La dégradation des mœurs est à l’image du climat politique au Cameroun. Le pays est livré à un groupe d’individus qui peuvent tout se permettre. La pauvreté a fragilisé les femmes, les hommes et les enfants. Les jeunes créent un climat de violence qui terrorise la population à la tombée de la nuit. Les détenteurs du pouvoir tolèrent tout, tant que leur pouvoir ne vacille pas. Dans ce dédale d’incertitude, on nous offre sur un plateau la vidéo d’une sexte tape d’un personnage lugubre, proche du pouvoir, habitué à transgresser les mœurs et la morale collective.
Mais qui ne se souvient de cette vidéo qui montrait une sexe tape dans un collège public à Yaoundé ? Qui a été choqué de la transgression d’une institution qui prépare l’avenir de ses enfants ? Nous avons intégré dans nos subconscients la dégradation des mœurs autrefois si chère dans nos traditions. A qui la faute ? Sans aucun doute à nous tous. Mais le principal responsable est ce pouvoir politique en plein délitement qui n’a plus qu’un objectif : protéger ses sources de revenue pour perdurer.
Il est coutumier, de nos jours, de voir défiler à poil dans l’espace public, des femmes et des hommes de la haute bourgeoisie. Livrés à des marabouts, ils nous offrent leur corps à l’image d’Adam et d’Eve selon les créationniste
Face à l’indifférence des pouvoirs publics, la population est livrée à elle-même. Tous les abus, pour ne pas dire toutes les folies nous ramènent aux Borgia, la sainte orgie. Tout est permis dans cette jungle tant que l’on ne touche pas au pouvoir politique à bout de souffle. Ceux qui osent ces comportements bénéficient de filets de protection. La justice, cette grande muette et indifférente nous transmet ses trémolos évanescents. L’impunité est totale.
Aujourd’hui, on nous offre une vidéo d’une extrême violence qui met en lumière les « ébats amoureux » d’un personnage lugubre dont les soutiens s’affichent sans vergogne. Pauvres citoyens !
Les droits des femmes bafoués
Être une femme dans le monde relève de la gageure. Les mentalités n’évoluent guère. Être femme en Afrique est un lourd fardeau. Au Cameroun, les droits de la femme sont livrés aux convulsions d’une société oisive et égoïste. Elles restent des citoyennes de seconde zone. Elles ont des devoirs. Mais leurs droits sont très fragilisés dans une société patriarcale, archaïques et fatalement misogyne.
La fragilité matérielle expose les femmes aux détenteurs du pouvoir politique et matériel. Elles sont considérées comme des objets de plaisir. Certes, la parole se libère. Mais que le chemin est long !
La sexe tape qui circule de manière virale sur la toile et qui met en lumière des images dégradantes d’une femmes nous interpelle tous. Et si c’était notre mère, notre sœur ou notre femme ? Que faut-il faire pour éradiquer des comportements odieux qui transgressent une moitié de la population ?
Nous, homme de peu de valeur, nous avons la responsabilité de mettre fin à des scandales odieux qui ne relèvent pas nos quotients intellectuels.
Michel Lobé Etamé