(texte)

Dans la rubrique : ce que j’écrivais il y a un an…

(anticipant l’actualité d’aujourd’hui)

Ils sont rares les Congolais (démocratiques) qui savent que lorsque le président Paul Kagame signe avec le Royaume Uni pour recevoir les migrants clandestins sur son sol, en réalité, ces clandestins sont destinés à être installés à l’Est de la République Démocratique du Congo, dans un jeu de rôle où la puissance Occidentale a décidé la déstabilisation du pays, pour empêcher que la puissance Russo-Chinoise se saisisse de la RDC, comme morceau du puzzle de leur nouvel ordre mondial.

Le Président congolais Félix Tshisekedi ne comprend pas qu’au Congo, l’Occident a déjà fait son choix : le Rwanda !

Et que sa seule chance, pour éviter que son pays, le Congo soit très prochainement divisé en 10 micro-États n’est pas de continuer à rester une périphérie du monde des alliances, mais de faire partie intégrante de l’alliance opposée à celle créée par les Etats-Unis et le Royaume Uni et qui intègre déjà le Rwanda.

Ainsi, à cause de son incapacité de se projeter dans ce jeu des alliances, et très mal conseillé par les cabinets d’expertise occidentaux, le président congolais multiplie les erreurs.

Au lieu de faire de son pays, un état pivot, incontournable dans le jeu des alliances stratégiques des deux blocs qui s’opposent en ce moment, il a fait le choix de faire le jeu des ennemis du Congo, en se privant du rôle que son prédécesseur, le président Kabila, avait cherché à octroyer à son pays.

Résultat des cours, lorsque le président congolais rencontre à Pékin son homologue chinois Xi Jinping le 24 août 2023, le thème de leur rencontre est :

« Rééquilibrage de l’accord conclu en 2008 entre la société minière nationale congolaise Gécamines et le Groupement d’entreprises chinoises (GEC) ».

En d’autres mots, Félix Tshisekedi dit à Xi Jinping plus ou moins ceci :

“Ton prédécessur, le Président Hu Jintao a trompé mon prédécessur, le Président Joseph Kabila en 2008. Et je veux le rééquilibrage de cet accord de 2008. Je vois que depuis 2008, votre société a gagné 10 milliards de dollars grâce aux mines congolaises alors que le gouvernement du Congo n’a gagné que 822 millions de dollars.”

Tshissekedi ajoute : Dans Sicohydro, la société qui exploite la centrale hydroélectrique de Busanga, le gouvernement chinois a 75% des parts alors que le Congo n’a que 10%. Je veux que mes parts du Congo soient désormais de 40%

Et que lui répond Xi Jinping ?

“Mon cher Tshisekedi, je te présente toutes mes excuses, tout sera corrigé, afin que le Congo ait plus de parts.”

Et Avant-hier jeudi 14 mars 2024, c’est fait : un communiqué de la présidence congolaise nous annonce que la justice a été rendue, désormais le Congo devient maître de son destin.

Le Congo pourra désormais vendre 23% des minéraux extraits par les Chinois, au plus offrant sur le marché international.

Le problème est qu’on n’a pas pris le temps pour expliquer aux chefs d’états africains qu’on ne s’enrichit pas en puisant dans le sous-sol, encore moins en transformant ce qui sort du sous-sol, mais en développant une dynamique industrielle qui l’accompagne.

Quand le Brésil confie à la Chine les 100% de ses centrales hydro-électriques, c’est bien parce qu’il a compris que là où un état gagne l’argent, ce n’est pas sur la centrale hydro-électrique, mais sur ce que le propriétaire de la Centrale installera comme industrie lourde, énergivore pour rendre rentable sa centrale et surtout offrir au pays un coût de l’énergie le moins cher possible pour accompagner la compétitivité des entreprises industrielles qui vont naître.

En d’autres mots, le plus important n’est pas la centrale hydroélectrique, qui ne constitue que le 1 à 2% des investissements nécessaires à la création d’un vrai complexe d’industrie lourde et pour y arriver, il faut créer un climat de confiance chez celui qui met son argent.

Ce n’est pas une bonne manière d’inciter quelqu’un à investir les 99% qui manquent en lui disant qu’il vous a trompés il ya 16 ans sur le 1%.

Les Chinois le savent, déjà, mais certainement pas les Congolais, désormais, à cause de son erreur stratégique, Félix Tshisekedi a condamné Sicohydro à une faillite future certaine, parce que cette société n’aura plus jamais les 99% d’investissements chinois pour la rendre rentable sur le long terme.

Pour le prix des minéraux, le Congo peut même avoir les 100% de ses minéraux à vendre au plus offrant, mais vous ne pouvez pas faire le choix de la loterie et lorsque les jeux sont faits et que les écrans vont afficher les chiffres 0000, revenir en arrière pour dire qu’on s’est trompé.

A qui les Congolais vont-ils vendre les minéraux extraits par les Chinois, si l’essentiel des usines de transformation se trouve en Chine ?

Le président congolais aurait dû demander l’aide de la France qui, est mieux placée pour savoir qu’à cause des jeux de guerre économique éclatée par la Chine, ses minerais de Nickel en Nouvelle Calédonie, n’arrivent pas à être rentables, créant un problème social qui risque de déboucher sur l’indépendance de la colonie.

Aucun pays du monde ne peut utiliser l’arme des matières premières pour faire plier la Chine. Elle a réussi à obtenir la faillite de la quasi-totalité des entreprises métallurgiques en Europe en mettant sur le marché 600 millions de tonnes d’acier de trop chaque année.

Ce qui a fait écrouler le prix de l’acier et rendu non plus rentables toutes les usines européennes.

VOICI COMMENT LA CHINE PROCÈDE POUR SCELLER LE SORT DES MINERAIS STRATÉGIQUES ET NON LES PAYS PRODUCTEURS :

L’EXEMPLE DU LITHIUM

Question : Qui contrôle la production mondiale du Lithium ?

Réponse : 3 pays détiennent la majorité des réserves mondiales (70 %) c’est le Chili (36 %), l’Australie (24 %) et l’Argentine (10 %) et ce sont ces 3 pays qui dominent actuellement la production mondiale (77 %). La Chine ne représente qu’un sixième (15 %) de la production mondiale, avec 8 % des réserves.

Mais nous allons voir comment, sans contrôler ni la majorité des réserves mondiales, ni la production mondiale du lithium, c’est paradoxalement elle, la Chine qui dicte les règles.

Dans le secteur des voitures électriques, alors que les principaux pays producteurs du Lithium, comme l’Australie, la Chine, l’Argentine et le Canada se frottaient les mains de ce qu’ils allaient gagner en vendant leurs minéraux « aux plus offrants », la Chine a réussi l’exploit de faire chuter le prix du lithium qui sert dans la fabrication des batteries pour les voitures électriques de 82% en 2023.

Comment a-t-elle fait ?

La Chine est elle-même productrice de Lithium. Mieux, contrairement aux autres, elle ne vend pas son lithium sous forme de matière première, mais de semi-fini, le carbonate de lithium.

Alors que ce sont les autres pays qui sont leaders dans la production du minerais lithium, la Chine est la principale productrice des semi-finis, du carbonate de lithium avec 55 % de l’offre mondiale, sauf qu’elle ne vend pas dehors, mais l’utiliser elle-même. Le Chili (25 %), l’Argentin (10 %).

En septembre 2023, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, déclare que « la Chine a inondé les marchés mondiaux de voitures électriques artificiellement moins chères en raison de subventions excessives ». Et propose des droits de douane sur les voitures importées de Chine.

Pour comprendre les propositions de la présidente de la Commission européenne, il faut retenir que lorsque les constructeurs européens n’arrivent pas à baisser le prix d’une voiture électrique en dessous de 40.000 euros, la Chine vend la même voiture à 9.000 Euros. Ce qui assure la faillite programmée, de tous les concurrents européens qui auraient pu la défier, la challenger et faire grimper le prix du lithium.

Et désormais, toutes ces entreprises occidentales qui renoncent à produire de véhicule électrique, à cause de l’offensive chinoise, renoncent, pour parler plutôt de l’hydrogène. Ce qui contribue à la chute du prix du lithium.

Mais madame, Ursula Von der Leyen ne dit là qu’une partie de la vérité.

La Chine utilise une autre technique pour neutraliser les prix des produits des minéraux qui lui sont utiles.

Par exemple, il a suffi que le 23 novembre 2023, la Chine baisse de 2,3% le prix de son carbonate de lithium, et de 20% tout au long du mois de novembre, vendu aux entreprises chinoises de fabrication de batteries électriques, pour que la matière première dégringole de 82% sur un an.

Le quotidien financier américain, le Wall Street Journal du 19 février 2024, titre à la une ceci :

« The Boom in Battery Metals for EVs Is Turning to Bust » (Le boom des métaux pour batteries pour véhicules électriques est en train de s’effondrer)

Sous-titre : « Les producteurs de lithium et de nickel suspendent leurs projets après l’effondrement des prix et le ralentissement des ventes de véhicules électriques » (Les producteurs de lithium et de nickel suspendent leurs projets après l’effondrement des prix et le ralentissement des ventes de véhicules électriques).

L’article commence par le désarrois de deux états américains, la Coroline du Nord et la Caroline du Sud, qui ont espéré sortir de la misère, grâce aux boom du lithium. Et puis, la Chine en a décidé autrement.

Le Wall Street Journal de ce 19/02/2024 écrit :

« Lorsque l’entreprise de lithium la plus précieuse au monde a annoncé l’année dernière (en 2023) son intention de construire une usine de 1,3 milliard de dollars en Caroline du Sud (États-Unis), les autorités locales l’ont saluée comme une transformation pour l’État de Palmetto.

Le projet de haute technologie d’Albemarle ALB, basé à Charlotte, en Caroline du Nord, augmenté de 1,88 % ; Le triangle de pointage vert a été conçu pour traiter différentes sources de lithium, notamment à partir de batteries recyclées, et servir de fournisseur de minéraux essentiels pour l’industrie florissante des véhicules électriques de Caroline du Sud.(…) »


Ainsi, dans le rapport de 25 pages de Benchmark Mineral Intelligence (Battery Raw Materials: Due for a Recharge?), une firme britannique d’analyse de l’industrie minière mondiale, explique pourquoi en 2023, le prix des hydroxydes de lithium chinois (le prix mondial de référence) a chuté de 82,3%. Et le Wall Street Journal complet en nous rappelant que cette chute du prix chinois de 82,3 a occasionné une chute mondiale de 90%. Parce qu’aujourd’hui, dans le domaine des minéraux stratégiques, lorsque la Chine tousse, c’est le monde entier qui souffre de fièvre aiguë.

Source : https://www.wsj.com/finance/commodities-futures/the-boom-in-battery-metals-for-evs-is-turning-to-bust-5630493c

Au Canada, c’est encore pire. On a commencé à licencier les cadres, à cause de la guerre des prix du lithium, déclenchée par la Chine.

Le 24 janvier 2024, la société australienne Sayona-Québec, qui exploite la mine du Lithium du Québec à La Corne, en Abitibi-Témiscamingue, dans un communiqué, nous informons qu’elle a procédé à une réorganisation « pour faire face à la réalité du marché du lithium», en licenciant 15 employés, majoritairement des cadres supérieurs. Le directeur est licencié.


« Dans le cadre de cette restructuration, Sayona-Québec annonce que M. Guy Belleau, le chef de la direction de la filiale québécoise de la société, quitte son poste en date du 24 janvier 2024. La société souhaite remercier M. Belleau pour sa contribution et lui souhaite bonne chance dans ses projets futurs.

(…) L’analyse opérationnelle visera à identifier les opportunités afin d’optimiser la structure des coûts des opérations du Complexe Lithium Amérique du Nord, permettre une saine gestion des flux de trésorerie. et assurer la viabilité financière du projet pour s’adapter à la conjoncture actuelle du marché du lithium.”

Source : https://www.newswire.ca/fr/news-releases/sayona-procede-a-une-reorganisation-pour-faire-face-a-la-realite-du-marche-du-lithium-832102126. html

Le président congolais relaye les Fake News des médias occidentaux et s’amuse à mettre le doigt dans un engrenage de guerre économique entre la Chine et l’Occident d’où son pays ne pourra sortir que perdant.

Tshisekedi ne sait pas qu’il n’existe aucun minérais au Congo sans lequel on ne ferait pas de téléphone. Tous les minéraux ont leurs substituts déjà identifiés.

Quand on fait croire au Congo qu’il est déterminant avec les 2/3 des réserves mondiales du Cobalt pour faire les batteries, il aurait dû avoir l’intelligence de se demander, pourquoi la colonie française de Nouvelle Calédonie est en proie à la misère et la violence à cause de la mise à l’arrêt de toutes les mines de Nickel, principal substitut du Lithium et donc du Cobalt si c’était si incontournable ?

Non, les Chinois ne sont pas en Afrique à la chasse des matières premières, sans lesquelles leurs usines ne tournaient pas. La Chine a dans son sous-sol l’essentiel de ses ressources minières qu’elle complète en acquérant le reste à la Russie, mais aussi au Canada, en Australie et en Amérique du Sud. Et dans ce schéma, l’Afrique est marginale.

Aucun minérais n’est irremplaçable pour la Chine. Le comprendre c”est éviter de se faire avoir dans la lutte inutile déjà perdue par l’Occident avec la Chine.

Le Congo avait contracté les mêmes accords que l’Angola, ce dernier pays a compris ce que les Congolais n’ont pas pas compris : avec la Chine, le premier contrat n’est que la carte de visite à utiliser, pour engranger ensuite l’essentiel des investissements massifs chinois dans le pays.

Contrairement au Congo Démocratique, les dirigeants angolais ont su jouer habilement avec les Chinois. Et après le Sommet du Forum sur la Coopération sino-africaine de 2018, le président chinois Xi Jinping déclare, que la Chine promet de « soutenir l’Angola dans la diversification de son économie ».

Résultat des cours, en 2021, 3 ans après, l’Angola devient, le premier pays africain bénéficiant des financements chinois, pour un montant de 43 Milliards de dollars, loin devant l’Ethiopie (14 Milliards), la Zambie (10 Milliards de dollars) et le Kenya (9 Milliards de dollars).

En Angola, on ne parle plus de contrats miniers, mais des projets d’infrastructure financés par des crédits bon marché garantis par le pétrole. C’est de loin plus intéressant pour les pays africains.

Il n’existe aucun minérais qui nous permet de nous croiser les bras et de choisir les chinois ou les américains pour les extraire et nous rendre richesses. Cela n’est pas possible, car cela n’existe nulle part.

C’est parce que la Russie était un membre puissant du cartel Opep+ qu’elle a imposé une diminution de la production de pétrole, pour faire grimper les prix en 2022 et avoir un surplus pour financer la guerre en Ukraine, contre les Occidentaux. Il s’agit d’un levier que ne détient pas la République Démocratique du Congo pour aucun de ses minéraux.

Par conséquent, il est imprudent de fonder l’avenir d’un pays sur les minéraux dont on ne dispose d’aucun levier pour contrôler ni le prix, ni la consommation mondiale.

Aujourd’hui, le président congolais est très content, d’avoir remporté la bataille. Mais ce qu’il oublie est qu’il n’a gagné que la première manche d’une bataille contre le Katika (le croupier).

Le Katika (Croupier en français) est celui qui anime les jeux d’argent dans un casino. C’est donc lui qui distribue les cartes (black jack, roulette, chemin de fer…) aux participants. Et par définition, vous ne pouvez pas gagner contre le Katika, contre celui qui vous distribue les cartes.

Que Tshisekedi jubile vite son plaisir de la première manche, puisque la prochaine risque d’être plutôt amère. Car même lorsque les cartes ne sont pas truquées, le Katika peut juste jouer sur le moment opportun de quand sortir le joker ou les As, du reste des cartes et vous serez toujours perdant.

LECONS A RETENIR POUR LE SECTEUR MINIER AFRICAIN

Il faut arrêter de faire croire au peuple que l’Afrique est riche en ressources minières qui permettraient au continent de devenir riche sans faire beaucoup d’effort.

L’exploration a un coût financier que nous ne pouvons pas toujours payer. Et même quand on a trouvé, on est conditionné par les rebondissements des prix volatils du marché.

Pire, après on a souvent de nombreux pays qui investissent en même temps pour trouver les mêmes mineraux ou leurs substituts.

Les prix des minéraux ne sont élevés que dans des périodes courtes, parce que si le marché demande quelque chose, les recherches vont s’accentuer pour trouver d’autres gisements et à défaut, des alternatives plus disponibles en quantité.

Le 8 février 2024, Ugo Lapointe journaliste dans le quotidien canadien LE DEVOIR, créé en 1910 suggère un autre motif à la dégringolade du prix du lithium, que les autorités africaines sous-estiment très souvent, lorsqu’elles croient que l’exploitation minière va résoudre le problème de misère du pays.

Il donne l’exemple des Etats-Unis et le Canada dont les réserves de lithium qui ne sont que le 1% mondial, sont suffisantes pour alimenter les voitures électriques pendant des centaines d’années.

Il écrit :

« Les États-Unis et le Canada représentent environ 1 % de la production mondiale (du lithium) avec 7 % des réserves. Ces réserves pourraient fournir environ 200 millions de véhicules électriques, soit près de 200 fois le nombre de véhicules électriques vendus dans ces deux pays en 2022. »

Il ajoute que le marché minier est un marché par définition, cyclique et donc qu’il est conseillé. de ne pas y asseoir ses espoirs démesurés de développement. Il écrit :

« Le lithium n’est pas à l’abri des emballements-effondrements (boom and bust) cycliques du secteur minier ni des passifs sociaux et environnementaux qui l’accompagnent trop souvent. À terme, une majorité de projets risquent de ne jamais voir le jour, de fermer prématurément ou de faire faillite. »

Il est lapidaire sur l’avenir du lithium avec ces mots :

« S’il est vrai que la demande en lithium explose, on oublie trop souvent de préciser que l’offre explose elle aussi. Selon les données de l’Agence géologique américaine, la production mondiale de lithium (130 000 tonnes) a connu un lien impressionnant de 58 % entre 2020 et 2022.

Avec de nouvelles découvertes chaque année, les ressources mondiales de lithium (98 millions de tonnes ) ont pratiquement triplé depuis 2010. Ces quantités seraient suffisantes pour approvisionner le marché du lithium pendant 954 ans au taux de production actuel.

Quant aux réserves qui sont davantage près du seuil de production, elles atteignaient 26 millions de tonnes en 2022. Il s’agit d’un volume suffisant pour fournir 2,6 milliards de véhicules électriques, soit près du double du quelque 1,4 milliard. de véhicules à essence actuellement en circulation sur la planète. À cela s’ajoute le recyclage du lithium, qui pourrait accroître considérablement sa disponibilité sur les marchés à moyen terme : jusqu’à 30 % de la demande, selon certaines études. »

Source : https://www.ledevoir.com/opinion/idees/806830/idees-mines-batteries-lithium-est-pas-risque-economique

CONCLUSION

Avant le Congo démocratique, c’est le Cameroun qui a commis la même erreur stratégique, en refusant de faire partie de la puissance globale, pour se relayer à la périphérie des enjeux.

Lorsque la Chine a accepté de financer la construction d’un port en eau profonde au Cameroun, le port de Kribi, sa rentabilité n’était liée qu’à la capacité qu’on aurait ensuite de faire installer des entreprises de transformation de l’ industrie lourde et des hydrocarbures. Mais en faisant confiance aux bureaux d’études en Occident qui expliquent sans cesse aux Africains que la Chine les trompe, les Camerounais ont renoncé à des grands groupes chinois comme Cosco, pour gérer son port pour le confier au français Bolloré.

Pour la partie camerounaise, il ne s’agit que de l’exercice de sa liberté de choisir avec qui on va, dans les activités de souveraineté du Cameroun.

Mais cette partie camerounaise ne se demande jamais pourquoi, ce plus offrant qu’est la France, na jamais voulu créer un port à Kribi, pour ne pas se pénaliser elle-même à Cotonou ou à Lomé voisins où elle était en situation de monopole.

Si le port de Kribi existe, ce n’est certainement pas en compétition avec les ports de Tanger au Maroc mais de Walvis Bay en Namibie, contre le port de Lomé et celui de Cotonou. Parce que si un porte conteneur stationné à Kribi, ce ne sera certainement pas pour s’arrêter ensuite à Lomé ou à Cotonou. Il s’agit donc avant tout d’une question de guerre économique et non de choix de partenaires sur la base sentimentale. Or en 2019, le port namibien est passé de 350.000 EVP, comme le port de Kribi, à 750.000 EVP avec la cible des pays d’Afrique australe et centrale.

En sélectionnant Bolloré au lieu de Cosco, par exemple, le Cameroun a fait le choix de condamner le port de Kribi à renoncer à devenir un port régional de classe mondiale comme son plus proche voisin de Walvis Bay, pour rester nain et gérer les mêmes affaires secondaires, de transbordements venant des grands ports, exactement que Douala gérait déjà avant et puis c’est tout.

Les Camerounais ont renoncé à faire partie du jeu de puissance, pour rester une simple périphérie. Et c’est la même voie de garage que sont en train d’emprunter les Congolais de Kinshasa.

On ne peut pas espérer combattre le M23 au Congo en allant flirter avec Washington qui a déjà choisi son allié, le Rwanda. On ne peut pas aller vers la Russie pour demander des bases militaires, comme si on allait choisir une voiture sur un catalogue, ce qui équivaut à espérer inutilement que cette Russie va payer les frais de notre mariage avec l’Occident.

Quand on se montre intraitable avec la Chine, alors qu’au même moment on est prêt à aller s’agenouiller à Washington et n’avoir jamais le courage du soutien américain aux rebelles congolais, on est certain que jamais la Chine, ne fera du Congo un pivot, un point central de sa stratégie mondiale de puissance.

Le Cameroun a renoncé à être ce pivot en Afrique centrale, en échange de rien d’autre. Le Congo renonce à faire partie du jeu de puissance, lui aussi, en échange de rien. On retourne ensuite dans la misère qu’on a toujours connue, à écouter les balivernes de Radio France Internationale déversées en Modulation de Fréquence sur les capitales africaines, nous racontant le succès de Félix Tshisekedi face à la Chine, d’avoir rééquilibré le partenariat. Une vraie diversion, portant les congolais à oublier de fait que l’ennemi du Congo, ce n’est pas Xi Jinping, mais Kagame, ce n’est pas la Chine, mais le Rwanda.

Et après la Chine, est-ce que le Congo, espère rééquilibrer tous ses autres contrats avec la France, avec la Belgique, avec les Etats-Unis ou bien ce n’était que la Chine ?

Avec cela, Radio France Internationale suggère à tous les pays africains de faire de même et de rééquilibrer tous les contrats miniers confidentiels avec les entreprises françaises, ou bien, c’est juste la Chine qui était la méchante ?

Après un tel re-équilibrage des accords avec la Chine, a-t-on besoin d’avoir pris des cours de Géostratégie ou d’Intelligence Stratégique, pour anticiper, tel un magicien, la carte des sites où se dérouleront les prochains conflits armés en Afrique ?

Et surtout des sécessions à venir en Afrique changeant complètement la carte géographique des pays telle que nous la connaissons aujourd’hui ?

Jean-Paul Pougala

Samedi le 16 mars 2024
(Leçon re-publiée le 31/01/2025)

P.S.: La Pougala Academy est la seule école africaine de Guerre Economique. Notre but est de faire naître un nouveau type d’Africains, capable de se saisir de la pensée complexe, de la pensée globale et de la pensée critique pour analyser tous les problèmes. Ce qui fait cruellement défaut à l’éducation coloniale encore en vigueur sur le continent africain ce 31/01/2025

Plus de 1910 leçons et 12.000 livres gratuits en PDF à télécharger vous attendent sur www.pougala.net

N.B: Désormais, rester inculte et ignorant des notions d’intelligence économique et stratégique, est votre choix personnel.

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