Le monde retient son souffle chaque fois que la « Grande Messe » de la COP s’ouvre. En cette fin d’année, elle s’est tenue sur continent africain. Il fallait bien que les grands de ce monde fassent preuve d’un peu de compassion pour le continent africain, parent pauvre de la lutte contre la pollution. L’Afrique a enfin abrité sa COP, la vingt septième du nom.
Dans une relation déséquilibrée, l’Afrique est bien naïve de croire que les pays pollueurs sont disposés à mettre la main dans la poche pour réparer les dégâts causés depuis le début de la révolution industrielle en Europe. Soyons réalistes. Nous sommes entrés dans un monde en profonde mutation. La demande toujours croissante de nos besoins ne saurait s’adapter à l’équilibre naturel.
L’activité industrielle des pays riches pollue la planète. Mais les conséquences de la pollution causent des dégâts ravageurs chez ceux qui ne produisent rien. Ils sont, malgré eux, les victimes des calamités naturelles qui détruisent le monde.
Face aux drames qui s’amoncellent sur tous les continents à cause du réchauffement climatique, il est juste que les pays industriels prennent en charge financièrement les dégâts causés par la pollution industrielle.
La COP27 avait pour mission de réparer et de freiner la dégradation de l’équilibre planétaire. Qui ne se souvient des embrassades et des cocoricos qui avaient marqué le sommet de Paris ? Le monde avait donné l’image d’un fédéralisme bienveillant à l’écoute de toutes les doléances.
Aujourd’hui, nous déchantons. Les calamités naturelles s’accentuent. La montée des eaux menace des iles prospères et leurs habitants. Les tornades et les cyclones se multiplient. La sécheresse sévit et le risque d’une pénurie alimentaire exaspère les esprits. L’Afrique, comme à son habitude, subira en premier les foudres de la nature.
L’aide aux pays pauvres
La COP27 a montré ses limites. Les puissants renient leurs engagements et veulent imposer leur calendrier. L’intransigeance des pays pauvres n’a pas ému les riches. Ces derniers ont jugé inacceptables les propositions du pays hôte, l’Egypte. De quoi est-il question ? L’Egypte a remis en cause les accords de Paris et Glasgow. Que prévoyaient ces accords qui ont sonné le landernau ?
Les accords de Paris et Glasgow prévoyaient une baisse des émissions de gaz à effet de serre de la planète à 2%C par rapport à l’ère préindustrielle. Pour l’Egypte, cet accord ne tient pas la route. Il remet en cause les projets d’industrialisation des pays pauvres. Dans ces conditions, les accords de Paris et de Glasgow condamnent les pays pauvres à renoncer au développement. L’Afrique est cependant obligée d’émettre du CO2 pour ses besoins en développement.
Autrement dit, l’accord de Paris et de Glasgow est un frein au développement des pays pauvres. Faut-il croire par-là que tous les signataires de cet accord ont été roulés dans la farine ? Pour les pays pauvres, il n’y a aucun doute.
Un autre point sensible a marqué la COP 27 : le financement de la lutte contre le réchauffement climatique. Il est logique que les pollueurs payent. Mais ces derniers ne sont pas disposés à tenir leurs engagements. Les promesses non tenues des pays riches croulent dans les armoires. Dès lors, des questions se posent : le calendrier des aides ; les pays donateurs ; la liste des pays les plus vulnérables. La résolution prise sur le tard pour clore la COP27 a scellé un pacte pour dédommager les pays plus pauvres des catastrophes climatiques subies. Mais, est-ce une réelle avancée ? Le temps nous le dira tant les reniements des pays riches sont légion.
Avons-nous des réponses à tous ces questionnements ? Non ! Les pays pauvres sont condamnés à s’accrocher aux subsides de l’ONU qui doit manager, une fois encore, les dégâts prévisibles.
La COP27 n’a pas apporté de réponses adéquates à la lutte engagée contre le réchauffement climatique. Notre planète a besoin d’engagements majeurs et des actes des pays riches pour vivre sur une planète généreuse qui a donné aux humains tant de richesses confisquées par quelques oligarchies incontrôlables et malfaisantes.
Par Michel Lobé Étamé
Journaliste Indépendant