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Dans cette édition de L’Afrique en marche, Sébastien Périmony, membre de l’Institut Schiller en France et expert de l’Afrique, analyse l’importance de la construction par la Russie de la centrale nucléaire d’Al-Dabaa en Égypte.
“Le lancement en juin 2022 par la Russie de la construction de la centrale nucléaire d’Al-Dabaa en Égypte acte la mort du système impérialiste occidental qui a imposé une politique néocoloniale de non-développement aux pays du Sud global, notamment l’Afrique, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale”, affirme à Radio Sputnik Afrique Sébastien Périmony, membre de l’Institut Schiller en France, expert de l’Afrique et auteur du livre “Voir l’Afrique avec les yeux du futur”.
“La superficie de la France est de 644.000 kilomètres carrés, alors que celle de l’Afrique est de 30,4 millions de kilomètres carrés, soit environ 50 fois la France. Or, la France possède 56 centrales nucléaires qui produisent environ 80% de l’électricité consommée dans le pays. Si nous faisons une simple projection, nous constations qu’il faudrait construire au moins 2800 centrales nucléaires en Afrique pour ramener son niveau de développement dans ce domaine à celui de la France”, note-t-il. “Alors qu’actuellement la production électrique totale des 48 pays de l’Afrique subsaharienne est à peine équivalente à celle d’un seul pays européen moyen, l’Espagne”.
“En 2019, le Président Poutine a tenu deux discours d’une importance capitale, un au Sommet Russie-Afrique à Sotchi, l’autre au Sommet mondial sur la production et l’industrialisation à Ekaterinbourg, en Russie. Vladimir Poutine y avait retracé l’histoire du combat pour le développement des pays du Sud en attaquant publiquement la politique malthusienne de dépopulation occidentale, qui considère que l’Afrique est surpeuplée, pauvre et endetté. Alors que l’Afrique n’est ni surpeuplée ni pauvre et endettée, comme l’a rappelé Poutine, mais elle est juste sous-développée et pillée”, insiste Sébastien Périmony.
Kamal LOUADJ