Au large du Cameroun, mardi 31 décembre, un pétrolier grec a été attaqué au petit matin par des hommes armés. Huit des 28 membres d’équipage ont été enlevés et parmi eux, cinq ressortissants grecs, dont le capitaine du navire. Deux Philippins et un Ukrainien ont également été kidnappés.

En ce dernier jour de l’année civile, Yannis Plakiotakis, le ministre grec de la Marine, a assuré sur Facebook que ses pensées allaient aux marins détenus illégalement et à leurs familles. Il a aussi précisé que l’État grec faisait tout ce qui était nécessaire pour que ces marins soient libérés et puissent rentrer chez eux.

Lors de l’attaque, le navire baptisé Happy lady se situait au large de Limbe, l’un des principaux ports du Cameroun. Au cours de l’assaut, un ingénieur pétrolier grec a par ailleurs été blessé par balles, mais son état n’a pas été jugé préoccupant par les médecins.

Au mois de novembre, un autre pétrolier grec, le Elka Aristote, avait connu un destin similaire. Le navire avait été attaqué alors qu’il stationnait, lui, au large de Lomé, la capitale togolaise. Quatre marins avaient alors été enlevés. Trois d’entre eux ont finalement été libérés à la mi-décembre, mais le quatrième est décédé au cours de sa captivité.

■ Des actes de piraterie de plus en plus fréquents

Ces scènes de piraterie sont devenues récurrentes tout le long du golfe de Guinée qui s’étend du sud du Sénégal jusqu’à l’Angola. Selon le bureau maritime international (BMI), cette recrudescence a commencé en 2017. Elle concerne une dizaine de pays.

Rien qu’en décembre, trois incidents ont été recensés. Le 3 décembre, 19 marins avaient été enlevés au large du Nigeria, 20 marins ont été pris en otage le 15 décembre au large du Bénin. Enfin, quatre navires ont été attaqués le 21 décembre au large de Libreville au Gabon.

Avec à chaque fois un même scénario : les équipages sont amenés au Nigeria par des groupes très organisés qui les détiennent jusqu’au versement d’une rançon.

Le golfe de Guinée se retrouve ainsi encore plus touché que le golfe d’Aden, au large de la Somalie, longtemps considéré comme la zone maritime la plus dangereuse

Selon le Bureau maritime international (BMI) en 2019, près de 8 enlèvements d’équipage sur 10 ont eu lieu dans la zone pétrolifère du golfe de Guinée.

Toujours selon le Bureau maritime international, cette piraterie perturbe grandement l’acheminement des produits pétroliers et coûte des milliards de dollars à l’économie.

rfi

Related Posts