Les experts, ces groupes occidentaux rompus aux prévisions se sont encore trompés. Le monde va de plus en plus mal. La guerre en Ukraine s’éternise. A l’horizon, le ciel s’est encore assombri. La Russie qu’on croyait à bout de souffle et dont la mort était programmée à travers les sanctions occidentales tient toujours debout. Qui faut-il encore croire ? Les médias rivalisent de fausses nouvelles. Le mensonge est devenu une arme fatale.
Des soubresauts ont encore marqué les gesticulations des grandes puissances. Les Etats-Unis ont officiellement foulé le sol de Taiwan. Un défi au géant chinois qui prépare sa riposte. Comme ces guerres en cours que notre mémoire sélective veut ignorer, les pauvres, les damnés et les scélérats continuent à crever. En silence ! Ils sont nés du mauvais côté.
En Afrique aussi, continent réprimé et isolé, la jeunesse monte au créneau. Des activistes, et non des moindres, tentent avec succès à relever le niveau de conscience étouffée depuis les indépendances par des présidents carriéristes et sans âme.
Ainsi, le « petit Mali » a défié la France. Il a mis fin à des années de coopération militaire. Pour quelles raisons ? Le constat est alarmant. Le djihadisme continue à prospérer dans la région du Sahel. Il poursuit son chemin vers l’Afrique de l’Ouest qui se croyait à l’abri de ces nouveaux conquistadors barbus et dont la cruauté est alarmante.
Les échecs militaires ont vu ces dernières années des armées d’une force redoutable fuir le champ des activités. Les Etats-Unis l’ont bien compris et ont successivement déserté le Viêt-Nam, l’Irak, la Somalie et très récemment l’Afghanistan. Tous les peuples aspirent à la liberté. Pourquoi les pays pauvres seraient-ils une exception ? Les enjeux ne sont plus idéologiques. Nous sommes entrés dans un cycle multipolaire où les enjeux sont nationaux.
L’arrivée sur la scène politiques des activistes africains a permis de mieux percevoir les enjeux géopolitiques du continent. Il n’existe plus de chasse gardée. Le nouveau monde, celui qui est en construction, va rabattre les cartes. C’est une vérité évidente dans le temps et l’espace. Adieu au monde monopolaire ! Mais cette évidence échappe insidieusement aux grandes puissances incapables de voir la vérité en face. Plus rein ne sera comme avant.
Les nouvelles alliances, malgré les critiques et les doutes, vont mettre fin à une hégémonie insupportable, infantilisante et cruelle. Le monde a besoin d’un peu plus de justice.
La résistance en Afrique prend forme. La République Centrafricaine se rebiffe face à un ennemi fabriqué de toutes pièces par l’ancien colonisateur dont le but inavoué est de perpétuer le néocolonialisme. Le pays tient bon. Au Mali, face à la résistance des autorités militaires, la CEDEAO, pilotée par le président Ouattara de Côte d’Ivoire, a échoué. Cet échec est la marque d’une descente aux enfers du néocolonialisme usé par des décennies de mensonges, de gabegie et de dictature féroce.
L’Afrique nouvelle, celle qui résiste et qui veut se faire respecter, reste très éveillée. Elle n’est plus disposée, comme ses présidents en exercice, à se laisser piétiner. L’objectif en cours est de briser toutes les chaines invisibles et visibles qui maintiennent l’Afrique dans la pauvreté et la servitude pour servir ses « protecteurs » occidentaux.
L’Afrique aspire à vivre en paix avec tout le monde. Mais, pour y parvenir, elle veut décider elle-même de sa destinée car sa jeunesse responsable n’a plus peur.
C’est ensemble que tous les enfants de l’Afrique, de l’est à l’ouest, du nord au sud, feront bouger les lignes que les dirigeants actuels, agents de soumission et sans envergure, n’ont pas osé dénoncer et qui sont matérialisés par les onze accords coloniaux.
Par Michel Lobé Étamé
Journaliste Indépendant