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APRÈS LA CAN ”AKWABA” DE LA COTE D’IVOIRE, ALLONS À LA CAN ”MARHABA” AU MAROC EN 2025 ! – PAR NOCKY DJEDANOUM.

(texte)

Le Maroc champion de l’intégration africaine et des performances footballistiques continentales et mondiales organisera la Coupe d’Afrique et des Nations en 2025. Une occasion pour les Africains et le reste du monde passionnés de ballon rond de découvrir les stratégies de développement du sport roi imaginées par le Souverain Mohammed VI et mises en œuvre par la Fédération Royale Marocaine de Football. Après la CAN « Akwaba » de la Côte d’Ivoire, la CAN « Marhaba » du royaume chérifien pourra innover en accueillant pour la première fois de l’histoire un festival de la diversité culturelle à l’image plurielle des nations en compétition.

Au moment où les esprits sont mobilisés sur tout le continent à l’occasion des éliminatoires de la Coupe d’Afrique et des Nations qui se jouera au Maroc du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, il est intéressant de se demander quel sera le visage de cette compétition interafricaine haut en couleur dans le royaume chérifien dont le leadership footballistique n’est plus à démontrer?

S’il est vrai que la CAN qui s’est jouée en Côte d’Ivoire en 2023 est considérée comme la plus belle de l’histoire à cause de l’exceptionnel « akwaba » (accueil) et de « l’enjaillement » (divertissement joyeux) hors pairs des Ivoiriens, celle qui se prépare au Maroc que l’on peut qualifier de « CAN Marhaba » (Bienvenue) a toutes les chances de marquer encore plus l’histoire. Et pour cause ! Les ambitions du royaume chérifien en la matière sont à la fois continentales et mondiales, chose dont aucun pays, à part l’Afrique du Sud qui a organisé la coupe du monde en 2010, ne peut s’en prévaloir à ce jour.

L’effusion de joie fut à son comble

En effet, en 25 ans de règne, le Roi Mohammed VI a bâti, pierre après pierre, un écosystème favorable au développement du sport roi avec des résultats qui parlent d’eux-mêmes et imposent le respect. L’on se souvient tous qu’à la coupe du monde de 2022 au Qatar, les Lions de l’Atlas ont réalisé un exploit historique en devenant la première sélection africaine et arabe à avoir atteint une demi-finale à la suite de la victoire épique (2-1) contre le Portugal du célèbre Cristiano Ronaldo.

En Afrique et dans le monde arabe, la date de ce triomphe héroïque du 10 décembre 2022 est gravée dans le marbre car depuis la création du prestigieux tournoi en 1930, aucune équipe africaine n’est parvenue à dépasser le quart de finale. En 1990, le Cameroun avait échoué, en 2002 et 2010, le Sénégal et le Ghana n’avaient pas non plus brisé le fameux plafond de verre. 

Evidemment, sur tout le continent, dans les pays arabes et au Maroc en particulier, l’effusion de joie fut à son comble. A commencer par celle du roi : « Tout en vous félicitant pour cet exploit historique et inédit, Nous tenons à vous exprimer Nos vifs remerciements et Notre profonde fierté pour ce que vous avez accompli au cours de ce grand rendez-vous footballistique, en termes de rendement exceptionnel et de discipline remarquable qui reflètent le grand professionnalisme, la haute  compétitivité, le patriotisme sincère et les nobles valeurs humaines qui sont les vôtres et qui incarnent l’esprit de défi et votre détermination à ne ménager aucun effort pour hisser haut le drapeau du football marocain sur la scène  internationale et représenter comme il se doit le football africain et arabe…» 

Amour, tendresse et respect

Pour le Souverain, sans pour autant négliger l’esprit compétitif et professionnel du capitaine Achraf Hakimi et de ses coéquipiers, entre autres Yassine Bounou, Munir Mohamed El Kajoul, Ahmed Reda, les valeurs humaines qu’incarne le football méritent d’être promues. La réaction de Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman, alla dans le même sens : «Par leur prosternation, symbole de l’humilité, les joueurs marocains ont manifesté après chaque match le respect de leurs adversaires et de leurs supporteurs. Par leur empressement après chaque match d’aller remercier leurs mamans et leurs papas avec amour, tendresse et respect, ils ont exprimé leur gratitude à celles et à ceux qui les ont mis au monde, les ont éduqués et leur ont inculqué des valeurs et des principes ».

On ne peut évoquer ces moments d’anthologie sans rendre hommage aux supporters (hommes et femmes) engagés comme un seul homme derrière leur équipe nationale. “Mon cœur va s’arrêter, quelle équipe, quelle endurance, quel exploit !”, disait Ilham El Idrissi, une supportrice casablancaise à l’AFP. 

Hélas le mercredi 14 décembre 2022, le Maroc s’est incliné face à la France en demi-finale (2-0). Qu’à cela ne tienne ; il s’en est fallu de peu aux joueurs de Walid Regragui, le charismatique entraîneur, pour jouer la finale de la coupe du monde, voire la gagner. 

Les Lionceaux de l’Atlas médaillés de bronze

Aux Jeux Olympiques de Paris en 2024, l’histoire a failli se répéter ou presque avec Les lionceaux de l’Atlas qui ont décroché la médaille de bronze. Ils ont démontré une fois de plus que le Maroc est indiscutablement un leader africain et mondial du football. L’Union Africaine s’en est même réjouie : “Les Lions de l’Atlas sont médaillés de bronze olympiques ! Cette victoire consolide le statut du Maroc en tant que puissance du football et constitue un accomplissement majeur pour le football africain. Avec cette dynamique, l’accueil de la Coupe du monde 2030 semble encore plus prometteur ».

Naturellement, le Roi leur a adressé un message de félicitations :  “Nous ne pouvons, devant cet exploit olympique, le premier du genre pour le football marocain, que saluer votre belle prestation tout au long de ce prestigieux tournoi, l’esprit élevé de compétitivité dont vous avez fait montre ainsi que votre patriotisme sincère qui s’est manifesté à travers votre ferme détermination à confirmer la place privilégiée et de choix qu’occupe désormais le football marocain sur les plans continental et international.” 

« Yalla » les lionnes de l’Atlas !

Quelle discrimination flagrante serait-ce vis-à-vis de la gent féminine marocaine que de ne pas évoquer également les faits d’armes des Lionnes de l’Atlas qui se distinguent dans le classement FIFA en occupant la 3ème place sur le continent, derrière l’Afrique du Sud et le Nigéria. 

Au mondial féminin 2023 en Australie et Nouvelle Zélande, la sélection marocaine, amenée par le technicien français Reynald Pedros, a atteint les huitièmes de finale avant d’être éliminée par les Françaises. Pour une première participation à cette illustre compétition, elles ont prouvé leur capacité à contribuer au rayonnement du football marocain.

En 2022, l’on se souvient que le Maroc a accueilli sur son sol la CAN féminine. Là également, les Lionnes n’ont pas démérité puisqu’elles ont atteint la finale malheureusement perdue face à l’Afrique du Sud.

A la base de ces exploits, se trouve le dévouement sans faille du président de la FRMF Fouzi Lekjaâ qui a décidé de donner la même égalité de chance à la jeunesse féminine marocaine. Selon Zayneb Amine Zaouli, présidente du club du Tihad Athletic Sport (TAS) Casablanca : « Depuis des années, le football féminin est devenu l’une des priorités du président de la fédération, qui a mis en place un vrai “plan Marshall”. Les championnats de D1 et D2 sont professionnels, Fouzi Lekjaâ veut que les clubs se dotent d’une section féminine…».

L’académie Mohammed VI de football, l’une des clés de la success story

Il ne fait aucun doute, la formation est l’une des clés de cette success story. Après avoir observé à la loupe les manquements du football professionnel en son royaume, le Roi décide en 2008 de créer un centre de formation à l’image de ceux que l’on trouve dans les grandes nations de football en Europe et ailleurs. Baptisé Académie Mohammed VI de football et inauguré en 2009, le centre est entièrement financé par les entreprises marocaines à hauteur de 140 millions de dirhams (13 millions d’euros). De la date de sa création à nos jours, le centre a formé plusieurs footballeurs de haut niveau qui évoluent principalement dans les clubs européens mais aussi au niveau local. L’Académie possède également une école de football pour les 6-12 ans, qui compte un millier d’élèves.

Tout porte à croire que rien ne peut arrêter le Maroc dans son évolution structurelle du football. D’autant plus que la FRMF travaille actuellement sur un nouveau projet de construction d’un Centre fédéral de formation de football à Casablanca. Objectif : développer le football à tous les niveaux, dans les villes, villages et quartiers. 

Toutes ces performances citées là-haut s’inscrivent dans une vision royale bien pensée du développement du football. En 2017, lors d’un symposium international organisé à Skhirate sous le thème “Football africain, notre vision”, le Roi Mohammed VI avait déclaré : « Le développement de la pratique sportive, toutes branches confondues, et du football en particulier, est l’un des préalables essentiels pour renforcer les compétences des jeunes, assurer leur insertion dans leur environnement socio-économique et accroître leur immunité contre toute forme de déviance et d’extrémisme. Le but ultime est de les dissuader de risquer leur vie et de compromettre leur avenir en empruntant le chemin de l’immigration illégale”.

Le Maroc champion de l’intégration africaine

L’une des particularités de la CAN 2025 qui mérite d’être soulignée, c’est qu’elle se jouera dans un pays qui a fait de l’intégration africaine une priorité. En cela, la politique d’ouverture du Roi Mohammed VI envers l’Afrique se marie parfaitement avec les aspirations de la Confédération Africaine de Football (CAF), instance organisatrice de la CAN qui symbolise l’exemple même de l’intégration africaine réussie. Il y a de quoi s’en réjouir d’autant plus que ce rendez-vous sportif, organisé pour la première fois en 1957, bat tous les records de longévité. 

Pour revenir à la politique de l’intégration africaine du Roi Mohammed VI, il faut dire que deux ans seulement après son accession au trône en juillet 1999, et les années qui ont suivi,  il a visité un nombre impressionnant de pays où de nombreux accords économiques, sécuritaires, culturels, cultuels, universitaires et autres ont été signés. 

Les résultats de cette coopération sud-sud sont tangibles. Le secteur bancaire se taille la part du lion avec des enseignes telles que Attidjariwafa bank, Bank of Africa, Banque populaire. La société minière Managem (or, cuivre, cobalt), le producteur d’engrais OCP Africa, les infrastructures et les BTP avec CIMAF et Addoha , la téléphonie mobile Moov Africa, filiale de Maroc télécom, les produits pharmaceutiques (Cooper pharma), la modernisation des services bancaires (M2M), la HightTech Payment System (HPS), les TIC, l’Ecotourisme, les hydrocarbures (Afriquia), les Assurances (Saham) complètent le tableau. Sans oublier la compagnie Royal Air Maroc qui dessert plus de 25 pays.

Sur le plan sportif et football en particulier, la réintégration du Maroc à l’Union Africaine le 30 janvier 2017 a accéléré le partenariat entre la FRMF et les fédérations africaines, 43 au total à ce jour, qui concernent différents domaines. « On a permis, on permet et on permettra aux équipes nationales africaines de venir quand elles le souhaitent, de faire des stages et de profiter des évolutions technologiques et de la performance qui existe au niveau de l’Académie Mohammed VI. Car, en tout état de cause, la réussite au niveau de notre continent ne peut être que collective » explique Fouzi Lekjaâ.

Une CAN de la diversité et de la lutte contre le racisme et la xénophobie dans le football

Comme nous l’avons signifié plus haut, la CAN 2025 au Maroc inspire et nous fait rêver à cause de nombreuses opportunités que nous offre le royaume chérifien. Par conséquent, nous avons décidé de prendre part à la fête et à la créativité en proposant un festival de la CAN dénommé « Fest’Africa Toumaï Can-Maroc ». 

Notre objectif principal en organisant ce festival pluridisciplinaire est de célébrer le football africain, la riche diversité culturelle qu’il représente et contribuer à la lutte contre le racisme et la xénophobie qui gangrènent le sport roi que nous aimons. Nous prévoyons plusieurs activités en littérature, théâtre, cinéma, musique, danse, arts plastiques, mode, gastronomie etc. Nous avons même pensé à un carnaval de la diversité inspiré du bestiaire des équipes. En effet, la majeure partie des sélections africaines porte les noms d’animaux, ce qui se prête parfaitement à la création de masques, costumes et récits.  

Dans notre hommage au football marocain, nous souhaitons célébrer également la mémoire d’une ancienne gloire, en l’occurrence Larbi Ben Barek (1917-1992) que la jeunesse africaine connait mal ou si peu bien que le réalisateur Driss Mrini lui ait consacré un film, “Larbi ou le destin d’un grand footballeur”. Qualifié par la presse marocaine de “premier génie du football national”, il fait partie des premiers footballeurs que la France est venue chercher en Afrique du Nord avant la Seconde Guerre mondiale. Surnommé « la perle noire », il a joué à l’Olympique de Marseille, en équipe de France et à l’Atletico Madrid. De lui, Pélé a dit : « Si je suis le roi du football, alors Ben Barek en est le Dieu ».  

Débattre du racisme et de la xénophobie dans le football

Depuis des années, le football est gangrené par le racisme. Dans les stades européens en particulier, la majorité des joueurs victimes de ce fléau sont des Noirs d’origine africaine ou des Afro descendants. Justement, le cas le plus flagrant qui a défrayé la chronique ces derniers temps est celui de l’attaquant brésilien du Real Madrid, Vinicius Junior, qui a subi les pires injures et actes racistes depuis son arrivée en Espagne en 2018. «Depuis la première fois que je me suis plaint du racisme en Espagne, la situation n’a cessé de s’aggraver… Ils m’insultent à cause de la couleur de ma peau pour que je joue moins bien sur le terrain. » 

Hélas, le racisme dans le football ne date pas d’aujourd’hui. Du ballon d’or Georges Weah qui a signé au Milan AC en 1995 en passant par les Camerounais Thomas N’Kono, Samuel Eto’o et bien d’autres jusqu’à Vinicius, le nombre des joueurs africains (Subsahariens et Maghrébins) et afrodescendants qui ont subi au moins une fois des injures racistes, des jets de banane et des cris de singes dans les stades européens est frappant et inadmissible.

La FIFA à la pointe de la lutte contre le racisme et la xénophobie dans le football  

A l’occasion du 74ème congrès de la FIFA qui s’est tenu à Bangkok (Thaïlande) en mai 2024, le président Gianni Infantino a présenté un plan ambitieux de lutte contre le racisme qui repose sur cinq piliers et qui sera mis en œuvre par les 211 associations membres de l’instance internationale du football. « Nous ne pouvons plus accepter ce qui se passe dans les stades et sur les terrains, ni tolérer les personnes qui croient encore pouvoir adopter des comportements racistes dans notre sport, qu’il s’agisse de spectateurs ou de joueurs, où que ce soit dans le monde. », a-t-il déclaré. 

Mettre à profit les compétences marocaines.

Dans la pratique, nous comptons mettre à profit les compétences marocaines. Concernant le sport, nous sollicitons naturellement la fédération royale marocaine de football. Sur le plan intellectuel, l’Académie du royaume du Maroc est l’institution la mieux placée pour la réflexion et la production des débats. 

Située à Rabat sous la supervision du Secrétaire perpétuel Abdeljalil Lahjomri, professeur des Lettres et par ailleurs directeur du Collège royal, l’Académie du royaume du Maroc est un haut lieu de la promotion de la pensée et des savoirs, et en même temps un précieux héritage cher aux yeux du Roi Mohammed VI. 

Pour renforcer la vision panafricaine du Roi, l’Académie dispose désormais d’une chaire des littératures et des arts africains administrée par l’écrivain camerounais Eugène Ebodé. « Le leadership qu’incarne Sa Majesté le Roi du Maroc est ainsi articulé autour d’un grand dessein panafricain dont le volontarisme est l’essence et le rayonnement de la culture la démonstration. Sa Majesté est toute entière tournée vers l’exposition des atouts continentaux. Il en donne lui-même l’exemple en visitant et en soutenant les arts plastiques lors de ses déplacements », note l’écrivain dans un article intitulé : « Témoignage d’Eugène Ebodé : Le Roi éclairant et clairvoyant ».

D’autres organisations tels que l’Institut Français et son vaste réseau, les collectivités locales, les universités, les écoles, les associations d’artistes, et bien évidemment les entreprises marocaines implantées en Afrique seront également sollicités. 

Nous espérons créer ainsi toutes les conditions idoines pour que le festival de la CAN ( Fest’Africa Toumai CAN-Maroc) soit à la  hauteur du génie marocain.  

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