(vidéo & texte)

Un jeune indigné contre le régime de Yaoundé, Raymond COTTA, camerounais, résidant au Gabon a été extradé irrégulièrement vers le Cameroun, un pays où il risque par exemple, d’être jugé par devant un Tribunal militaire, pour outrage contre le chef d’État, aux corps constitués, révolution… , un vocabulaire infractionnel digne des dictatures, désuet et devenu obsolète dans les régimes démocratiques du monde. Mais curieusement, et toujours d’actualité au Cameroun.

Et pour justifier cette honteuse dérive,de nombreux thuriféraires et soutiens du régime fortement oppressif et répressif , de Yaoundé,y voient la sanction méritée contre ce qu’ils qualifient de libertinage ou encore de manque de respect aux autorités et institutions.

Il apparaît dès lors, opportun de faire une mise au point sur le sens et le contenu réels de la notion de : ” LIBERTÉ D’EXPRESSION”, certainement mal comprise au Cameroun.

La liberté d’expression est un droit reconnu aux citoyens des États démocratiques, qui leur permet de donner en toute indépendance d’esprit, leur opinion sur la marche du pays et de la société.

Elle prend plusieurs formes : paroles, écrits, gestes, manifestations pacifiques.

La liberté d’expression est donc un droit essentiellement politique conçue pour être une arme de régulation sociale et de contrôle citoyen des actions des pouvoirs politiques contre leurs méthodes oppressives et confiscatoires. Particulièrement dans les régimes dictatoriaux,tyranniques, hégémoniques, autocratiques, despotiques totalitaires…

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Elle a dans son essence, et pour vocation de s’introduire ,de fouiner ,dans la hideur des dédales des régimes politiques, afin de les sortir de leur mentalité du droit de vie ou de mort sur les citoyens. Car comme le disait Montesquieu dans son célèbre ouvrage, L’Esprit des Lois : ” C’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser”, ou encore, Platon dans son dialogue Gorgias :” La plupart des hommes au pouvoir deviennent des méchants “.

C’est pourquoi, pour jouer pleinement son rôle, la liberté d’expression doit pouvoir heurter, choquer. Elle ne saurait donc avoir des limites encadrées par ces pouvoirs abusifs.Encore moins revêtir les convenances d’un langage conciliant, harmonieux, bienséant,pamphlétaire, caressant ,”cool” à leur égard .

Taxer ainsi l’exercice de la liberté d’expression de libertinage, lorsqu’un citoyen expose avec virulence, les abus des régimes totalitaires et liberticides , au nom d’un prétendu devoir de respect du aux autorités et institutions,relève simplement d’une volonté inavouée de cadenassement du contrôle citoyen de la gestion des pays par la parole, l’écrit et les manifestations pacifiques.

Pour mieux dire les choses, la liberté d’expression n’a pas à prendre des formes caressées lorsqu’elle veut s’affranchir des excès des pouvoirs politiques sur la vie des citoyens.Par souci d’équilibre,elle a le droit de les affronter, de les exposer,sans que ces derniers aient un quelconque droit de la faire taire, y compris par les lois pénales comme pratiqué au Cameroun. Car elles n’ont aucun droit de sanction contre la liberté d’expression.
Sauf lorsque cette dernière se camoufle elle- même dans la malveillance, à savoir les diffamations et dénonciations calomnieuses.

Christian Ntimbane Bomo
Société Civile des Reconciliateurs
Candidat déclaré à l’élection présidentielle.

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