’a pas.

Résultat des courses : il faudra s’attendre à ce que la boite de paracétamol passe de 1,40 € à 5 €. La mauvaise nouvelle de Xi Jinping est que les médicaments antidouleur sont remboursés en France par la sécurité sociale qui a déjà un déficit de 35 milliards d’Euros en 2022. Si elle doit rembourser un médicament qui passe subitement de 1,40 à 5€ d’ici 2023, les nouvelles ne sont pas très bonnes pour sa santé cette fois-ci financière.

Au moment où on nous annonçait la victoire du capitalisme sur le communisme soviétique avec l’élargissement de l’Otan à l’est de l’Europe comme le bonus, on attendait naturellement dans l’air du temps, à plus de capitalisme de Xi Jinping et c’est le communisme intégral qui est arrivé. Ou pour dire mieux avec les mots du quotidien français Le Monde, « L’Occident attendait Gorbatchev et c’est Lénine qui est arrivé ».

Revenons en arrière au 18ème Congrès du Parti communiste chinois en novembre 2012.

Avant le Congrès voici ce qu’écrivent Ben Blanchard, Sui-Lee Wee dans la dépêche Reuters du 8 novembre 2012 pour exprimer les attentes :

« Réduire les privilèges dont bénéficient les entreprises d’Etat, de faciliter l’installation dans les villes des migrants ruraux, d’imposer un régime fiscal, (…) contenir le pouvoir d’un Etat qui risque d’étouffer la croissance et d’entretenir le mécontentement ».

En d’autres mots, il faut que la Chine cesse d’être communiste pour devenir capitaliste comme les Etats-Unis où l’Etat n’est dans rien.

Après le discours du nouveau secrétaire général, Xi Jinping, c’est l’euphorie de l’AFP qui écrit le 15/11/2012 :

« Xi Jinping succède à Hu Jintao – Un discours qui rompt avec la tradition »

« Rompant avec la tradition, Xi Jinping n’a fait aucune référence à ses prédécesseurs ni aux poncifs en vigueur, ce qui a semblé réjouir une partie des internautes chinois, toujours à l’affût : «Ca faisait longtemps qu’on attendait des propos aussi directs et pas un discours officiel rigide et compassé», a réagi l’un deux. «Un langage aussi sincère fait chaud au cœur. On attend que le Parti et le gouvernement agissent de façon aussi sincère», a dit un autre.

Pourquoi Reuters et AFP sont si enthousiaste du nouveau président chinois Xi Jinping ?

Ce sont les révélations de Wikileaks quelques années plus tard qui vont répondre à cette question.

En effet, nous apprenons que cette histoire a commencé en 2009, sous l’administration Obama, c’est-à-dire 3 ans avant que Xi Jinping ne deviennent secrétaire du Parti Communiste et Chef de l’Etat, ils ont tout fêté à Washington, parce que selon eux, un nouveau Gorbatchev était sur le point d’arriver au pouvoir en Chine. Un nouveau naïf manipulable et prêt à vendre son pays était sur le point d’arriver au pouvoir en Chine et ce nouveau Gorbatchev, n’est personne d’autre que celui à peine désigné pour prendre la succession du secrétaire du parti Hu Jintao.

Le 16 novembre 2009, en effet, un câble confidentiel envoyé de l’ambassade des États-Unis à Pékin au département d’État américain à Washington informe l’administration Obama que dans 3 ans arrive au pouvoir en Chine un nouveau Gorbatchev, un faible et manipulable qu’on pourra cuisiner. Il s’appelle Xi Jinping.

Voici le texte du câble confidentiel tel que publié par Wikileaks :

“Selon un contact de l’ambassade (des Etats-Unis à Pékin) bien connecté, Xi Jinping, membre du comité permanent du Politburo et vice-président, est” exceptionnellement ambitieux “, confiant et concentré, et a “l’œil sur le prix” depuis le début de l’âge adulte” (…). « Xi est extrêmement pragmatique et réaliste, motivé non par une idéologie mais par une combinaison d’ambition et d’« autoprotection ».

En d’autres mots, on a trouvé le nouveau traitre. Et la chance veut qu’il ne soit pas motivé par l’idéologie (communiste), mais par son ambition personnelle et son autoprotection, c’est-à-dire son intérêt personnel. En plus, il a l’œil sur le prix. On peut l’acheter.

Et puis, quand Xi prend le pouvoir en 2012, les espoirs américains sont déçus jour après jour, jusqu’au discours d’hier dimanche 16/10/2022, où celui qui en 2009 était supposé ne pas être motivé par l’idéologie, par le communisme, dit que désormais le capitalisme est terminé, on passe à 100% à l’idéologie, au communisme.

Vendredi le 14 octobre 2022, Frédéric Lemaître (correspondant à Pékin du quotidien français Le Monde) écrit un article intitulé :

« L’Occident, ennemi désigné de la Chine »

Et sous-titre : «Dès son accession au pouvoir, en 2012, le dirigeant chinois, Xi Jinping, a imposé au parti une ligne prônant un nationalisme exacerbé et désignant l’Occident comme l’ennemi ».

Il rappelle l’euphorie des diplomates américains d’avoir à Pékin un homme traitre qui peut vendre son pays. Mais, précise-t-il, ils se sont tous trompés, car Xi Jinping s’est révélé le contraire de ce que tous attendaient et espéraient. Il écrit :


« Ils espéraient Gorbatchev, ils ont eu Lénine. C’est peu dire que Xi Jinping a surpris les Occidentaux.

En 2009, trois ans avant qu’il ne devienne secrétaire général du Parti communiste chinois, le département d’Etat américain se montrait pourtant confiant. Le futur dirigeant chinois est « suprêmement pragmatique et réaliste, mû non par l’idéologie, mais par un mélange d’ambition et d’autoprotection », lit-on dans les documents révélés l’année suivante par la plate-forme de lanceurs d’alerte WikiLeaks.

Funeste erreur. Dès avril 2013, un mois après la désignation de Xi à la présidence du pays, le comité central du Parti communiste chinois (PCC) diffuse secrètement, en interne, un document essentiel sur la « sphère idéologique », peut-être rédigé par Xi en personne. Le texte énumère sept thèmes qui ne doivent jamais être mis en valeur ni même être discutés : 1) la démocratie constitutionnelle occidentale, 2) les « valeurs universelles » (entre guillemets dans le texte), 3) la notion de société civile, 4) le néolibéralisme, 5) l’idée occidentale de journalisme, 6) le nihilisme historique, 7) la remise en cause de la réforme et de l’ouverture. Face à la « très réelle menace des forces occidentales » et des « révolutions de couleur » (printemps arabe), les membres du parti doivent au contraire reprendre le leadership idéologique ».

Source :

https://www.lemonde.fr/international/article/2022/10/14/l-occident-ennemi-designe-de-la-chine_6145809_3210.html

Pourquoi les occidentaux sont si intéressés à interférer dans ce qui se passe chez les autres au lieu de se concentrer pour construire le bonheur de leurs peuples ?

Pourquoi ne recherchent-ils qu’une collaboration avec les autres, lorsque ces autres doivent trahir les causes et les intérêts de leurs groupes d’appartenance ?

La réponse à toutes ces questions tient en une expression : « An Unfinished Revolution »

C’est-à-dire, « Une révolution inachevée ».

C’est le titre du livre de Robin Blackburn : « An Unfinished Revolution : Karl Marx and Abraham Lincoln », publié en 2002 (Copie en PDF ci-jointe).

Dans ce livre, Robin Blackburn met à notre disposition des précieux documents notamment les échanges de correspondance entre Karl Marx et le président américain Abraham Lincoln durant la guerre de Sécession.

On y découvre ainsi que Karl Marx demande, supplie le président américain de donner un sens à la guerre en cours, la plus meurtrière de l’histoire des Etats-Unis avec plus de 600.000 mors, en la qualifiant non pas comme la guerre de Sécession, mais comme la guerre pour l’abolition de l’esclavage des Noirs.

Marx explique que la liberté pour laquelle se battent les sudistes est celle d’être libres de réduire la liberté d’un autre humain. Ce qui est inacceptable. Posséder un esclave ne peut pas être un droit.

Dans l’esprit de Marx, « défaire le pouvoir esclavagiste et libérer les esclaves ne détruirait pas forcément le capitalisme, mais cela créerait des conditions beaucoup plus favorables pour organiser et conscientiser les ouvriers, qu’ils soient Blancs ou Noirs » (p. 13).

Pour Marx, en qualifiant la guerre de Sécession comme la guerre pour l’abolition de l’esclavage, “la guerre créerait de nouvelles possibilités pour la classe ouvrière américaine, noire et blanche”.

Alors que Lincoln voyait surtout la dimension économique de la guerre, les industriels du nord voulant abolir l’esclavage pour avoir une disponible main d’œuvre noire pour travailler dans leurs usines, Marx invite Lincoln, à y inventer une dimension politique.

« Devant la vaste et toujours grandissante économie américaine, et proportionnellement à la part de cette économie basée sur le travail des esclaves, l’émancipation de quatre millions d’esclaves, sans compensation pour leurs « propriétaires » reviendrait, en termes économiques, à la plus grande expropriation de propriété privée dans l’histoire, à ce moment-là ».

En d’autres mots, pour achever la deuxième révolution américaine, (la première étant l’acte de déclaration d’indépendance de 1776), en concluant la guerre par la libération de 4 millions d’esclaves noirs sans compensation pour leurs propriétaires blancs, cela aurait équivalu à la plus grande expropriation de propriété privée de l’histoire, justement, un acte inscrit dans l’idéologie communiste.

Et pour couronner la révolution américaine, il fallait compléter cette expropriation des esclavagistes, par le paiement à chaque esclave libéré de 40 acres (16 hectares) de terres cultivables.

Dans la préface de 1867 à son livre Le Capital, Karl Marx revient sur cette indemnisation des esclaves libérés, en approuvant le programme du parti des républicains-radicaux américains, qui promettaient d’accorder 16 hectares (Forty Acres) et une mule aux esclaves libérés.

Malheureusement, tout cela n’a pas eu lieu et la révolution américaine est restée aux yeux de Karl Marx, une révolution inachevée.

La conséquence de cette révolution inachevée américaine est que nous avons les Etats-Unis, un pays toujours aux abois, prêt à financer le chaos dans le monde entier. Ils sont prêts à offrir 27 milliards de dollars à l’Ukraine soi-disant pour le défendre de l’agression russe, mais rien pour leurs propres pauvres, rien pour les noirs qui vivent dans la pire des misères, puisqu’ils n’ont jamais été indemnisés. Le programme des fameux 40 acres et une mule par esclave libéré, n’a jamais été réalisé.

Karl Marx l’avait prévu, par sa publication du 30 août 1862, dans un article pour le quotidien « Die Presse » de Vienne, où il cite l’abolitionniste radical Wendell Phillips, qui avait prédit que si les Etats-Unis ne rendent pas justice aux Noirs, ils ne seront jamais en paix. Mieux, Karl Marx avait écrit que les États-Unis ne « verront jamais la paix … avant que l’esclavage ne soit anéanti (et les esclaves indemnisés ».

Le réalisateur afro-américain Spike Lee du film “Malcolm X” sorti en 1992 et “Do the right thing” sorti en 1989, a baptisé en 1978 sa propre société de production cinématographique, “40 Acres & A Mule Filmworks”, qu’on voit affiché à l’écran dans tous les génériques de ses films, pour rappeler à sa manière la “révolution inachevée” américaine par rapport aux “40 acres et une mule” de cette promesse d’indemnisation non respectée, faite aux esclaves afro-américains libérés après la guerre de Sécession et soutenue par Karl Marx dont je viens de vous parler plus haut résumé en : 40 acres (16 hectares) de terre à cultiver et une mule pour traîner une charrue.

Rendu le 18 octobre 2022, avec le 20ème congrès en cours du Parti Communiste Chinois, alors que les dirigeants chinois peuvent se vanter d’avoir sorti durant leurs premiers 100 ans, 700 millions de chinois de la pauvreté, les Etats-Unis ne peuvent pas vanter un tel palmarès. Tout simplement parce qu’ils n’en ont pas.

Nous savons ce qu’est l’objectif du PCC pour le prochain centenaire. Xi Jin Ping nous l’a dit dimanche 16/10/2022. Nous ne savons pas l’objectif du gouvernement américain pour le peuple. Nous connaissons son objectif macro-économique et financier de réduction du chômage, réduction de l’inflation et si possible de la dette publique du pays, la plus grande du monde avec plus de 30.000 milliards de dollars.

Mais l’objectif humain, nous ne le connaissons pas, parce qu’il n’y en a pas.

Les mots comme : Démocratie, Droit de l’Homme ou Société Civile, à mon avis ne sont que des symboles de type talisman pour conjurer et éviter la rage populaire. Parce que dans un système politique avec une alternance au pouvoir tous les 5 ans, il est impossible de porter à terme une révolution.

L’avantage du PCC est qu’il est là depuis 101 ans. Et il a eu le temps depuis 1949, c’est-à-dire que pendant 73 ans, il a eu le temps de créer, de développer et d’expérimenter toute sorte de politique, jusqu’à trouver la bonne qui leur permet aujourd’hui de prendre un avantage sur le monde entier en termes de stabilité politique.

Il y a à moins de 8 mois que la guerre a commencé en Ukraine.

Le 24 février 2022, ils étaient 28 pays européens à se déchainer contre Poutine.

Au Royaume Uni, Johnson a été écarté des affaires, sans même passer par un vote populaire.

En Italie, Mario Draghi qui était arrivé au pouvoir sans passer par un vote populaire a été renversé et les électeurs ont choisi le 25 septembre 2022, une coalition de droite pour diriger le pays pendant 5 ans.

En Suède, la gauche avait fait la demande pour adhérer à l’Otan, et depuis hier, c’est ce gouvernement qui a été battu dans les urnes, dimanche 16/10/2022 par une coalition de droite aussi.

Je peux continuer cette liste à l’infini.

Il en résulte que la démocratie est un système politique qui ne peut permettre d’achever aucune révolution. Et une révolution non achevée ne finit que dans la violence et les guerres à répétition.

C’est le cas de la révolution inachevée française de 1789, qui a donné lieu à des tumultes, des chaos et des guerres qui ont duré 55 ans, de 1815 à 1870 et ont causé plus d’un million de morts dans toute l’Europe. A ce titre, lire le très bon livre bien documenté de 670 pages de Sylvie Aprile, intitulé : « La Révolution Inachevée 1815-1870 ».

C’est dans cet atmosphère de « révolution inachevée » comme dit Sylvie Aprile, que la France a créé le chaos permanent pendant 55 ans dans toute l’Europe de 1815 à 1870, chez tous ses voisins et aujourd’hui, ne comprend pas que c’est anachronique en 2022, pour un pays situé sur le continent européen de posséder des colonies au bout du monde ; de vivre libre en Europe tout en refusant la liberté à la Guyane, à la Réunion ou la Polynésie etc.

Mais curieusement, dans cette même logique de « chaos permanent chez les autres », c’est cette même France, qui va s’interférer dans les affaires internes de la Chine en faisant voter au Parlement français une loi sur les prétendus génocides des Ouïgours, des Tibétains et son soutien à Taiwan.

Quand les pays de l’Otan sont allés en Afghanistan, personne ne s’est opposé à eux et surtout, personne n’a aidé les Talibans en leur fournissant les armes pour combattre ces agresseurs venus d’occident. Lorsqu’ils sont allés avec tous leurs militaires en Irak soi-disant pour trouver les armes de destruction massive, personne ne s’est opposé à eux et personne n’a aidé militairement l’Irak à se débarrasser d’eux.

Quand ils sont allés bombarder la Serbie, soi-disant pour respecter les droits des peuples à l’autodétermination et donc la liberté du Kossovo de ne plus faire partie de la Serbie, personne ne les a arrêtés et personne n’a aidé militairement la Serbie pour leur résister.

Si personne ne l’a fait, ce n’est pas parce qu’on avait peur d’eux, mais c’était juste raisonnable d’éviter toute action belliqueuse qui aurait contribué à jeter de l’huile sur le feu et faire plus de morts.

Pourquoi donc ont-ils tous senti la nécessité d’aller aider l’Ukraine au point de mettre en péril leurs industries ?

Ce sont des pays à révolution inachevée qui ne savant pas quel est l’objectif de leur politique en dehors de ceux liés à la rigueur du budget, pour ne pas faire sombrer les comptes du pays.

A l’opposé, c’est bien parce que la Chine a une révolution complète, achevée qu’elle n’a rien à dire sur la détestable possession des colonies par la France en Afrique, en Océanie et en Amérique centrale. C’est ce que Xi Jinping a rappelé dans son discours de dimanche 16/10/2022 : se replier sur eux-mêmes, retourner aux fondamentaux, à l’idéologie communiste. Se concentrer sur le bonheur des Chinois et puis c’est tout.

Pour paraphraser Marx, la France s’érige en donneuse de leçon de la démocratie, pour s’arroger le droit de réduire la liberté des Maliens, des Gabonais, des Camerounais, des Ivoiriens, des Sénégalais, des Togolais à travers le Franc CFA, à travers le contrôle politique sur les dirigeants etc.

Il me plait de conclure cette leçon avec quelques points à retenir de la Chine pour mieux comprendre les enjeux du Congrès du Parti Communiste Chinois (PCC) en cours à Pékin.

COMMENT FONCTIONNE LA POLITIQUE EN CHINE ET POURQUOI ?

Règle n° 1 : En Chine, la fonction du Président de la République n’est qu’honorifique.

Elle sert pour recevoir les autres chefs d’Etat dans le monde et permettre à la Chine de recevoir les honneurs symboliques liés à cette fonction, comme faire le discours à l’assemblée générale des Nations-Unis ou bien occuper le banc de la République Populaire de Chine lors des rencontres internationales des chefs d’Etats et de gouvernement. Ici, c’est la place du secrétaire du Parti Communiste Chinois qui est plus importante.

Et le Congrès du parti qui se tient tous les 5 ans depuis 100 ans choisit celui qui prendra les rennes du pays, c’est-à-dire les rennes du Parti. Donc, on n’est pas ce moment réuni en Congrès à Pékin pour choisir le président, mais pour désigner le Secrétaire du Parti. La place de président étant purement accessoire.

Règle n° 2 :

Contrairement aux autres pays du monde, en Chine, l’armée de libération du pays, l’armée du peuple, n’est pas une armée appartenant à l’Etat chinois, mais une armée appartenant au parti Communiste Chinois. La programmation militaire, les chefs d’Etat major, les généraux chinois ne prennent pas les ordres du Président de la République (fonction honorifique), mais du secrétaire du Parti Communiste. Ce double verrouillage a fait qu’en 100 ans du Parti Communiste Chinois, il n’y a jamais eu de coup d’Etat.

Si un général décide de ne pas prendre les ordres du secrétaire du parti, il dirigera finalement une armée sans soldat, puisque tous ses vices, ses lieutenants et ses collègues généraux, prennent les ordres non pas de lui, mais eux-aussi, comme lui, du parti qui est le seul qui établi l’agenda et le programme jusqu’au financement des armées. Les raisons se trouvent à la prochaine règle.

Règle n° 3 :

Ailleurs, le président de la République est en même temps chef des armées.

Mais comme en Chine la fonction du président de la République n’est qu’honorifique, il existe au sein du parti communiste la très puissante Commission militaire centrale (CMC), c’est l’organe dirigeant du Parti communiste sur l’Armée populaire de libération (APL), et c’est le nouveau secrétaire général du parti qui en prend la présidence.

C’est donc, à travers la présidence de cette commission militaire centrale que l’armée du parti communiste chinois, est organisée et commandée.

Règle n° 4 : La République de Chine se trouve sur l’île de Taiwan, en attente de revenir prendre le pouvoir à Pékin, aidée par les Etats-Unis. En 1912, les occidentaux qui colonisent la Chine font succéder à la royauté chinoise, une république, la République de Chine. Cette administration va gouverner la Chine de 1912 à 1949.

Le 1er octobre 1949, grâce aux batailles victorieuses de son armée, le Parti Communiste Chinois (PCC) prend le pouvoir à Pékin et proclame une nouvelle république, la République populaire de Chine, obligeant ainsi les nationalistes du Kuomintang au pouvoir en Chine, opposés à Mao Zedong, à se réfugier à Taïwan, où ils forment un gouvernement interdisant tout lien entre l’île (officiellement la “République de Chine”) et la Chine communiste. Les Etats-Unis leur ayant promis que ce transmet n’est que temporaire, ils se considèrent donc, en attente de revenir commander en Chine dans bientôt.

En 1950, forme une alliance militaire avec les Etats-Unis dans la guerre de Corée. Aux Nations-Unis, les Etats-Unis attribuent le siège de la Chine, à la République de Chine (celle capitaliste de Taiwan), excluant de fait la République Populaire de Chine (celle communiste de Mao Zedong).

Mais 21 ans après, l’attente est longue. Les capitalistes de la République de Chine, malgré l’aide des Etats-Unis et de l’Europe, n’ont toujours pas renversé les communistes au pouvoir à Pékin. Au contraire, ce sont mêmes les idées de Mao qui sont en train de traverser et contaminer la jeunesse de tous les continents. Ce qui donnera naissance au Mai 68 en France et toutes les reformes socialistes qui vont l’accompagner. Les Américains se rendent à l’évidence. Et reconnaissent leur défaite de vouloir continuer à coloniser la Chine.

Le 5 octobre 1971, le siège de la Chine à l’ONU, occupé jusque-là par la République de Chine (Taïwan), est attribué à Pékin, à la République Populaire de Chine, avec Droit de Veto comme les autres 4 membres, sinon, la Chine ne vient pas. En 1979, 30 ans après Washington rompt ses relations diplomatiques avec Taiwan, pour reconnaître la République populaire de Chine, et reconnait en même temps, le principe d’une seule Chine, commandée par Pékin. Pourtant il continue, d’espérer un coup d’Etat à Pékin, comme la France avec le Mali de Goïta, et sur-arme Taiwan et c’est dans ce contexte que la président du parlement des Etats-Unis Nancy Pelosi a effectué un voyage contesté sur l’île le 2 Août 2022.

A suivre

Jean-Paul Pougala

Mardi le 18/10/2022

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