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Il est quasiment impossible pour un pays d’accéder à une refondation sans autorefondation des citoyens et notamment des promoteurs de ladite refondation. Nombre d’acteurs politiques ne songent souvent qu’aux reformes à administrer aux masses populaires et à la société sans au préalable prendre conscience de ce qu’ils font partie eux-mêmes du problème. Sans songer à se remettre en question en procédant à une robuste autocritique sur leurs manières d’être et de faire. Sans examiner leurs actes et méfaits quotidiens. Nul ne peut échapper à une telle exigence si tant est que l’on souhaite sincèrement réussir son projet politique et accomplir une supposée refondation systémique.
Certes, la politique est un univers où les égos et convictions sont parfois si surdimensionnés qu’ils entraînent une cécité mécanique sur soi, sur sa propre personne.
C’est un univers ou l’humilité et la probité morale sont si faibles que les hommes ignorent les vertus du brisement. Faire un mea culpa, s’excuser, demander sincèrement pardon y sont considérés comme des actes de faiblesse. Seules prévalent les postures hypocrites de la ruse, de la roublardise et du schéma pour parler comme les plus jeunes. Dans notre contexte camerounais, cette realité est exacerbée par tout un ensemble de facteurs qui tiennent à l’histoire, la culture, les mentalités ambiantes, les stratégies et logiques d’acteurs, etc…..
Dans de tels contextes, la remise en question de soi, pour indispensable qu’elle soit est souvent extrêmement difficile. De telles réalités plombent ainsi la vie politique rendant presque ‘impossible toute initiative positive et constructive dans des milieux déjà lourdement plombés par des systèmes politiques corrompus et autoritaires. Toutes nos supposées compétence intellectuelles, idéologiques, technocratiques, strategiques et gouvernancielles ne vaudront rien du tout dans des contextes de deviances et de pollution morale généralisés.
La problématique inhérente au présent post est celle de l’indispensable migration des acteurs politiques vers des fondations et cadastres axiologiques, ethiques et mentalitaires oxygénés et positivement transformés, qui sont un prérequis incontournable de la refondation souvent fantasmée.
Tel on fait son lit, tel on se couche. Il n y a point de Refondation systémique sans autorefondation des Hommes qui la proclament.
C’est ce que je crois.

Professeur Olivier BILE
Les Libérateurs / ATP

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