La France s’est dite “préoccupée” mercredi après l’inculpation du principal opposant camerounais, Maurice Kamto, pour “hostilité contre la patrie” et a insisté sur la nécessité pour l’opposition de “pouvoir s’exprimer librement”.
“Nous sommes préoccupés par ce développement judiciaire et restons attentifs à la situation de M. Kamto et à celle d’environ 200 de ses partisans qui sont détenus”, a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères lors d’un point de presse électronique.
“L’opposition camerounaise, dont il est l’une des figures, doit pouvoir s’exprimer librement, dans le respect de la loi”, a ajouté Agnès von der Mühll.
Plus de deux semaines après son arrestation, Maurice Kamto, qui conteste la réélection en 2018 du président Paul Biya, a été inculpé pour “rébellion, insurrection, hostilité contre la patrie” et transféré à la prison centrale de Yaoundé.
Tous les partisans de M. Kamto ont été arrêtés fin janvier en marge de manifestations dans plusieurs villes du pays, dont Yaoundé et Douala.
Maurice Kamto, arrivé deuxième à la présidentielle avec 14,23% des voix, loin derrière Paul Biya réélu pour un septième mandat consécutif avec 71,2% des suffrages, a qualifié la victoire du président sortant de “hold-up électoral”.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Paul Biya en 1982, l’opposition avait toujours été incarnée par le Social Democratic Front (SDF) de Ni John Fru Ndi, jusqu’à la montée en puissance de Maurice Kamto à la dernière présidentielle.
Il est désormais considéré comme le principal opposant à Paul Biya, qui fête mercredi ses 86 ans.