Dans une volumineuse tribune libre signée de Piedje Sinkam Gilbras au nom de la famille royale et parvenue à notre rédaction, cette dernière exprime son courroux contre la cabale injustifiée dont sont victimes les membres de cette prestigieuse famille. L’homme qui pointe du doigt les artisans du chaos, ouvre la boîte de Pandore pour dévoiler le plan machiavélique mis sur pied pour créer la zizanie entre fils et filles du village Bangou.
« Nous, dignes fils et Princes de la très honorable et honorée chefferie de Bangou, avions lu et entendu avec une attention soutenue tout ce qui s’est dit ou se dit autour de la succession de notre père et grand père, le défunt chef supérieur Bangou. Nous y avons accordé du prix et du mérite non pas parce que toutes les choses dites sont d’emblées vraies. Mais beaucoup plus parce que la bienséance, le bon sens et la bonne éducation que nous avons reçus de nos valeureux parents, nous obligent en toute circonstance à toujours écouter l’autre. A chercher à le comprendre, à voir jusqu’où sa démarche et les raisons qui ont guidé sa sortie peuvent être avérées. Mais après lecture minutieuse, nous en sommes venus à la conclusion selon laquelle toutes ces choses pour lesquelles nous sommes affublés depuis plus de deux semaines, n’est que l’expression de la haine (gratuite) qui hante nos détracteurs, du dépit qui les animent et de l’obsession du Pouvoir dont ils ont toujours fait preuve envers et contre tous.
Sinon comment justifier ces sorties médiatiques à n’en plus finir qui résonnent comme un règlement des comptes au sein d’une famille qui ne demande qu’à être unie et vivre sereinement dans la paix, l’harmonie et la concorde ? Avec tout le respect et la considération qui sont dus à ces personnalités, souffrez que nous vous disons qu’ils sont très loin du compte. A trop vouloir torpiller la vérité et faire croire aux populations de Bangou voire toute la communauté traditionnelle de l’Ouest, qu’ils sont des anges et les autres, des pieuvres redoutables, ils s’en sont mêlés les pinceaux. A preuve, le portrait au vitriol qu’ils semblent peindre maladroitement à l’endroit du patriarche Nana Sinkam Samuel, démontre à suffire que le retour de la paix dans notre contrée ne les a guère ému.
Or, que vous le vouliez ou non ce nom est revenu des milliers de fois dans les colonnes de journaux, les émissions radios ou télévisés ces trois derniers mois. Célébré ou vomi ; encensé ou conspué ; élevé ou noirci, l’homme qu’on sait généralement discret si ce n’est effacé, s’est retrouvé sous le feu des projecteurs. Lui qu’on présente comme un personnage incontournable dans le processus qui a débouché à la désignation le 28 janvier 2019 de Sa Majesté Maurice Ngambou Kemayou. Le nouveau roi Bangou choisi selon les coutumes ancestrales et acclamé par le peuple Bangou tout entier. Mettant ainsi un terme à de longues et interminables semaines d’atermoiements et d’échauffourées autour du trône du défunt roi Paul Bernard Kemayou. Si ces personnes sans foi ni loi aimaient tant notre beau village et souhaitaient également son développement, ils n’auraient pas entrepris de coucher sur du papier de telles insanités contre celui qui est considéré à Bangou comme un bâtisseur, un chancre du bien-être de ces populations qui lui vouent une admiration sans bornes.
1-Sur la légitimité en tant que prince de la chefferie Bangou
Nous n’allons pas spéculer sur le sexe des anges. Aristide Yepmo, sauf si votre mémoire vous joue expressément des tours, est bel et bien petit-fils de la chefferie et il s’agit de la succession de son grand père. Si personne au sein de la famille royale ne conteste son rôle de porte-parole, pourquoi ergoter sur ce sujet qui n’est à notre sens, que pure distraction ? Il est de notoriété qu’il intervient dans ce feuilleton de la succession à la chefferie depuis 1995. Mieux, il a été de toutes les rencontres officielles, « officieuses » organisées par les autorités administratives locales ou par les différents ministres qui se sont succédé à la tête du ministère de l’Administration territoriale.
Ce même Yepmo a été le président des élèves-étudiants Bangou en 1988-1989 ; premier vice-président des élèves-étudiants Bangou du Cameroun pendant deux mandats. Cerise sur le gâteau, il a également porté la casquette de président des élites du village Ndemgnieup pendant cinq ans. Au cours de cette mandature, il a organisé une quête des élites de ce village pour l’aménagement de la cour principale de la chefferie. Tout comme il est à l’origine de l’organisation de la « Fête de l’Arachide » qui a mobilisé plus de 2000 personnes. Membre de l’association des élites Bangou de Yaoundé depuis 20 ans, nous ne savons quelle preuve tangible faut-il encore brandir pour témoigner de sa légitimité. Au lieu de lui contester un statut ou un autre, l’idéal, il nous semble, aurait été de s’abstenir. Car, aucun fils pur souche Bangou ne pourrait cautionner une telle parjure.
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2-Au sujet du prince Samuel Nana Sinkam
Contrairement aux déclarations spéculatives de ses détracteurs, le Prince Nana Sinkam est bel bien l’initiateur des campagnes de retour de la paix au sein des Bangou. Après trois rencontres privées avec l’honorable Datouo à l’hôtel des Députés de Yaoundé, les deux hommes ont convenus sur la fameuse rencontre du 10 décembre 2018 qui était en effet une sorte d’arbre à palabres. On s’attendait à ce que la hache de guerre soit enterrée et que les factions en dissidence « déposent les armes » pour désormais se consacrer à l’édification de notre cher village en commençant par contribuer à l’installation d’un digne successeur. Fidèle à sa logique d’encadrement de son frère cadet qu’est le sieur Datouo, Nana Sinkam a préféré laisser l’opportunité au député qui crie à l’imposture et à la forfaiture aujourd’hui, de présider ladite réunion.
Faut-il rappeler au passage que ce dernier a reçu des mains de celui qu’il calomnie et diabolise aujourd’hui, une enveloppe de 4 millions de Fcfa soit un excédent d’un millions de Fcfa sur la somme initialement exigée (3 millions Fcfa) ? Loin d’un acte déloyal, il était question de s’assurer que tout le processus se déroule sans heurts. Ce d’autant plus que l’une des résolutions importantes de cette réunion était la mise sur pied d’une commission de réconciliation de la famille royale qui se déchire depuis 30 ans. Mais grande a été notre surprise de savoir que l’issue attendue de ce conclave a été vouée à l’échec. La preuve, cette fameuse Commission présidée par Charles Kouamo Nenta, désigné par l’honorable Datouo, n’a jamais produit le moindre compte-rendu, ni de bilan parce que, on s’imagine bien, ils avaient un agenda caché.
Par contre Nana Sinkam, dans sa logique légitime de réconciliation a reçu à sa résidence à Bangou, toutes les souches de la chefferie y compris les enfants du défunt. Le 14 janvier 2019, une autre réunion des Princes s’est tenue à la salle de fête de la Fondation Sinkam Charles où tous ceux qui se réclamaient de ce bord, étaient présents. La réconciliation des fils et fils, des princes et princesses était entrain de prendre corps pendant que les oiseaux de mauvais augure ne trouvant pas grand-chose à redire, tentaient bon an mal an, de saboter la noble initiative.
Mieux, l’organisation des journées médicales qu’il organise deux fois par an à Bangou à un coût évalué à environ 50 millions Fcfa, démontre à suffire qu’il s’investit pour le développement de son village sans rien attendre en retour.
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3-Sur le rôle des chefs du 3e degré dans le processus de désignation du Roi
Les 8 chefs traditionnels constituant le socle de la création du village Bangou, ont effectivement adressé au préfet des Hauts-plateaux une correspondance (Cf article Le Messager du 04 février 2019). Les trois chefs cités dans le fameux document ne se sont jamais désolidarisés. D’ailleurs, ils sont tous allés faire allégeance à sa Majesté Ngambou Kemayou Maurice. Pour rafraîchir votre mémoire, sachez qu’ils incarnent le pouvoir mystique, la soumission à l’autorité du guide suprême qu’ils représentent, l’indéfectible attachement aux valeurs ancestrales qu’ils symbolisent. Les chefs Mbete, Degso, Balambo, Meudjieu, Fople et Ndengnieup, tous réunis, sont signataires d’une correspondance datée du 1er février 2019 à l’adresse du préfet du département des Hauts-Plateaux.
Dans ce courrier, ces « gardiens et porteurs de la tradition » expriment l’exaspération qui les anime au lendemain de la désignation de Maurice Gambou Kemayou comme nouveau Roi de la chefferie Bangou. Dans ce volumineux courrier portant pour objet : « A/s du règlement pacifique et notre reconnaissance du déroulement des cérémonies du 28 janvier 2019, ayant abouti au choix et à la présentation du Roi des Bangou », les expéditeurs marquent d’emblée leur satisfaction pour la diligence et le désintéressement dont a fait montre l’autorité administrative lors des cérémonies des obsèques des regrettés chefs, suivi de la désignation du futur Roi des Bangou. Saluant au passage la conduite pleine de succès du choix du nouveau chef. Nous n’avons jamais affirmé qu’il y’a deux chefs sur le trône. Il n’ya a qu’un seul chef à qui nous vouons respect et dévouement.
Il est tout à fait curieux de voir les 7 et les 9 notables de saisir. Dans son habitude de saupoudrage et de langue de bois, l’honorable Datouo a été obligé de s’attacher les services des serviteurs qui n’ont ni la légitimité, ni la qualité de mener ces combats. Et même au Laa’kam où on les attendait pour donner un coup de pouce, ils ont choisi de faire l’esbroufe au point où l’honorable Datuo s’est même attaché les services de la Police pour expulser le roi légitime du Laakam et installer son notable. La situation s’est enlisée à telle enseigne que l’homme est passé à un doigt du lynchage, sorti de la ville sous escorte policière. Pourquoi voulez-vous tromper le peuple alors que vous ne manquez pas de jugeote. On se souvient que le 24 janvier, vous êtes allé déposer les restes du chef légitime Kemayou Paul au Panthéon des Souverains non sans recevoir 250 000 Fcfa an guise de perdiem en présence de votre collègue Di Bou Younkep, sous la coordination du chef supérieur Bazou qui vous a remis les restes. Nous nous attendions à vous voir mentionner cet épisode dans votre droit de réponse. Que nenni !
Le vendredi 25 janvier, vous avez procédé dans les lieux sacrés de la chefferie et du village, aux rites d’ouverture de deuil en présence des autorités administratives. Mais trop imbu de votre personne pour assumez vos choix, vous avez joué de ruse pour effacer les traces de votre forfaiture. C’est pour cette raison que vous avez laissé le soin à Di Bou Younke d’arrêter le fils de feu Kemayou. Lequel était dans la logique des chefs traditionnels. Nous mettons quiconque au défi de produire une image ou une vidéo qui démontre qu’un seul notable conteste le choix de Gambo. Nous vous rappelons au passage que le chef Bazou est le frère du chef Bangou, venus ensemble de Fokamazou. Le frère devenu chef supérieur Bangou, ne se sentant pas à l’aise dans sa posture d’adjoint, est donc allé créer la chefferie Bazou et a toujours été impliqué dans le processus de désignation du chef Bangou. Les cas du Roi Nana de Bazou en 1950 lors de la désignation de Sinkam Charles et en 1950 lors de la désignation de Kemayou Paul Bernard sont suffisamment éloquents.
C’est également le lieu de rappeler que l’un des signataires de cette lettre en la personne de Chuisseu Rémi dit « Tafeu Zosop » qui a été utilisé par l’honorable pour accomplir leur funeste dessein et qui se fait passer aujourd’hui pour un des 9 notables, ne l’a jamais été. Sauf à nous démontrer dans quel processus de désignation ses pères avaient participé par le passé pour lui en donner la légitimité. Nous profitons aussi de cette tribune, pour mettre en garde ces notables utilisés par les hommes politiques pour contribuer à la division et la déstabilisation de notre cher et beau village. Tous autant qu’ils sont, porteront la lourde responsabilité de répondre de leurs actes devant l’autorité ancestrale. Quant à ces politiciens bourreaux, ils gagneraient à libérer ces enfants pris en otage au nom des basses manœuvres commanditées par des personnages sans foi ni loi et animés par leur seuls intérêts personnels.
Nous encourageons et saluons d’ores et déjà certains enfants du défunt Tayo se rapprochés du Nana Sinkam pour marquer leurs désaccord face à ces pratiques nauséeuses et exprimer leur abandon. En bon père de famille et en éternel rassembleur, le Prince patriarche a décidé de prendre en charge l’intégralité de leurs frais de scolarité. Ces notables feraient mieux de se rapprocher du chef supérieur Bamendjou SM Jean Rameau Sokoudjou pour mieux apprendre l’histoire de leur village. Et pour finir, nous saluons la maturité du peuple Bangou qui, depuis le 28 janvier ne cesse d’aller faire allégeance à leur nouveau roi. Y compris les chefs de 3e degré. Les images sont là pour le prouver. Cette foule immense qui prend d’assaut le Laakam. La preuve que le peuple veut vivre dans la paix pour longtemps. N’en déplaise à certains petits esprits.
Pour que nul n’en ignore, nous n’allons pas manquer de répéter à haute et intelligible que le sieur Shanda Tomne ne représente rien dans la famille royale. Quoique brillant internationaliste et analyste acerbe des questions politiques, il n’est ni de près, ni de loin concerné par le conflit que certains tentent d’amplifier. Le présenter aujourd’hui comme une « voix autorisée » dans cette affaire n’est donc que pure imposture. Perçu sous cet angle, toutes les correspondances secrètes qu’il achemine régulièrement à la présidence de la République et aux services spécialisés au motif qu’il en a la légitimité, n’est qu’une preuve de trop de sa mainmise illicite dans les affaires concernant notre beau village Bangou.
Pour la famille royale
Piedje Sinkam Gilbras