Le troisième Forum du Cameroon Patriotic Diaspora (CPD) qui s’est tenu à Munich du 26 au 28 Juillet 2019 sur le thème « l’Urgence d’un dialogue national et d’une transition politique pour la Paix et la réconciliation au Cameroun » avec la bénédiction de son Éminence Christian Cardinal Tunmi, a connu la participation des Camerounais et des amis du Cameroun venant du Cameroun, du Mali, d’Allemagne, de France, de Suisse, des USA, et ainsi que la présence effective des personnalités suivantes :
– Me Alice NKOM, Avocate Internationale et Membre du Front Citoyen,
– Mme Edith Kah WALLA, Présidente du CPP et de Stand Up for Cameroon ;
– Me Emmanuel SIMH, Avocat des Droits de l’Homme et acteur politique au Cameroun,
– Dr Davis NJIBAMUM, Président de la Southern Cameroon’s Community in Munich,
– Mr Jean Claude NKUBITO, Secrétaire Exécutif de l’ONG Belge « Initiative pour le Dialogue et la Paix » qui y a assisté en tant qu’observateur ;
– Albert MOUTOUDOU, président de l’UPC-Manidem, par contribution écrite,
Au terme d’un débat riche dont les trois moments forts ont concerné : – La crise anglophone et la guerre insensée que mènent M. BIYA et son régime dans les
régions du Nord-Ouest et le Sud-Ouest du pays et les propositions pour en sortir ; – La Transition politique vers un Etat démocratique, dans un contexte de fin de règne à la tête
de l’Etat et les scénarios de sortie des crises multiformes qui secouent le Cameroun ; – Le recul des libertés démocratiques dans notre pays et la nécessité de la constitution d’un
Front des Forces du changement autour d’éléments fédérateurs des Camerounais.
Sur la base des discussions riches, denses et parfois contradictoires, menées avec les nombreux participants au Forum, Le Cameroon Patriotic Diaspora (CPD),
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Sur la Crise Anglophone
Considérant qu’à ce jour, la guerre dans le NO-SO a fait plus de 2000 morts, 50 000 réfugiés et plus de 500 000 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays, qui vivent dans le dénuement total et dans une situation humanitaire catastrophique,
Considérant le blocage de la formation et de l’enseignement de la jeunesse du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et considérant l’absolue nécessité de la réouverture des écoles fermées et la
reprise totale des cours dans les régions anglophones dès la prochaine rentrée scolaire afin de permettre aux enfants, privés d’éducation depuis 4 ans, de reprendre le chemin des écoles :
– Exige un cessez-le-feu immédiat et sans conditions entre les groupes armés non étatiques
et l’armée camerounaise ;
– Reconnait la responsabilité totale et entière du régime BIYA dans l’escalade de la crise depuis octobre 2017, dénonce son entêtement à persévérer dans l’option militaire comme unique réponse à la crise et à cet effet, le rend responsable d’une initiative devant mener à ce cessez-le-feu.
Concernant le processus de paix et de Dialogue National :
– appelle les Camerounais à prêter une oreille attentive aux négociations secrètes qui se dérouleraient depuis quelques semaines entre les mouvements sécessionnistes et le gouvernement camerounais sous la facilitation de l’Etat Helvétique, à s’interroger sur le préalable d’un cessez-le-feu pour soulager les populations et à réclamer la prise en compte de l’intérêt national et celui des populations du NO-SO, et non des intérêts des seuls groupes armés, avec la dangereuse impression que ces négociations constituent une «prime aux armes» ;
– appelle à un Dialogue National Inclusif pour trouver des solutions durables à la crise ;
– soutient l’initiative de la ‘’Anglophone Général Conférence’’, lancée par Son Éminence le Cardinal TUMI en prélude à des futures négociations de Paix et au Dialogue National ;
– condamne les violations massives des droits humains perpétrées aussi bien par le gouvernement que les différents groupes armés non étatiques ;
– demande la libération de tous les prisonniers politiques de la crise Anglophone ;
– soutient l’initiative du forum des anciens chefs d’Etat Africain (African Forum) visant à organiser un colloque international sur la crise dans le Nord-ouest et le Sud-ouest.
II –Au regard de la Transition politique vers un Etat démocratique et sur la situation de fin de règne à la tête de l’Etat et les scénarios de sortie de crise
Après une analyse détaillée de la situation du Cameroun et des pistes possibles de sortie de crises, le CPD arrive à la conclusion que la Transition Politique est le meilleur moyen pour l’avènement d’un régime démocratique au Cameroun. Par Transition Politique, le CPD entend :
- Le départ du régime UNC-RDPC-Biya du pouvoir ;
- La tenue d’un Dialogue National Inclusif, portant entre autres sur :
La question anglophone ; La nature et la forme de l’Etat ; La réforme des institutions ; L’identité nationale ; Le système électoral ; …
3. La tenue d’élections générales libres et démocratiques sous l’égide d’un Exécutif de
transition.
Le succès de cette Transition Politique repose sur les conditions préalables suivantes :
– La libération de tous les prisonniers politiques, notamment ceux arrêtés dans le cadre de la
crise anglophone ou de la crise post-électorale ; – Le départ du pouvoir du régime en place.
A cette fin, le CPD, suite à son 3ème Forum :
– appelle toutes les forces vives de la Diaspora à œuvrer d’arrache-pied pour rechercher systématiquement des points de convergence et de synergie devant renforcer le Front Commun indispensable pour venir à bout de ce régime sanguinaire de plus de 60 ans ;
En cas de départ inattendu de M. Biya du pouvoir, le CPD appelle les Camerounais.es à se mobiliser contre toute confiscation par mascarade électorale ou autre processus, du pouvoir par le RDPC et ses alliés, et pour l’avènement d’un Cameroun véritablement démocratique à travers une Transition Politique.
Le CPD recommande à toutes les forces politiques de l’intérieur, et notamment les principaux partis politiques à rechercher et à renforcer les points de convergence pour accroître la pression sur le régime agonisant, hâter sa chute, et engager la Transition vers un Etat réellement au service des intérêts du peuple camerounais.
A cet effet, le CPD a décidé de la désignation de Me Alice KOM comme ambassadrice d’honneur et facilitatrice auprès des forces de l’intérieur pour une mutualisation des initiatives.
Enfin deux motions ont été adoptées :
– une condamnant les tortures contre M. Mamadou Mota et les prisonniers politiques à la prison centrale de Kondengui ;
– l’autre demandant la libération immédiate et inconditionnelle de notre compatriote Wilfried Siewe, camerounais d’Allemagne arbitrairement enlevé au Cameroun et détenu depuis six mois.
Fait à Munich, le 28 juillet 2019
CPD