Le président français a dénoncé des « violations des droits de l’homme » perpétrées dans ce pays d’Afrique centrale.
Le gouvernement camerounais « entend rester maître de son destin », a-t-il déclaré, dimanche 23 février, après qu’Emmanuel Macron a promis de faire « pression » sur Paul Biya et dénoncé « des violations des droits de l’homme intolérables » dans ce pays d’Afrique centrale. Le président français réagissait après avoir été interpellé, samedi, à Paris par un militant camerounais qui l’exhortait à condamner des violences attribuées à l’armée camerounaise dans l’Ouest anglophone du pays.
« Je vais appeler la semaine prochaine le président camerounais Paul Biya et on mettra le maximum de pression pour que la situation cesse. Il y a des violations des droits de l’homme au Cameroun qui sont intolérables, je fais le maximum », a expliqué le chef de l’Etat français en marge d’une visite au Salon de l’agriculture à Paris, alors qu’il était interpellé sur cette question.
23 personnes mortes
Le 14 février, 23 personnes, dont une majorité d’enfants, sont mortes au cours d’une opération militaire dans le village de Ntumbo, dans le Nord-Ouest du Cameroun, selon l’ONU. Une partie de l’opposition camerounaise, mais aussi de nombreux témoins interrogés par des organisations non gouvernementales (ONG) et les Nations unies ont accusé des militaires camerounais d’avoir perpétré cette tuerie.
Le Nord-Ouest et l’autre région anglophone du Cameroun, le Sud-Ouest, sont en proie depuis trois ans à un violent conflit entre l’armée et des groupes séparatistes. Les deux camps sont accusés de crimes et d’exactions contre des civils, par des ONG internationales.
Selon Yaoundé, un affrontement à Ntumbo entre l’armée et des séparatistes a provoqué un incendie, qui a entraîné la mort de cinq victimes, une femme et quatre enfants. Pourtant, le gouvernement, dans son communiqué dimanche, a réaffirmé « qu’il n’y avait pas eu 22 villageois, dont quatorze enfants, tués ».
La France entretient toujours avec son ancienne colonie, le Cameroun, des relations politiques et économiques fortes. Longtemps considéré comme un havre de stabilité en d’Afrique centrale, le pays dirigé par le président Paul Biya, 87 ans, dont trente-six au pouvoir, fait face depuis les années 2010 à de multiples crises.
Le Monde avec AFP