Au courant des années 50, c’est-à-dire peu de temps après que des centaines de milliers de soldats Africains, dont faisaient partie des soldats camerounais, soient venus combattre, et sacrifier leurs différentes vies, pour libérer la France de la barbarie Nazis, l’armée Française mena une guerre en Algérie et surtout au Cameroun, en pays Bamiléké et Bassa.
Le seul tort de ceux-ci fut d’avoir demandé, à leur tour, leurs libertés et les souverainetés de leurs terres, exactement à l’image de ce que les Africains venaient d’aider la France à conquérir face à l’Allemagne.
Qui connait le sacrifice du Capitaine Charles Ntchoréré, officier Franco-Gabonais de l’armée française, un peu camerounais car ayant passé une bonne partie de son adolescence à Douala, au Cameroun ?
Avec sa forte adhésion à l’UPC (Union des populations du Cameroun), parti qualifié de communiste par l’administration coloniale, c’est la quasi-totalité des populations Bamiléké et Bassa qui se retrouva dans « l’axe du mal » dixit la France et, les Pierre Messmer, haut-commissaire français, futur ministre de De Gaulle, Foccart et de Gaulle décidèrent de « l’opération diminution du nombre », organisant des expéditions punitives sanglantes, assassinant de nombreux leaders de l’UPC à l’instar de son secrétaire général Ruben Um Nyobé le 13 septembre 1958.
Ils ne s’arrêtèrent pas là, comme le raconte Constantin Melnik, ancien Responsable du service Action du SDECE, dans l’un de ses livres au titre assez évocateur : « LA MORT ÉTAIT LEUR MISSION ».
Dans ce bouquin, publié par les éditions PLON en 1996, l’auteur raconte les deux vrais missions de l’armée Française en Algérie et au Cameroun. Ce témoin oculaire explique que cette armée, fraîchement rapatriée d’Indochine après y avoir essuyé une grosse défaite, faisait environ 400.000 morts par an en territoire Bamiléké, ceux qu’on avait pu compter*.
La communauté, dite internationale, accusera plus tard Saddam Hussein, de posséder du napalm, une « arme de destruction massive » dixit un certain Colin Powell, chef d’État-Major des armées de 1989 à 1993 et secrétaire d’État de 2001 à 2005. C ’est avec la même arme de destruction massive, que l’armée française effaça du globe terrestre plusieurs villages Bamiléké, au vu et au su de la même communauté, dite internationale, alors regroupée au sein de l’ONU (Organisation des Nations Unies), sans que personne n’y trouve à redire.
Outre les Ruben Um Nyobé, Ernest OUANDJI, Pierre Ninyim, Félix Moumié, pour ne citer que les plus connus, certains autres qui le sont moins se bâtirent dans l’ombre pour la même cause. C’est le cas de Jacob FOSSI, certainement cadre de l’UPC à Bafoussam à cette époque là, qui fut enlevé en 1956, que la fille, « victime directe » de ce génocide nous raconte dans cette interview vidéo, découverte…
*Cette guerre dura au moins huit ans selon un témoin, lieutenant dans
L’armée de libération du Cameroun, ancien proche de Um Nyobé
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