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CAMEROUN:comment Paul Biya s’est planté avec la géostratégie des Métaux et des Non-Métaux.

(texte)

La quasi-totalité des chefs d’état africains agissent avec de très fortes lacunes en pensée globale et en pensée complexe, surtout sur le thème de l’industrie minière.

Comme des enfants de 5 ans, qui agissent en toute bonne foi, convaincus de tout savoir, et n’ont aucune idée de la profondeur de leur ignorance, il est difficile d’accuser les chefs d’état africains d’incompétence, parce que la compétence fait référence à des personnes douées. On ne demande pas à un dirigeant politique d’être doué, mais de se faire entourer par des gens doués et cela ne s’acquiert pas en resserrant à sa famille ou à sa tribu, le cercle de la pépinière où piocher justement les doués.

Le résultat des courses est qu’à la place des gens doués dont ils auraient besoin, les dirigeants africains sont surtout entourés de courtisans, qui ne vont pas au-delà de leur rôle d’applaudir leur chef. C’est-à-dire, un comportement d’abrutissement généralisé qui devant le monde super compétitif en intelligence, conduit ces personnes à vivre dans leur bulle, d’un monde à eux, comme si le monde tout autour n’existait pas, c’est le monde du niveau d’intelligence des enfants de 5 ans.

Prenons l’exemple du ballon.

Un enfant de 5 an, sait qu’il lance son ballon dans l’air et court après, vers l‘avant où il va forcément tomber, amorti allègrement par cet enfant. En d’autres mots, cet enfant est conscient du phénomène de ce ballon qui va dans l’espace et lui retourne, quelques secondes plus tard. Et c’est tout.

Il ignore l’essentiel du phénomène qu’il a observé, qui prend le nom en physique de Mouvement. Il sait que son ballon vole, mais il ne sait pas pourquoi il vole, il ne sait pas que la trajectoire de ce malon peut changer à cause de nombres forces non visibles à son œil nu, comme le vent, la pesanteur etc.

Il n’a pas l’intelligence de se demander pourquoi le ballon peut voler et non lui.

Comme cet enfant de 5 ans, les dirigeants africains ne savent pas que le phénomène du ballon qui vole est partie intégrante d’un Mouvement d’ensemble et que ce mouvement pour être compris et anticipé, doit être analysé obligatoirement à partir d’un repère qu’on appelle en physique : référentiel.

L’enfant de 5 ans n’est pas doté de capacité intellectuelle, pour comprendre que lorsqu’on étudie un mouvement, il faut définir des positions et des vitesses. Et surtout, il faut savoir par rapport à quoi on définit ces grandeurs.

Nous verrons dans cette leçon, comment le président du Cameroun, Paul Biya signe un décret présidentiel en 2003, en 3 petites pages, pour offrir 1250 k32 du territoire du Cameroun à une entreprise pauvre, Geovic qui n’a pas de capital, pas d’argent et qui lui promet d’aller trouver l’argent en Chine.

Question : est-ce que Paul Biya a besoin d’une entreprise pauvre, sans employé du Texas, pour aller demande l’aide de la Chine pour exploiter son sous-sol ?

Comme je l’avait anticipé dans une leçon en 2013, il y a 11 ans, rendu en 2024, Geovic n’a jamais trouvé l’argent pour démarrer les travaux. Toutes les entreprises chinoises qu’elle annonçait fièrement avoir trouvées se sont défilées les unes après les autres, comme il était prévisible depuis le début.

Mais au lieu d’annuler ce décret foireux, Paul Biya double la mise : son ministre des mines nous annonce que Glencore, viendra aider Geovic à vendre la mine qu’elle n’a pas l’argent pour extraire. Et là encore, Glencore promet qu’elle va trouver les Chinois.

Là où le bas blesse est que Glencore bien de plaider coupable à New York en annonçant d’avoir corrompu les gens que Paul Biya a mis à la direction de deux sociétés : SNH et Sonara. Et sans avoir fait la lumière sur ces accusations, Paul Biya fait tellement confiance à Glencore qu’il la charge de commercialiser les mines que les Camerounais naïvement croient toujours que quelqu’un d’autre viendra financer son extraction à leur place.

Pire, en 2013, dans la même leçon intitulée : « Les mensonges sur la coopération Chine-Afrique », je parlais du calvaire d’un pays Africain, la Zambie qui était littéralement truandé, par Glencore, qui l’a spoliée de son cuivre sans rien lui donner.

L’épilogue de cette histoire au 8 mai 2024 est qu’au moment où Paul Biya appelle Glencore pour rendre riche le Cameroun, la Zambie annonce avoir finalement, récupérer ses mines de cuivre à Glencore, parce qu’elle ne tirait rien de cette extraction. Mais la conclusion du communiqué des autorités zambiennes fait froid dans le dos : pour récupérer sa propre mine de cuivre de la part d’une entreprise qui avait décidé d’encaisser seule l’argent des ventes de son cuivre, la Zambie a été obligée d’acheter sa propre mine à Glencore au prix de 1,5 milliards de dollars, c’est-à-dire, le montant exact de l’amende du tribunal américain en 2022.

Et cela n’a pas suffit pour décourager Paul Biya pour se poser les bonnes questions.

Qui est Glencore et comment a-t-elle procédé pour spolier la Zambie ?

Je suis convaincu que Glencore est le bras minier de la CIA, les services secrets externes des Etats-Unis.

J’en veux pour preuve, pendant deux décennies, son fondateur, Marc Rich échappe à la justice américaine en 1983, qui l’accuse de beaucoup de choses, dont la fraude fiscale massive et réclame son extradition. La Suisse refuse. La justice américaine met alors Marc Rich sur la liste des 20 plus dangereux « Wanted » des Etats-Unis.

Mais comme cela se passe toujours dans le monde des espions, et du renseignement, le dernier jour où il est encore président des Etats-Unis, en 2001, le dernier acte dur dernier jour de son deuxième et dernier mandat du président américain, Bill Clinton en 2001, le dédie à gracier Marc Rich et cela sans aucune explication.

COMMENT GLENCORE A-T’IL PROCEDE POUR SPOLIER ET DETRUIRE LA ZAMBIE ?

Les dirigeants africains ne savent pas que le monde entier a les mêmes ressources et que si tout le monde se rue en Afrique, c’est surtout pour leur degré de naïveté et d’ignorance. Ils ne savent pas que les mines n’ont pas fermé en Europe parce qu’il n’y avait plus rien à extraire, mais parce que ce n’était plus tolérables le nombre de morts qui pouvait en résulter.

Les mines européennes ne sont plus rentables à extraire, parce que ce n’est plus acceptable la destruction systématique de la nature et l’empoisonnement des sols européens.

L’Afrique a toujours été considérée par es européens comme un espace valorisé par sa faune et sa flore et pas pour les habitants qui y habitent. Se précipiter à confier des mines africaines à des Européens qui laissent ces mêmes mines en Europe parce que non rentables, à cause du standard élevé des exigences pour l’environnement et les humains, pour aller en Afrique, ne se justifie que par le fait que le pays africain sera la vraie victime de l’extraction. Et en échange, les populations ne seront alimentées que de fausses promesses. Quelques politiciens recevront sur un compte en Suisse, quelques millions de dollars et demander à tout le monde de circuler, puisqu’il n’y a rien à voir, rien à cirer.

Prenons la direction de Paris pour un hebdomadaire, Le Point dans son édition du 26/05/2011 intitulé :

“Glencore, les rois de la jungle capitaliste”

Ian Hamel (à Zoug) écrit :


« Rapport accablant. Plus récemment, des experts norvégiens, mandatés par l’autorité fiscale zambienne, ont rendu un rapport accablant sur la société Mopani Copper Mines Pic, l’un des principaux producteurs de cuivre et de cobalt du pays (filiale de Glencore). Par une cascade de sociétés, Mopani appartient à Carlisa, aux îles Vierges, qui appartient à Glencore Finance, aux Bermudes, qui appartient à Glencore, en Suisse.

“Comme Mopani brade ses prix à Glencore, en vendant au-dessous des taux officiels, elle peut ensuite prétendre ne réaliser aucun bénéfice en Zambie, réduisant ainsi considérablement ses obligations officielles”, constate Jean Merckaert, de Sherpa, une association française de juristes et d’avocats qui s’est illustrée en dénonçant les biens mal acquis par certains chefs d’Etat africains. Le rapport, publié le 12 avril 2011, révèle qu’autour du site de Mufulira les émissions de soufre représenteraient 72 fois les limites légales, celles de plomb 90 fois.

Pour extraire le cuivre, Mopani injecterait de l’acide sulfurique dans les sols, polluant les nappes phréatiques.”Le pire, c’est que la Banque européenne d’investissement finance les activités de Glencore. Malheureusement, nous n’avons pas d’outil juridique pour les faire condamner”, déplore Merckaert. »


Dans la revue française Basta Media du 11 janvier 2011, on avait un article avec le titre suivant :

“Glencore : comment une multinationale pille l’Afrique avec la complicité de l’Europe”

Sous-titre : Mise en danger de la population, dégradation de l’environnement, pillage des ressources minières, évasion fiscale et transferts douteux via des paradis fiscaux… tel est le bilan en Zambie de la multinationale suisse Glencore. Avec la bénédiction de la Banque européenne d’investissement, qui finance ses activités. Comment l’Europe et la France sponsorisent la guerre économique et la destruction d’un territoire d’Afrique ? Enquête sur un scandale financé sur des fonds publics.

La journaliste française Agnès Rousseaux écrit ce 11 janvier 2011 :


(…)

À proximité du site de Mufulira, l’air est lourd et métallique. Les émissions de soufre dépassent jusqu’à 72 fois les limites légales, celles de plomb atteignent 90 fois la norme. Les mesures effectuées révèlent aussi un taux d’arsenic jusqu’à 16 fois supérieur aux limites. Les émissions de soufre provoquent des pluies acides, qui détériorent les sols : « À Kankoyo, il ne pousse que des cactus et des avocatiers. Impossible pour les autres semences de survivre », témoigne Anne-Sophie Simpere, qui a réalisé une mission d’étude pour les Amis de le Terre. Les toits en tôle des maisons sont rongés par l’acide. « Du fait de l’acidité de l’air, la peinture ne tient pas trois mois. »

Des centaines de personnes intoxiquées à l’acide sulfurique

L’extraction produit d’énormes quantités de déchets : 110 tonnes de déchets sont extraites et 200 tonnes de matériaux déplacés, pour une tonne de cuivre produite. Les bassins de décantation où sont versés les résidus toxiques sont laissés à ciel ouvert, au mépris de toute sécurité. Et les canalisations qui évacuent ces résidus toxiques à travers les villes et les campagnes ne sont pas suffisamment protégées. Les habitants évoquent les fuites régulières ou explosions. Ce sont eux qui sont obligés de nettoyer les résidus toxiques, car le groupe Mopani se limite à réparer les tuyaux défectueux. En 2007, un rapport de l’ONG Citizens for a better environment a accusé Mopani de déverser des boues dans la rivière voisine. Tout signe de vie aquatique a disparu.

« Depuis 2003, Mopani (Glencore) utilise une méthode d’extraction – la lixiviation – moins chère mais plus polluante, dont le principe est d’injecter de l’acide sulfurique dans les sols pour désintégrer le cuivre des gisements, avant de le pomper. Problème : la solution d’acide sous pression dans les gisements peut migrer. Et les gisements sont à proximité des nappes d’eaux souterraines. Malgré de nombreux accidents, qui entraînent des coupures d’eau pendant parfois plusieurs semaines, l’entreprise n’est pas inquiétée. En 2008, 800 personnes se rendent à l’hôpital après avoir bu de l’eau contaminée par l’acide sulfurique. Conséquence pour l’entreprise MCM ? Quelques centaines de dollars d’amende. Plus inquiétant : c’est MCM elle-même qui fournit les évaluations de la contamination de l’eau, car le Conseil environnemental de Zambie n’a pas les équipements nécessaires. »

Source : https://basta.media/glencore-comment-une-multinationale-pille-l-afrique-avec-la-complicite-de-l

LA PRESOMPTION DE CULPABILITE

Le dictionnaire juridique français, de Dalloz définit la présomption de culpabilité comme étant la : “Situation d’une personne qui se voit reprocher l’élément moral d’une infraction, soit au titre de l’intention, par hostilité aux valeurs sociales protégées, soit au titre de la non-intention, par indifférence auxdites valeurs. La culpabilité suppose acquise l’imputabilité”.

En d’autres mots, la Culpabilité : suppose la commission d’une faute (intentionnelle, par imprudence, ou par négligence) constituant l’élément moral de l’infraction.

L’IMPUTABILITE

Le même dictionnaire juridique français de Dalloz définit l’imputabilité comme étant le : “Fondement moral de la responsabilité pénale, reposant sur le discernement et le libre arbitre. Sont en conséquence des causes de non-imputabilité, et donc d’irresponsabilité, les troubles psychiques ou neuropsychiques et la contrainte”.

En d’autres mots, la seule raison pour laquelle, on ne peut imputer une faute à quelqu’un qui l’a pourtant commise est la notion d’imputabilité. Donc pour qu’il y ait culpabilité, il faut qu’il y ait aussi Imputabilité, c’est-à-dire : la possibilité de mettre la faute au compte de celui qui l’a commise, en donnant pour acquis le fait qu’il possède tout son discernement, donc une conscience et une volonté libre (d’où l’exclusion en cas de trouble psychique ou de contrainte).

Le 3 Mai 2024, par communiqué, le ministère camerounais des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique annonce que la compagnie Glencore a obtenu le marché de commercialisation de plusieurs minerais précieux de l’Est Cameroun, avec ce titre :

“Glencore signe un accord pour commercialiser les minerais de cobalt, nickel et de manganèse au Cameroun”

Et le ministre de nous informer ainsi :

“Un partenariat stratégique a été récemment établi entre Geovic et Glencore, deux géants de l’industrie minière, au Cameroun. Cette collaboration, vise à renforcer l’exploitation des ressources minières du pays”.

(…)

“Les deux entreprises se sont engagées à travailler ensemble pour mettre en œuvre des pratiques minières responsables, respectueuses de l’environnement et des communautés locales. Ce partenariat stratégique devrait contribuer à dynamiser le secteur minier au Cameroun et à favoriser une croissance économique durable dans le pays.”

Observez bien la séquence des évènements. Et vous verrez qu’il y a quelque chose qui ne va pas.

Commençons par dire qui sont ces deux entreprises dans lesquelles le développement de l’exploitation minière au Cameroun risque de ne pas démarrer.

GEOVIC ET GLENCORE VONT COLLABORER POUR DEVELOPPER QUOI AU CAMEROUN ?

Faisons connaissance avec ces deux entreprises qui sont supposées sauver et développer l’industrie extractive au Cameroun.

Le hasard fait bien des choses et apparemment j’anticipe tout plus de 10 ans avant.

Voici ce que j’ai écrit sur ces deux entreprises Glencore et Geovic il y a 11 ans, le 26 juillet 2013 dans une seule et même leçon intitulée :
“Les plus gros mensonges sur la coopération entre la Chine et l’Afrique” publiée aussi en 2014 dans le livre : « Géostratégie Africaine » – Tome-2

où j’anticipais que si on ne remplaçait pas ces deux-là avec une entreprise publique chinoise, on n’irait nulle part, même après 20 ans. Nous sommes déjà à 21 ans de la signature du décret de Paul Biya (en pièce jointe) :
(…)
(…)
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Jean-Paul Pougala

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