(texte)
Africains de France, si vous avez envie de voter pour Bardella, faites-le et ne vous laissez pas influencer par ceux qui sont fait de la pauvreté des Noirs leur fond de commerce.
Tout se passe comme j’avais prédit il y a 13 ans en 2011 dans mon texte intitulé :
“Les mensonges de la guerre de l’Occident contre la Libye”,
dont je vous mets un extrait ci-dessous.
Et vous allez vous-mêmes vous demander si j’étais un magicien de prévoir tout cela lorsque ces mêmes gens qui vous demandent de voter pour eux, pour vous sauver contre la racisme supposé de Bardella, sont allés bombarder la Libye.
Je n’ai jamais donné de consigne de vote et je ne le ferai pas aujourd’hui, parce que je ne crois pas à la démocratie, je ne crois surtout pas au suffrage universel.
C’est un système parmi tant d’autres et je respecte tous ceux qui l’ont appliqué chez eux, mais qu’ils ne viennent pas l’imposer à la planète.
J’ai décidé d’écrire cette note, après avoir vu cette semaine, une africaine, chroniqueuse sur la télévision française du groupe BFM, RMC Story, dans l’émission “Les Grandes Gueules”, qui passe tous les matins de 9-13h de lundi à vendredi, pleurer en direct devant une invitée politicienne de la majorité présidentielle de Macron en se demandant ce que les africains de France vont devenir à partir de lundi 8 juillet 2024, lorsque très probablement Jordan Bardella deviendra le nouveau premier ministre de France.
Je vous invite à retenir ceci :
En Italie, ils nous avaient fait le même coup en nous annonçant que si Meloni arrive au pouvoir, tous les noirs seraient chassés d’Italie. Je constate juste qu’il n’en est rien et qu’encore avant-hier 28/06/2024, ils ont reconduit Ursulla Von Der Leyen au poste de présidente de la Commission Européenne en désapprouvant le choix des électeurs européens, en éliminant Meloni avec le prétexte disent les socialistes qu’elle serait raciste.
En d’autres mots, ils nous utilisent comme leur fond de commerce pour accuser de racisme l’adversaire qu’ils ne veulent pas voir au pouvoir.
J’ai honte de voir que les joueurs africains de football africains, se joignent à cette manipulation.
N’oubliez jamais que ce sont les mêmes qui nous ont accusé de racisme anti-français lorsque nous critiquions les dérives de la spoliation de notre continent par les dirigeants esclavagistes de la France et du Royaume Uni.
Et comme vous pouvez bien le remarquer, il n’y a dans aucun de nos pays africains, une quelconque chasse aux français. Aucun citoyen français n’a jamais été inquiété par qui que ce soit dans nos bars du quartier. C’est bien la preuve que nous nous prenons à leurs dirigeants qui les méprisent eux-mêmes, comme ils le font avec nos chefs d’état africains.
Macron envoie Kaboré au Burkina, réparer les climatiseurs, le même Macron convoque comme des gamins de la maternelle, les chefs d’état africains durant un sommet d l’Otan à Pau, pour leur intimer de choisir s’ils sont pour la France ou contre la France.
Imaginez un seul instant ce que ces mêmes radios et télévisions auraient dit si c’est Bardella qui avait tenu un tel langage.
Non ne vous faites plus avoir, si j’étais raciste anti-blanc, vous croyez que je ferai tous les deux jours une chronique en faveur de la Russie ? En Russie ce sont les Noirs qui commandent ?
Vous croyez que si j’étais anti-français, j’embarquerai avec moi tous les ans depuis 10 ans, des jeunes africains au Salon de l’Agriculture pour créer des liens avec les producteurs français du monde rural ?
Ne vous faites pas avoir. Ils accusent de racisme, tous ceux qui veulent mettre à mal leur système de spoliation et de mépris même de leurs propres populations.
Et ils ont justement horreur que ça change et que le peuple reprenne le dessus, que le peuple reprenne le pouvoir.
Si vous pensez que la Russie et la Chine sont nos alliés en Afrique, je vous invite à vous demander qui en Europe sont plus contre ces deux pays-là. La guerre en Ukraine nous a donné un début de réponse à cette question.
Je vous invite à vous demander qui en France, veut envoyer plus d’armes à l’Ukraine, pour tuer toujours plus de Slaves, puisque de toutes les façons, leurs vies ne comptent pas trop, qu’ils soient serbes, ukrainiens ou russes.
Si vous êtes un africain vivant en France et avez le droit de vote, Votez ce que vous voulez, le 30 juin et le 7 juillet 2024, et n’ayez pas peur que parce que vous êtes binational, vous ne pourrez pas diriger une centrale nucléaire, parce que de toutes les façons, en France, les Noirs ne dirigent même pas une centrale thermique, les noirs ne sont pas préfet ou présidents de tribunaux.
Les mêmes qui vous font peur de l’arrivée de Bardella au pouvoir en brandissant le drapeau du racisme, sont les mêmes qui ne prennent les Noirs au pouvoirs que pour quelques mois, le temps de la coloration, pour qu’on voit bien qu’ils ne sont pas racistes avant de les virer.
Durant le gouvernement de la présidence de François Hollande, vous vous rappelez qui a remplacé au ministère de la Justice Christine Toubira ?
Pas du tout. Personne ne s’en rappelle.
Pour une seule raison : ces mêmes journalistes de France Inter, BFM, LCI, France24, trouvaient toujours des choses négatives à nous raconter sur l’œuvre de Toubira dans son ministère qu’elle même a fini par se retirer avec le prétexte du délit de nationalité et pourtant on l’a utilisée pour faire passer toutes les lois qui plaisaient au système, mais en faisant passer que c’est une Noire qui les ont faites passer.
On l’a vu avec la sénégalaise Rama Yade sous Sarkozy, dans quelles conditions elle a quitté ses amis au pouvoir. Sarkozy a trouvé les élections européennes, comme prétexte pour la virer du gouvernement. Elle a compris l’arnaque et a refusé. Résultat des courses, on l’a définitivement sortie du jeu politique en France.
La première porte-parole du premier gouvernement de Macron quand il est arrivé au pouvoir en 2017, la sénégalaise Sibeth Ndiaye n’est restée en poste que du 31 mars 2019 au 3 juillet 2020. Le temps de montrer au monde que Macron aime les noirs et depuis, qu’elle a été virée, on est passé aux choses sérieuses.
Son successeur Gabriel Attal, va passer près de deux ans, du 6 juillet 2020 au 20 mai 2022 avant d’être promu Ministre de l’éducation en remplacement d’un autre sénégalais, Pap Ndiaye.
L’autre Sénégalais, Pap Ndiaye n’est resté Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse que du 20 mai 2022 au 20 juillet 2023, juste le temps que Macron montre combien il adore les Noirs, avant de passer aux choses sérieuses.
Son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer y avait passé 5 ans, du 17 mai 2017 à l’arrivée de Macron, jusqu’à la fin de son premier mandat, le 20 mai 2022.
Le successeur de Pap Ndiaye, Gabriel Attal ne va quitter ce poste le 9 janvier 2024 que pour devenir Premier Ministre de la France. Et pendant ce temps, où est passé notre Pap Ndiaye ?
Où est passée Sibeth Ndiaye ?
Le prédécesseur de Sibeth Ndiaye, était Benjamin Griveaux qui y a passé près de deux ans à ce poste, du 24 novembre 2017 au 27 mars 2019.
Jean-Michel Blanquer ne quitte le ministère de l’éducation que parce qu’il est épinglé pour une histoire de se trouver à faire la fête en Espagne, lorsque les professeurs manifestent en France.
Amélie Oudéa-Castéra qui remplace Gabriel Attal le 11 janvier 2024 est prise dans une polémique de mensonge contre l’école publique de son fils et doit être remplacée un mois plus tard, mais Macron lui trouve une autre place : Ministre de la Jeunesse, des Sports, des Jeux olympiques et paralympiques dès le 8 février 2024.
Et Pap Ndiaye qui n’a rien fait de mal, n’a fait aucune vague est juste viré ?
Question : Pourquoi le gentil ami des africains, Macron nomme-il Sibeth Ndiaye porte parole de son gouvernement et non une autre sénégalaise ou un autre africain ?
Réponse : Pour une question de nostalgie coloniale. C’est le genre rêvé que les colonisateurs avaient pensé utiliser pour gouverner les africains.
Sibeth Ndiaye est en fait la petite fille de Hans-Georg Wilhelm von Doering, un officier allemand, fonctionnaire colonial, puis vice-gouverneur du Togo allemand.
Elle est la fille de Mireille Ndiaye, cette dernière à son tour, la fille de Carl Marcellin Brenner et de Louise von Doering (1908-1983), tous deux métis germano-togolais.
Et c’est la mère (Louise von Doering ) de Mireille Brenner devenue Mireille Ndiaye à son mariage, qui est la fille du vice-gouverneur du Togo allemand Hans Georg von Doering (1866-1921).
Et depuis, le gentil Macron, n’a pas trouvé un autre Noir, pour colorier son gouvernement ?
Pas besoin. Il a déjà montré qu’il était différent de Bardella, le méchant.
Question : Pourquoi de Sarkozy à Macron, les sénégalais sont les seuls africains à intégrer un gouvernement en France ?
Réponse : ce sont les seuls qui ont été formés à remplacer les français en Afrique. La première rencontre entre Sonko et un dirigeant européen, dans notre cas, Mélenchon n’est pas un hasard et si le premier voyage hors d’Afrique du président Faye, s’est fait en France, là non plus ce n’est pas un hasard.
L’historien français Olivier Le Cour Grandmaison, nous raconte dans son livre intitulé : “La république impériale” Politique et racisme d’Etat publié chez Fayard que l’historien africain, Hampate Ba raconte dans un ouvrage que les Sénégalais de Dakar et de Saint Louis étaient les seuls noirs d’Afrique que les français appelaient par leurs noms avec Monsieur ou Madame, alors que tous les autres africains étaient “Un tel” et puis c’est tout.
N’oubliez jamais qu’au Cameroun, lors de la guerre de l’indépendance, on parle de 300.000 morts coté camerounais, mais coté français, les morts étaient presque tous des sénégalais. Même si officiellement on nous dit que les fameux Tirailleurs sénégalais venaient de toute l’Afrique de l’Ouest, mais les archives nous disent qu’en majorité, il ne s’agissait que des Sénégalais. Notamment au Cameroun, pour empêcher les Camerounais d’être indépendants
Quand j’ai vu Radio France International titrer : “Est-ce que Faye va réussi à ramener les pays de l’AES dans la Cedeao ?”, je me suis dit : nous y sommes encore à la colonisation, avec les nouveaux chasseurs d’esclaves, avec les nouveaux Tirailleurs Sénégalais.
CONCLUSION
Ne vous faites pas avoir par ceux qui vous font croire qu’en France, il y a un gouvernement du centre ou de gauche qui aime les africains et que la droite baptisée pour la circonstance “extrême droite”, serait pour chasser les africains de France.
La vocation des Africains n’est pas d’aller tous vivre en France, mais de rester chez eux et d’être gouvernés par des gens intelligents qu’ils auront choisi eux-mêmes, sans plus l’ingérence de la France et du Royaume Uni, qui ne placent systématiquement à la tête des pays africains que es naïfs et des médiocres qu’ils peuvent manipuler pour mieux spolier les pays à perpétuité.
Le cas du Niger est un exemple que tout le monde a sous les yeux. Qu’est-ce qui explique que Emmanuel Macron s’est même rendu lui-même au Tchad valider un coup d’état, il a soigneusement aménagé les putschistes avec plus de 100 morts en Guinée, alors qu’il s’est braqué sur le Niger, où il n’y a eu aucune goute de sang versé ?
La réponse est qu’au Niger, ce n’est pas le genre de coup d’état que le système prédateur à Paris souhaite. Il aime les choses quand c’est lui qui les pilote. Sinon, rien.
C’est contre ce genre d’ingérence nocive de la France en Afrique, que ce serait bien d’avoir une bouffée d’oxygène à Paris.
Peut-être qu Bardella sera pire que ceux qui l’ont précédé ? Je n’en sais rien. Ce que je sais, c’est comme le peuple, les Africains ont besoin d’oxygène, d’où que ça vienne. Ils ont eux aussi besoin d’autre chose, d’autres partenaires qui sont en rupture avec tout ce que nous connaissons déjà et qui a trempé et maintenu l’Afrique dans une misère indescriptible.
Africains de France, avant d’aller voter, demandez vous si vous voulez continuer avec les mêmes qui sont fait que sur les 10 pays les plus pauvres d’Afrique, 9 parlent français, ou bien voulez-vous comme le peuple français, essayer autre chose ?
Nous avons cru que notre frère Noir Barack Obama à la Maison Blanche était comme si ce sont tous les Africains qui redevenaient important. Et puis, c’est le même Obama qui a détruit le seul pays africain qui tenait sur ses deux jambes, la Libye, créant tout le terreau du terrorisme que nous connaissons encore aujourd’hui dans le Sahel, du Cameroun, jusqu’au Mali.
Ce ne sont pas toujours ceux qui se proclament nos amis, ou ceux que nous croyons nos frères de sang qui font notre bien. En toute chose utilisez votre cerveau et évitez de vous faire manipuler pour assurer des intérêts des gens qui nous font de grandes embrassades en public, mais nous méprisent dans leur fort intérieur.
Jean-Paul Pougala
Samedi le 29 Juin 2024
ANNEXE
La conclusion de mon texte du 28/03/2011
B- CEUX QUI VEULENT EXPORTER LA DÉMOCRATIE SONT-ILS DE VRAIES DÉMOCRATIES ?
Et si la Libye de Kadhafi était plus démocratique que les É.-U., la France, la Grande-Bretagne et tous ceux qui font la guerre pour exporter la démocratie en Libye ?
Le 19 mars 2003, le président George Bush largue des bombes sur les Irakiens en prétextant d’y exporter la démocratie.
8 ans plus tard jour pour jour, le président français largue lui aussi des bombes sur la tête des Libyens avec le même prétexte : leur offrir la démocratie.
Barack Obama, prix Nobel de la Paix 2009 et président des États-Unis d’Amérique, pour justifier qu’il procède à un déferlement de missiles Cruise de ses sous-marins sur la tête des Libyens a dit que c’était pour chasser le dictateur Kadhafi du pouvoir et y instaurer la démocratie.
La question que tout être humain doté d’un sens de jugement et d’appréciation minimal ou même de la moindre capacité intellectuelle ne peut s’empêcher de se poser est : les pays de l’OTAN dont la légitimité pour aller bombarder les Libyens se base sur le seul fait de s’être autoproclamés « pays démocratiques » sont-ils réellement démocratiques ? Si oui, sont-ils plus démocratiques que la Libye de Kadhafi ?
La réponse sans équivoque est non, pour la simple et bonne raison que la démocratie n’existe pas. Ce n’est pas moi qui l’affirme, mais un auteur originaire de Genève, ville accueillant l’essentiel du commandement des Nations Unies.
Il s’agit bien entendu de Jean-Jacques Rousseau né à Genève en 1712 qui affirme dans le chapitre IV du Livre III de son très célèbre « Contrat social » que : « il n’a jamais existé de véritable démocratie, et il n’en existera jamais».
Pour qu’un état soit véritablement démocratique, Rousseau pose 4 conditions selon lesquelles la Libye de Kadhafi est même de loin plus démocratique que les États-Unis d’Amérique, la France et tous les autres qui prétendent lui exporter la démocratie à savoir :
1- Dimension de l’État :
Plus un état est grand, moins il peut être démocratique. Pour Rousseau, l’État doit être très petit afin que le peuple soit facile à rassembler et que chaque citoyen puisse aisément connaître tous les autres.
Avant donc de faire voter les gens, il faut s’assurer que chacun connaisse tous les autres, sans quoi voter pour voter est un acte dénué de tout fondement démocratique, c’est un simulacre de démocratie pour élire un dictateur.
La structure de l’organisation de l’État libyen se fonde sur une base tribale qui regroupe par définition le peuple en de petites entités.
Le sentiment démocratique est plus présent dans une tribu ou dans un village que dans un vaste État, parce que le fait que tout le monde se connaisse et que la vie tourne autour des mêmes points communs apporte une sorte d’autorégulation, d’autocensure même pour peser à chaque instant la réaction ou la contre-réaction des autres membres, pour ou contre les opinions qu’on peut avoir.
Sous cet angle, c’est la Libye qui répond le mieux aux exigences de Rousseau, ce qu’on ne peut pas dire de même pour les États-Unis d’Amérique, la France ou la Grande-Bretagne, des sociétés fortement urbanisées où la majorité des voisins ne se disent jamais bonjour et donc ne se connaissent pas, même en vivant côte à côte pendant 20 ans.
Dans ces pays, on est passé directement à l’étape suivante : « le vote » qu’on a malignement sanctifié afin de faire oublier que ce vote est inutile à partir du moment où on s’exprime sur l’avenir d’une nation sans en connaître ses membres.
On est ainsi arrivé jusqu’à la bêtise du vote des citoyens vivant à l’étranger. Se connaître et se parler est la condition essentielle de la communication pour le débat démocratique qui précède toute élection.
2- Il faut la simplicité des mœurs et des comportements pour éviter que l’on passe l’essentiel du temps à parler de justice, de tribunal pour trouver des solutions aux multiples querelles d’intérêts divers qu’une société trop complexe fait naître naturellement.
Les Occidentaux se définissent comme des pays civilisés, à savoir aux mœurs complexes tandis que la Libye est définie comme pays primitif, c’est-à-dire aux mœurs simples. Sous cet angle, encore une fois, c’est la Libye qui répondrait mieux aux critères démocratiques de Rousseau, plutôt que tous ceux qui prétendent lui donner des leçons de démocratie.
Dans une société complexe, les trop nombreux conflits sont résolus par la loi du plus fort, puisque le riche évite la prison parce qu’il peut se permettre un meilleur avocat et surtout orienter l’appareil répressif de l’État contre celui qui commet un vol dans un supermarché, plutôt que le délinquant financier qui fait crouler une banque.
Dans une ville comme New York où 75% de la population est blanche, 80% des postes de cadres sont occupés par des Blancs et ils ne sont que 20% des personnes en prison.
3- L’égalité dans les rangs et dans les fortunes.
Il suffit de voir le classement FORBES 2010 pour voir quels sont les noms des personnes les plus riches de chacun des pays qui jettent des bombes sur les Libyens et voir la différence avec le salaire le plus bas dans chacun des pays et faire de même pour la Libye pour comprendre qu’en matière de redistribution des richesses du pays, c’est à la Libye d’exporter son savoir-faire à ceux qui la combattent et non le contraire.
Même sous cet angle, selon Rousseau, la Libye serait plus démocratique que ceux qui veulent pompeusement lui exporter la prétendue démocratie.
Aux États-Unis 5% de la population possèdent 60% de la richesse nationale. C’est le pays le plus déséquilibré, le plus inégal du monde.
4- PAS DE LUXE.
Pour Rousseau, pour qu’il y ait la démocratie dans un pays, il ne faut pas qu’il y ait de luxe parce que selon lui, le luxe rend nécessaire la richesse et cette dernière devient la vertu, l’objectif à atteindre à tout prix et non le bonheur du peuple, « le luxe corrompt à la fois le riche et le pauvre, l’un par la possession, l’autre par la convoitise ; il vend la patrie à la mollesse, à la vanité ; il ôte à l’État tous ses citoyens pour les asservir les uns aux autres, et tous à l’opinion ».
Où y a-t-il plus de luxe, en France ou en Libye ? Ce rapport d’asservissement des employés qui sont poussés au suicide, même dans les entreprises publiques ou semi-publiques, pour des raisons de rentabilité et donc de possession et de luxe est-il plus criant en Libye ou en Occident ?
Le sociologue américain C. Wright Mills a décrit en 1956 la démocratie américaine comme « la dictature des élites ».
Selon Mills, les États-Unis ne sont pas une démocratie parce qu’en définitive, c’est l’argent qui s’est substitué au peuple. Le résultat de chaque élection y est l’expression de la voix de l’argent et non la voix du peuple.
Après Bush père et Bush fils, pour les primaires républicaines de 2012 on parle déjà de Bush-benjamin.
En plus, si le pouvoir politique se base sur la bureaucratie, Max Weber fait remarquer qu’il y a 43 millions de fonctionnaires et militaires aux États-Unis qui commandent effectivement le pays, mais qu’ils n’ont été élus par personne et qu’ils ne justifient pas de leurs activités directement au peuple.
Une seule personne (un riche) est donc élue, mais le vrai pouvoir sur le terrain est tenu par une seule caste de riches qui ne résulte purement et simplement que de nominations comme les ambassadeurs, les généraux de l’armée, etc.
Combien de personnes dans les pays autoproclamés « démocratiques » savent qu’au Pérou la constitution interdit un deuxième mandat consécutif au président de la République sortant ?
Combien de personnes savent qu’au Guatemala, non seulement le président sortant ne doit plus jamais se présenter comme candidat à cette fonction, mais qu’en plus à aucun degré de parenté, aucun membre de sa famille ne pourra plus prétendre à cette fonction ?
Combien savent que le Rwanda est le pays qui intègre politiquement le mieux les femmes au monde avec 49% de parlementaires femmes ?
Combien savent que dans le classement de la CIA 2007, sur 10 pays les mieux gérés au monde, 4 sont Africains ? Avec la palme d’or à la Guinée équatoriale dont la dette publique ne représente que 1,14% de son PIB.
La guerre civile, les révoltes et les rebellions sont les ingrédients d’un début de démocratie soutient Rousseau. Parce que la démocratie n’est pas une fin, mais un processus permanent pour réaffirmer les droits naturels des hommes et éviter que dans tous les pays du monde (sans exception) une poignée d’hommes et de femmes, confisquant le pouvoir du peuple, ne l’oriente pour se maintenir aux affaires.
On trouve ici et là des formes de castes qui usurpent le mot « démocratie » qui doit être cet idéal vers lequel tendre et non un label à s’approprier ou un refrain à vanter parce qu’on est juste capable de parler plus fort que les autres.
Si un pays est calme comme la France ou les États-Unis, c’est-à-dire sans aucune révolte, pour Rousseau, cela veut tout simplement dire que le système dictatorial est suffisamment répressif pour empêcher toute tentative de rébellion.
Si les Libyens se révoltent, ce n’est pas une mauvaise chose.
C’est prétendre que les peuples acceptent stoïquement le système qui les opprime partout dans le monde sans réagir, ce qui est très mauvais.
Et Rousseau de conclure : « Malo periculosam libertatem quam quietum servitium – traduction – : s’il y avait un peuple de dieux, il se gouvernerait démocratiquement. Un gouvernement si parfait ne convient pas à des hommes ».
Dire qu’on tue les Libyens pour leur bien est un leurre.
B- QUELLES LEÇONS POUR L’AFRIQUE ?
Après 500 ans de relations de dominateur et de dominé avec l’Occident, il est dès lors prouvé que nous n’avons pas les mêmes critères pour définir le bon et le méchant. Nous avons des intérêts profondément divergents.
Comment ne pas déplorer le « oui » de 3 pays africains au sud du Sahara : le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Gabon pour la résolution 1973 inaugurant la nouvelle forme de colonisation baptisée « protection des peuples », validant la théorie raciste que les Européens véhiculent depuis le XVIIIème siècle selon laquelle l’Afrique du Nord n’a rien à partager avec l’Afrique Subsaharienne ; elle serait ainsi plus évoluée, plus cultivée et plus civilisée que le reste de l’Afrique.
Tout se passe comme si la Tunisie, l’Égypte, la Libye, l’Algérie ne faisaient pas partie de l’Afrique. Même les Nations-Unies semblent ignorer la légitimité de l’Union africaine sur ses états membres. L’objectif est d’isoler les pays d’Afrique subsaharienne afin de mieux les fragiliser et les tenir sous contrôle.
En effet, dans le capital du nouveau Fonds Monétaire Africain (FMA), l’Algérie avec 16 milliards de dollars et la Libye avec 10 milliards de dollars contribuent, à eux seuls, pour près de 62% du capital qui est de 42 milliards de Dollars. Les premiers pays d’Afrique subsaharienne et les plus peuplés, le Nigeria suivi de l’Afrique du Sud, arrivent très loin derrière avec 3 milliards de dollars chacun.
C’est très inquiétant de constater que pour la première fois de l’histoire des Nations-Unies, on a déclaré la guerre à un peuple sans avoir exploré au préalable la moindre piste pacifique pour résoudre le problème.
L’Afrique a-t-elle encore sa place dans une telle organisation ?
Le Nigeria et l’Afrique du Sud sont disposés à voter OUI à tout ce que l’Occident demande, parce qu’ils croient naïvement aux promesses des uns et des autres de leur donner une place de membre permanent au Conseil de Sécurité avec le même droit de veto.
Ils oublient tous les deux que la France n’a aucun pouvoir de leur attribuer le moindre poste. Si elle l’avait, il y a belle lurette que Mitterrand l’aurait fait pour l’Allemagne de Helmut Kohl.
La réforme des Nations Unies n’est pas à l’ordre du jour.
La seule manière de compter est la méthode chinoise : tous les 53 pays africains doivent quitter les Nations-Unies.
Et s’ils doivent y retourner un jour, ne le faire que s’ils ont obtenu ce qu’ils demandent depuis longtemps, un poste pour toute la fédération africaine, sinon rien.
Cette méthode de la non-violence est la seule arme de justice dont disposent les pauvres et les faibles que nous sommes.
Nous devons tout simplement quitter les Nations-Unies, car cette organisation, de par sa configuration, de par sa hiérarchie est aux services des plus forts.
Nous devons quitter les Nations-Unies afin de marquer notre désapprobation de cette conception du monde basée uniquement sur l’écrasement du plus faible.
Tout au moins, ils seront libres de continuer à le faire, mais pas avec notre signature, pas en rappelant que nous sommes d’accord alors qu’ils savent très bien qu’ils ne nous ont jamais interrogés.
Et même lorsque l’Union africaine a donné son propre point de vue, comme la rencontre de mars à Nouakchott avec la déclaration sur la réticence à l’action militaire, ceci a été passé tout simplement sous silence pour aller accomplir le forfait de bombarder le peuple africain.
Ce qui arrive aujourd’hui est le scénario déjà vu auparavant avec la Chine. Aujourd’hui, on reconnaît le gouvernement Ouattara, on reconnaît le gouvernement des insurgés en Libye.
C’est ce qui s’est passé à la fin de la Seconde Guerre mondiale avec la Chine.
La soi-disant communauté internationale avait choisi Taiwan comme unique représentant du peuple chinois en lieu et place de la Chine de Mao.
Il faudra attendre 26 ans, c’est-à-dire le 25 octobre 1971, avec la résolution 2758 des Nations Unies, que tous les Africains devraient lire, pour mettre fin à la bêtise humaine.
La Chine est admise, sauf qu’elle a exigé et obtenu d’être membre permanent avec droit de veto, sinon elle n’entrait pas.
Cette exigence satisfaite et la résolution d’admission entrée en vigueur, il faudra attendre un an pour que le 29 septembre 1972, le ministre chinois des Affaires étrangères donne sa réponse avec une lettre au Secrétaire général des Nations Unies, non pas pour leur dire qu’ils étaient d’accord, mais pour faire des mises au point, en garantie de sa dignité et de sa respectabilité.
Qu’est-ce que l’Afrique espère obtenir des Nations Unies sans poser un acte fort pour se faire respecter ?
On a vu en Côte d’Ivoire un fonctionnaire des Nations Unies se considérer au-dessus d’une institution constitutionnelle de ce pays.
Nous sommes entrés dans cette organisation en acceptant d’être des serfs et croire que nous serons invités à table pour manger avec les autres dans les plats que nous avons lavés est tout simplement crédule, voire, stupide.
Quand l’UA reconnaît la victoire de Ouattara sans même tenir compte des conclusions contraires de ses propres observateurs envoyés sur le terrain, juste pour faire plaisir à nos anciens maîtres, comment peut-on nous respecter ?
Lorsque le président sud-africain Zuma déclare que Ouattara n’a pas gagné les élections et change à 180° disant le contraire après une petite visite de 8 heures à Paris, on peut se demander ce que valent ces dirigeants qui représentent et parlent au nom de 1,1 milliard d’Africains.
La force et la vraie liberté de l’Afrique viendront de sa capacité à poser des actes réfléchis et en assumer les conséquences.
La dignité et la respectabilité ont un prix. Sommes-nous disposés à le payer ? Si non, notre place reste à la cuisine ou aux toilettes pour garantir le confort des autres.
D’ici là, en Libye, les bombes qu’on nous décrit comme des rosiers qui tombent du ciel pour reboiser le désert libyen sont françaises, américaines, britanniques, italiennes, canadiennes, norvégiennes, mais les victimes sont africaines, toutes africaines.
Oui, c’est une guerre déclarée à tout le peuple africain, pas à un homme, pas à un pays.
Genève le 28/03/2011
Jean-Paul Pougala