Des sources internes annoncent, depuis lundi 18 novembre, que la filiale camerounaise de l’entreprise de E-commerce devrait fermer ses portes dans les jours qui viennent.
Plus grand-chose ne reste de l’aspect du site jumia.cm, première plateforme qui permettait jusqu’ici d’effectuer des achats en ligne. La page d’accueil est invisible ; le menu et les onglets cliquables ont rétréci. L’application mobile elle aussi a fait disparaitre l’espace Cameroun.
D’après des sources internes, l’entreprise de E-commerce s’apprête à plier bagages. Ceci alors même qu’un « Black Friday » – vendredi dédié aux ventes flash promotionnelles – était en cours et ne devait s’achever qu’à la fin de ce mois de novembre. Sur le site, juste deux services sont encore accessibles : le « Travel » et le « Deals ».
L’on apprend que le processus de fermeture avait débuté depuis peu, dans la plus grande des discrétions. Mais jusqu’au moment où nous mettions sous presse, la direction de la filiale camerounaise de Jumia Group n’avait toujours publié aucun communiqué pour expliquer cette décision qui en surprend plus d’un. Surtout que Jumia a longtemps été considéré comme le roi du commerce électronique au Cameroun.
Par ailleurs, en 2018, selon un classement de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, le Cameroun enregistre la 10e meilleure performance africaine en termes de commerce électronique. De plus, en avril 2019, Jumia Group a marqué les esprits en effectuant une entrée retentissante à la bourse de New-York, aux Etats-Unis. Ceci en levant jusqu’à 200 millions de dollars dès le premier jour, soit plus de 118,6 milliards Fcfa.
Cette euphorie n’a malheureusement pas duré. En mai 2019, le spéculateur Andrew Edward Left, dans un rapport, accuse le groupe d’imposture. Celui-ci estime, notamment, que l’entreprise aurait communiqué des données différentes de celles présentées quelques mois plus tôt aux investisseurs institutionnels et caché des informations sensibles. Une sortie qui aurait conduit, d’après divers observateurs, à la méfiance des investisseurs et aux mauvais résultats qui ont suivi.
Au Cameroun, Jumia a enregistré de nombreuses plaintes des clients. Celles-ci portent essentiellement sur la mauvaise qualité de certains produits achetés. La faute aux manquements affichés par certaines boutiques partenaires locales. L’inquiétude est désormais grandissante pour les emplois directs et indirects menacés. Les startups de distribution sont les principales concernées par la situation, elles qui ont profité du géant africain pour développer leurs activités. Cet arrêt annoncé des opérations survient quelques semaines après la liquidation d’Afrimarket, autre opérateur de commerce électronique sur le continent et au Cameroun.
Source actucameroun