Un an après sa sortie dans Jeune Afrique, où il critiquait lourdement la gestion de la crise Anglophone par son camp, notamment par Paul Biya, Fon Victor Mukete, doyen d’âge du Senat, et membre titulaire élu du comité central du Rdpc, remet ca et cette fois devant les ministres au Sénat.
Ce lundi 8 avril 2019, à l’occasion d’une plénière à la Chambre haute du parlement, le doyen d’âge du Sénat a effectué une sortie qui pourrait ne pas plaire au gouvernement.
Face aux ministres le Fon Mukete est revenu sur la crise anglophone qui sévit dans la zone anglophone. Pour lui le système a échoué dans la résolution de cette crise, vantant les mérites du fédéralisme, réclamé par une franche de la population des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
«Le système a échoué, la fédération est le seul moyen. Dix Etats fédérés afin que chaque région puisse gérer ses propres affaires. Pourquoi les gens ont-ils peur de la fédération? Je ne parle pas ainsi pour que le pays soit divisé. Non! Je me suis battu très durement pour la réunification de l’ancien Southern Cameroon et de l’ancienne République du Cameroun. Et je ne pourrai jamais détruire cela. Mais le pays devrait être fédéré. Regardez l’Amérique, l’Afrique du Sud, la Suisse, le Nigéria, le Canada, la Belgique, l’Allemagne, le Mexique, la Russie et le Rwanda», a souhaité faire remarquer le militant du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti au pouvoir et originaire de Bafaw dans la Mémé, région du Sud-Ouest, rapporte Cameroon-Info.
«Quel est cette absurdité ? Mon peuple meurt, il souffre et nous jouons à Yaoundé. Nous devons être prudents. Je m’en fous. Allez le dire à n’importe qui. Allez dire à Paul (Biya NDLR) et amenez-moi n’importe où», a t-il martelé.
Depuis le début de cette crise les positions ne sont pas unanimes sur la gestion de la crise anglophone et les solutions proposées. La récente interview de Victor Mukete, chef suprême des Bafaw, chez Jeune Afrique, basé à Paris, laissait déjà entrevoir des divergences au sommet de l’Etat.
Chez Jeune Afrique en février 2018, le chef supérieur de 100 ans, reprochait en plus au président camerounais d’être « inaccessible ». Il dénonçait notamment la marginalisation des anglophones, « qui ont à peine 10 ministres sur 60 dans le gouvernement ».
Marchelo TIENTCHEU