Economie: C’est mieux Bafang ou Pékin pour installer son usine ?

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Vous avez été plus de 200 personnes à réagir à mon post d’hier pour savoir vous à ma place vous auriez choisi Bafang ou Pékin ?

Plusieurs personnes auraient choisi naturellement Pékin, pour y installer leur usine en moins de 7 jours, là où 7 à Bafang ne m’ont pas suffit pour construire ma première usine.

Mise au point et leçon à tirer :

1) cette histoire triste dure depuis 7 ans. Mais en 7 ans, à aucun moment, je n’ai utilisé le prétexte de mes problèmes personnels, pour insulter tout mon pays sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas parce qu’un agent de l’état vous a escroqué quelque part ou qu’un autre s’est joyeusement assis sur votre dossier que vous devez utiliser un fait divers dont vous êtes victimes, pour incriminer tout un pays ou tout un peuple.

Je suis avant tout un spécialiste de guerre économique. J’avais envie de vivre sur ma peau, toutes les difficultés que rencontre un jeune qui sont de mon academy, pour ensuite inventer les réponses pour d’autres qui viendront, mais aussi, pour proposer des pistes plus crédibles sur le plan de la macro-économie à celui qui détient les levier du pouvoir politique.

2) le patriotisme, c’est savoir persévérer et être patient, pour surmonter les difficultés là où ils existent. Je n’ai écrit nulle part que j’abandonnais Bafang, mais qu’un projet initialement prévu pour Bafang sera finalement réalisé ici à Pékin. Mais il reste une centaine d’autres projets pas seulement à Bafang, mais aussi le projet de poisson à Ndjore, le tournesol à Dimako etc.

Chaque difficulté que je rencontre dans ce parcours est l’occasion pour moi de savoir me mettre à la place du Camerounais moyen et tenter d’inventer les réponses de demain qui tiennent compte de ces obstacles souvent
imprévues qui deviennent désormais prévisibles, surtout en termes de solution applicable.

3) L’histoire que je vous ai racontée hier de mes déboires sur Bafang doivent vous faire comprendre que c’est ça notre pays, c’est ça notre Afrique, un continent qui refuse le progrès, un continent où les plus honnêtes sont vus comme des extraterrestres. Et vous ne ferez rien de concret sur ce continent si vous croyez que vous y trouverez des Suisses ou des Allemands comme interlocuteurs.

Ces derniers n’ayant connu ni esclavage, ni colonisation sont des peuples normaux et qui agissent avec rationalité, contrairement aux africains qui sont nés et qui ont grandi dans une seule logique, celle de la soumission et d’attendre que dieu ou un maitre lui dise quoi faire de sa journée, de sa vie. Et ce jusqu’au niveau gouvernemental.

4) Le pays est à nous et personne ne réussira à nous décourager au point de ‘nous pousser à fuir à l’ étranger. C’est le système de spoliation européenne de l’Afrique qui est structuré de manière à faire fuir les plus téméraires pour aller souffrir chez eux en Europe ou en Amérique du Nord.

Et je ne rendrais pas un bon service à la jeunesse de mon pays qui me suit, si je ne complétais pas mon coup de gueule d’ hier par cette mise au point aujourd’hui pour rassurer tous ceux qui tombent tous les jour sur le chemin de la construction de l’Afrique qu’ils n’ont pas fait fausse route, mais que c’est notre route qui est juste semée de tant d’obstacles qu’il faut avoir la force et la patience de contourner ou d’enlever quand on le peut.

5) je suis déjà installé comme industriel Chine depuis 25 ans. Donc ouvrir une usine à Tianjin, à Pékin ou à Shanghai n’est au fond qu’une routine pour moi. C’est-à-dire, rien de spécial ou de spectaculaire que je crée une énième usine. La seule nouveauté cette fois est qu’il s’agissait d’un projet au départ prévu pour être développé à Bafang.

6) ouvrir son usine en Chine n’est pas synonyme de fuir l’Afrique, c’est le un passage désormais obligé dans le parcours des diplômés de la Pougala Academy.

La raison vient du fait que l’ objectif de notre école est de créer une vraie révolution industrielle africaine. Comment y parvenir lorsqu’on sait que notre monnaie est détenue par la France qui ne veut pas entendre parler de révolution ?

Simple : depuis 6 ans, nous procédons à une sélection ultérieure de nos diplômés pour continuer avec ceux qui partagent notre idéologie vers une nouvelle étape en les accompagnant gratuitement ici en Chine, pour créer leurs usines, afin d’avoir une autre source de revenus hors du système occidental.

Et c’est dans l’espoir que l’argent généré ici servira à financer plus facilement en Afrique les projets structurants que nos bourreaux n’ont aucune envie de voir naître en Afrique soit parce qu’ils entrent en pétition avec les leurs, soit parce qu’ils contribueront à donner au politiciens africains, une plus grande autonomie de décision.

7) Pourquoi n’êtes vous pas au courant de tout ça ? Réponse : parce que la révolution se fait pour la masse, mais pas avec la masse, surtout lorsqu’elle est infantilisée et formatée pour aller en toute bonne foi contre ses propres intérêts. Il suffit d’un poignée de personnes qui ont compris l’idéologie et ces personnes se forment d’abord dans ma salle de Classe pour les insoumis sur www.pougala.net.

Ce sont en effet les mêmes que je retrouve à la formation. Il y a des gens qui ne viennent à ma formation que parce qu’ils croient qu’ils vont devenir riches facilement. Ce qui est faux naturellement. Ce sont des gens qui ne sont pas abonnés à ma page. Donc, ils n’ont aucune idée du cap, encore moins de mes motivations profondes pour partager avec eux tant de secrets.

C’est donc tout aussi naturel que ceux-là ne feront pas partie de la suite de l’aventure comme l’ouverture de leur usine ici en Chine. Car si quelqu’un n’a pas compris pourquoi la. CHINE, et non la Turquie par exemple, c’est que ça ne vaut pas la peine qu’ils nous suive ici.

CONCLUSION

L’Afrique de demain ne sera la propriété de nos enfants et petits-enfants que si nous avons eu aujourd’hui l’intelligence de neutraliser les facteurs internes de frein à notre propre évolution et prospérité ou à défaut, de les contourner pour leur transmettre demain, les moyens d’exister comme leviers de progrès humain en Afrique.

Je ne vends pas cher la peau de ceux qui fuient l’Afrique pour aller devenir des salariés en occident, parce qu’on n’a besoin d’eux que pour perpétrer l’esclavage, cette fois-ci, volontaire, contrairement à ce qu’ils ont fait de nos aïeux il y a quelques siècles.

C’est très difficile au pays. Tout le monde vous escroque de vos familiers jusqu’aux agents de l’état, sans pour autant que vous vous approchiez des résultats escomptés, mais la solution n’est pas celle de fuir les difficultés.

Depuis 7 ans, je ne gagne pas d’argent à Bafang.

C’est parce que je suis convaincu que chacun de nous a son niveau peut contribuer pour montrer aux plus jeunes depuis l’école primaire que tout le monde n’est pas malhonnête, que tout le monde n’est pas méchant, afin qu’ils grandissent sainement et deviennent demain ces citoyens vertueux que nous aurions voulu croiser aujourd’hui et que nous ne trouvons pas ou, que difficilement.

Il y a 25 ans, quand je suis arrivé ici en Chine, les choses n’étaient pas aussi faciles, pour les chinois comme c’est le cas aujourd’hui. Mais.

C’est parce que des hommes et femmes de ce pays ont cru en eux-mêmes d’abord et à leur capacités à changer leur société à travers la création massive de richesse qu’ aujourd’hui ils sont tous fiers de leur pays.

Ils sont fiers de Huawei et de sa capacité à tenir tête au bourreau américain qui fait tout pour les empêcher d’émerger. Mais au lieu de crier au racisme des blancs, ils se sont retroussés les manches pour repousser l’adversité du colon américain.

Ils sont fiers de BYD qui a pendant des années accepté de vivre au service des grands groupes d’automobile occidentaux pour leur livrer les batteries, le temps pour préparer sa propre révolution et aujourd’hui, BYD met à genoux tous ses anciens patrons de l’occident et fait la fierté de tout un peuple.

Ce qui m’intéresse maintenant est de savoir comment convaincre la politique pour qu’elle comprennent qu’on ne pourra pas faire émerger les Huawei camerounais, les BYD camerounais, sans mettre sur pied partout sur le territoire nationale des Parks industriels où tout est fait pour dire à l’investisseur que l’état est avec lui, que l’état le soutient et non comme c’est le cas aujourd’hui, avec une fiscalité opprimante qui tue dans l’œuf l’émergence de toute pépite.

Ici en Chine, l’état me dit qu’il est avec moi en me versant 15% de bonus sur tout ce que j’arrive à vendre à l’étranger, et qui prend le nom de Draw-Back. Pourquoi au Cameroun, l’état doit faire le contraire et taxer mes exportations ? Parce que les experts français l’ont conseillé et lui ont dit de taxer tout ce qui bouge. Oui mais le Cameroun n’est pas la France qui est déjà arrivée en braquant l’Afrique et en réduisant les africains en esclaves. Le Cameroun n’a aucun pays à coloniser ou à braquer. Ce n’est donc pas en France qu’il faut aller chercher les conseils pour s’en sortir.

Quand on se cherche, on ne copie pas ceux qui recourent aux raccourcis comme ont fait les occidentaux, d’aller truander les autres peuples. Quand on se cherche, on copie ceux qui sont comme nous et qui se cherchent à la sueur de leur front, comme la Chine, et pour qui, l’industriel est un allié de l’état et non un criminel à pourchasser.

A mon avis, au Cameroun l’état ferait mieux de réduire son train de vie que je trouve injustifié (notre niveau c’est de faire circuler l’essentiel des agents de l’état camerounais à moto), pour se donner l’oxygène de chouchouter ses industriels, ses créateurs de richesses et d’emplois et non les épier, les pister, les martyriser, les persécuter, les torturer comme c’est le cas en ce moment de très nombreuses remontées d’informations que je reçois quotidiennement des jeunes que j’ai formés et que j’ai encouragés de monter leurs propres usines.

Ce sont des jeunes qui n’ont pas la même persévérance que moi et la plupart finissent par se lasser de cet état qui semble ramer contre eux au lieux de les soutenir, et jettent l’éponge pour aller eux aussi grossir la masse des candidats à l’émigration vers les paradis annoncés de l’Europe et du Canada.

La révolution africaine viendra des politiciens intelligents, très cultivés et persévérants qui sauront mettre au cœur de l’action politique, les recettes de ce qui marche pour la masse, pour inciter les opérateurs nationaux patriotes à travailler dur en toute discrétion sur plusieurs fronts en s’entourant des alliés sûrs et pertinents en ligne avec leur rêve de liberté et de prospérité.

Jean-Paul Pougala

Pékin, mardi le 19 décembre 2023