MONTRÉAL — Les adolescents savent-ils qu’un bon lavage de main prévient efficacement la transmission du coronavirus? Croient-ils que la maladie est dangereuse uniquement pour les personnes âgées? Ont-ils modifié leurs habitudes de vie depuis le début de la crise? Sont-ils convaincus des bienfaits du confinement?

C’est à ces questions et à plusieurs autres que s’intéresse un nouveau questionnaire développé et mis en ligne à l’intention des jeunes par un chercheur du CHU Sainte-Justine.

«Le questionnaire vise à évaluer les connaissances et la perception des jeunes à l’égard de la COVID (…) leurs connaissances sur la maladie, sur la gravité, sur les gestes barrières», a expliqué le docteur Prévost Jantchou.

Cela permettra notamment de mesurer quelle est la perception du risque par les adolescents, et comment cela influence ensuite leur respect des mesures proposées par les responsables, a-t-il ajouté.

Les chercheurs veulent aussi savoir quel impact a l’isolement social et scolaire sur la vie des adolescents, quels sont leurs besoins en ce moment et quelles stratégies ils adoptent face à la crise.

«Le respect des mesures (de confinement) est très difficile à vivre pour certains adolescents, a dit le docteur Jantchou. À côté des aspects théoriques, on a les constats du terrain et à partir de là, on a des solutions qui existent, mais pour lesquelles on se demande si elles sont adaptées.»

Le questionnaire permettra donc également de vérifier si ces solutions — les campagnes de communication, les messages d’information, la conférence de presse quotidienne du gouvernement et autres — sont adaptées à la réalité des adolescents.

Cela prend une nouvelle importance maintenant que l’on constate que la maladie à coronavirus (COVID-19) est possiblement plus dangereuse qu’on le croyait pour les jeunes.

«Par rapport aux stratégies que les adolescents ont mises en place, est-ce qu’il y a des choses qui peuvent être utilisées pour être partagées à d’autres adolescents? a demandé le docteur Jantchou. Il y en a peut-être qui ont développé des approches créatives pour gérer le temps. Il y a en qui ont peut-être mis en place des systèmes que nous, comme adultes, on n’y penserait pas et ça serait peut-être utile.»

Une attention particulière est aussi accordée aux adolescents qui vivent avec des problèmes de santé chroniques.

Les adolescents qui répondront au questionnaire auront ensuite accès aux «bonnes» réponses, afin de corriger — au besoin — leurs croyances et perceptions.

Les participants auront également accès à des capsules d’information réalisées par des experts provenant de multiples domaines afin de profiter de ce temps dont ils disposent soudainement pour acquérir de nouvelles connaissances, a dit le docteur Jantchou.

Les chercheurs espèrent pouvoir compter sur la participation d’au moins 500 adolescents, mais croient que le nombre réel de participants sera nettement plus élevé.

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