La mondialisation a été imposée au reste du monde par les multinationales toujours à la recherche de profits mirobolants. Mais la Covid-19 a remis en cause cet équilibre précaire. Le monde des affaires est soumis à des pénuries qui ont des conséquences lourdes. Les usines situées en Asie voient leurs productions chuter. La faute revient aux circuits intégrés qui ne peuvent satisfaire la demande mondiale.
Ces pénuries remettent au gout du jour les propositions des écologistes : produire plus près de chez soi. Dans ce contexte, la mondialisation bat déjà de l’aile. Les catastrophes naturelles en cours remettent en cause la concentration des usines en Asie avec des conséquences graves pour l’environnement.
Et si la Covid-19 était une soupape de régulation pour les pays pauvres ?
La mondialisation montre ses limites. Elle est plombée par l’inflation. La pénurie de certains produits vitaux remet en causes les perspectives économiques des pays riches. Les usines tournent au ralenti. Et qui est le principal responsable ? Sans hésiter, beaucoup pointe du doigt les délocalisations sauvages et inhumaines qui ont plongé dans la précarité les travailleurs des pays riches. Ce constat était encore discutable avant la pandémie en cours. Mais aujourd’hui, les pays producteurs, maîtres du développement industriel, ne maîtrisent plus leurs productions.
Un autre constat vient corroborer le séisme qui secoue les grandes multinationales. Les nouvelles technologiques sont tributaires des microprocesseurs. Or leur production en Asie trahit la dépendance occidentale et affecte dangereusement certains secteurs industriels.
Le marché asiatique, vivement recommandé, est remis en cause. Il ne peut plus satisfaire les besoins de l’Occident. La dépendance provoquée par les délocalisations sauvages est vivement dénoncée.
La Covid-19 continue ses ravages. Mais elle nous amène aussi à réfléchir sur les errements provoqués par la mondialisation. Les industries du tourisme ont été affectées. La libre circulation des marchandises et la dépendance de certaines industries prouvent, une fois de plus, que le libéralisme à outrance n’est pas un choix équilibré.
Vivement la démondialisation
Un nouveau discours vient troubler notre monotonie. Certaines langues se délient. Des esprits bienveillants osent dire haut et fort que la démondialisation serait l’ultime solution pour sortir du marasme économique qui paralyse l’économie mondiale.
La production des leaders de la téléphonie est très affectée. La faute à qui ? Les circuits intégrés, bien sûr. Dans la panique, le discours, jusqu’ici discret des constructeurs, a été repris par tous les médias. Tout ce petit monde s’accorde à donner un coup de fouet au rapatriement des productions majeures en Occident.
Est-ce donc la fin du « made in China » ? Certainement pas. Mais ce discours prend forme. Il s’accroche même chez les fervents défenseurs du libéralisme qui voient ici leurs limites. La mondialisation et ses effets pervers sur l’écologie est condamnée. Aujourd’hui, il faut produire et consommer sur place.
La pénurie des circuits intégrés en Occident est devenue un véritable cauchemar pour l’industrie automobile, la cybernétique, la robotique et la téléphonie. Cette pénurie affecte aussi l’industrie des jouets alors que les fêtes de fin d’année approchent. C’est aussi une aubaine pour les pays pauvres inondés des produits bon marché qui tuent les productions locales. L’Afrique n’a pas su tirer ses épingles du jeu car la mondialisation a été imposée de force aux plus faibles par les multinationales et les rapaces de la finance.
L’Afrique saura-t-elle tirer profit de ce bouleversement qui affectent les pays riches et pour la première fois la Chine ? Elle a tout à gagner à relancer les productions industrielles locales jusqu’ici étouffées « volontairement » par les pouvoirs politiques sans ambitions patriotiques. Un réveil des consciences s’impose. Pour y parvenir, l’Afrique a besoin d’une nouvelle classe politique portée par sa jeunesse décomplexée et résiliente.
Un nouveau courant, celui de la démondialisation, a trouvé sa voie. Il permet de réparer les erreurs causées par le fossé qui sépare les riches et les pauvres.
Par Michel Lobé Étamé
Journaliste Indépendant