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Dans le fleuve boueux des minerais stratégiques dont le pétrole en particulier, les africains et leurs chefs d’états se comportent tous comme des poissons morts, qui bougent au gré du débit d’un fleuve qui les entraine sans qu’ils ne contrôlent ni la vitesse des vagues, ni la destination des flots. Ils sont juste comme des poissons morts.

Ce sont les Etats-Unis qui ont dit aux Saoudiens qu’ils avaient le pétrole dans leur sol. Ce sont toujours les Etats-Unis qui ont enseigné aux Saoudiens non seulement à extraire ce pétrole, mais aussi à le transformer et à le vendre dans le monde entier.

100 ans après, ces Saoudiens ont réussi l’exploit avec beaucoup d’intelligence et en se servant de l’école, de chasser les entreprises américaines de leur territoire, sans animosité, sans faire la guerre, sans le moindre conflit.

Un Sun Tzu par excellence : gagner la plus difficile des guerres, contre le plus puissant des acteurs en présence, sans tirer un seul coup de fusil, sans combattre un seul jour.

100 ans après, les pays africains, avec le Nigeria en tête, attentent encore aujourd’hui en 2025, que les colons européens, viennent leur expliquer comment on exploite le pétrole, comment on le transforme, comme si les connaissances scientifiques et techniques avaient quelque chose de raciale.

Et comme semblent tous avoir la tête un peu dure, il ne leur suffit plus qu’on leur explique, mais que ces colons viennent eux-mêmes en Afrique exploiter le pétrole et tous attendent une minuscule partie de 5 à 10% de leur propre pétrole, là où les Saoudiens, à travers Aramco, mettent la main sur les 100% de leur propre pétrole et en font ce qu’ils veulent.

Mais pour y arriver, ils ont fait quelque chose qu’aucun pays africain ne songe faire : la transparence.

Aujourd’hui, à chaque minute, tous les Saoudiens savent combien de pétrole a été vendu, à qui, sous quelle forme, l’argent de la vente est rentré dans quelle banque, finira dans quel projet et en quelle proportion.

Les chefs d’état africains tombent tous dans un piège idiot tendu par les affairistes européens qui consiste à leur faire croire que c’est dans l’intérêt du pays africain que l’argent du pétrole reste en partie ou en totalité hors du budget national du pays, que ce soit la chasse gardée du président.

Ce qu’ils ne savent pas est qu’il s’agit d’un piège à la con, dans lequel eux-mêmes vont se fourrer le doigt dans l’œil, et au final, les fameux 5% qu’on leur verse dans un compte confidentiel dans un paradis fiscal ou en Suisse, ne correspondront jamais à 5% des 100% du pétrole du pays, mais à de 2 à 5% de très souvent moins de 0,1% de la quantité du pétrole réellement extrait dans le pays.

Et le piège se referme sur le chef d’état et ses conseillers qui ne peuvent pas faire de vague, puisque le compte du pétrole est hors budget. Et se gère de façon confidentielle.

Nous allons voir dans la leçon d’aujourd’hui, que ce qui fait la différence entre l’Arabie Saoudite et les pays africains, ce n’est pas la quantité du pétrole extrait par chaque pays, mais c’est la qualité des hommes au pouvoir. C’est le degré d’intelligence et de maîtrise de la pensée complexe par les hommes au pouvoir.

Par exemple, les pays africains ne disposent d’aucun levier pour mesurer ce qu’on va appeler les 100%, la plupart des bateaux qui chargent dans le golfe de Guinée le font de nuit ou de jour.

Pire, ces mêmes états africains qui veulent cacher les chiffres du pétrole, peuvent-ils se permettre un contrôle parlementaire des cargaisons réellement chargées ?

En 2019, les Saoudiens ont tout simplement un coup de génie. Ils décident d’emprunter 10 milliards de dollars sur le marché boursier surtout en Occident. Mais tout le monde sait qu’ils n’ont pas besoin de 10 milliards de dollars, puisqu’ils les ont.
Question : Alors pourquoi quelqu’un peut-il aller emprunter 10 milliards de dollars qu’il a déjà ?

Réponse : Parce qu’ils ont fait ce que les dirigeants africains ne songent jamais faire, c’est-à-dire prendre le temps de comprendre les règles du jeu et d’en profiter au maximum et dans notre cas, les Saoudiens voulaient tout simplement faire de la magie, et transformer 10 milliards de dollars d’emprunt sur le marché en 1.000 milliards de dollars de la valeur de Aramco sur le marché. Un peu ce qu’a fait Elon Mursk pour se retrouver avec 430 milliards de dollars de fortune en 2024, devenant l’homme le plus riche du monde.

Pour y arriver, nous touchons à la deuxième différence entre les dirigeants saoudiens et africains. En Afrique, les hommes au pouvoir aiment s’entourent des courtisans, des fidèles appartenant à la même tribu ou à la même famille.

En Arabie Saoudite où ils auraient plus de raison de se baser sur la famille royale pour traiter d’un sujet aussi sensible que le pétrole, ils ont fait un autre choix : fonctionner selon les règles du système capitaliste : choisir les meilleurs guerriers avant d’aller combattre.

En Arabie Saoudite, les dirigeants ont fait le choix de ne pas s’entourer de l’administration royale, encore moins des politiciens de la famille royale, mais labas, ne parlent et ne touchent au pétrole qu’exclusivement les meilleurs experts qui ont apporté les preuves qu’ils maîtrisent non pas la matière du pétrole, mais la guerre économique entre les nations.

Les dirigeants Saoudiens ne se sont entourés que des meilleurs du monde en matière du pétrole et chacun ne reste à son poste que par rapport au joker qu’il peut prouver d’apporter au pays.

Résultat des courses, les poissons morts d’Afrique, attendent que leur pétrole finisse inexorablement, sans jamais mener la moindre politique qui permet de le piloter pour en tirer le plus grand bénéfice pour la nation, mais se comportent en poissons morts qui n’attendent que de savoir dans quelle sauce, ils seront cuisinés.

En 2019, les Saoudiens veulent valoriser Aramco à plus de 1000 milliards de dollars de capitalisation boursière. Pour y arriver, ils rédigent un document de 500 pages où ils disent toute la vérité sur Aramco.

Et ils choisissent qui pour écrire les 500 pages ? Les meilleurs du monde, chacun dans son domaine.

RAPPEL :

Le financement obligataire consiste pour une entreprise à emprunter à long terme en émettant des obligations.

Un emprunt obligataire, aussi appelé une obligation est un titre de créance négociable, c’est-à-dire qu’il représente une dette, remboursable à une date et pour un montant fixé à l’avance.
En ligne général, les obligations représentent des placements plus sécuritaires que les actions, car l’emprunteur s’engage à rembourser le capital que vous lui avez remis.

C’est pour cette raison que je dis souvent que les levées de fonds que les influenceurs font en Afrique ne sont autre chose que de la pure arnaque, parce que sur le plan juridique, ils ne s’engagent devant aucune autorité comme l’exige la loi, à vous rembourser l’intégralité de ce que vous lui avez versé pour son projet très souvent bidon.

Saudi Aramco veut lever 10 milliards de dollars d’emprunt obligataire. Pour être en conformité avec la loi, il compile pour cela, un prospectus de 500 pages destiné aux régulateurs, aux agences de notation et aux acteurs de marché qualifiés. C’est ce document qui a ensuite servi de base aux entretiens avec tous ceux qui voulaient mettre leur argent dans cette créance obligataire.

Aramco, fait quelque chose de très intelligent. Il choisit le cabinet PricewaterhouseCoopers l’un des meilleurs au monde pour l’audit de ses comptes et y ajoute, deux agences de notation, les agences Fitch et Moody’s pour donner une note à sa créance.

Le travail de ces 3 entreprises va tout simplement apporter la preuve que Saudi Aramco en 2019 est l’entreprise la plus rentable au monde. C’est à ce niveau qu’on commence à comprendre qu’en réalité, Aramco, ne cherche pas seulement 10 milliards de dollars, mais comme nous verrons plus loin, dans cette analyse, plus de 1000 milliards de dollars, non plus en obligations, en dettes, mais en capitalisation boursière, c’est-à-dire en actions.
Une fois qu’ils ont eu la preuve certifiée du cabinet d’audit comptable PricewaterhouseCoopers avec une double note de deux agences de notation, Fitch et Moody’s, il fallait maintenant passer à la caisse.

Pour encaisser l’argent, Aramco a chargé les meilleures banques de l’émission obligataire, JPMorgan et Morgan Stanley comme principales, sans oublier les banques prestigieuses comme : Citi, Goldman Sachs, HSBC mais aussi le saoudien NCB Capital.
Mais ce n’est pas tout. Le quotidien économique français Les Echos du 8 avril 2019 nous révèle qu’ensuite, il faut faire connaître l’opération à la cible choisie.

« Deux équipes épaulées par des banquiers se sont partagé le travail. Entre le 1er et le 5 avril 2019, elles se sont déplacées à Singapour, Tokyo, New York, Los Angeles, Boston et Chicago. Les investisseurs présents à New York ont pu interroger directement le patron de Saudi Aramco, Amin Nasser, venu jouer les « VRP ». En Europe, toutes les réunions se sont tenues à Londres.

Source : https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/saudi-aramco-derniers-preparatifs-pour-une-mega-levee-de-dette-1007420

L’histoire n’est pas terminée. Elle ne fait que commencer.

Après avoir emprunté une somme minable de 10 milliards de dollars, Aramco, annonce ses résultats pour le premier semestre 2019 : la compagnie pétrolière publique saoudienne Saudi Aramco annonce un résultat avant impôt de 92,49 Milliards de dollars. Et comme le montant total des redevances prélevées par l’État saoudien est de 50%, Aramco a versé à l’état saoudien la somme de 45,59 Milliards de dollars. Saudi Aramco a ainsi réalisé un bénéfice net de 46,90 Milliards de dollars au 30 juin 2019. Elle s’est ainsi classée au premier rang mondial, loin devant Apple, en deuxième position qui avait réalisé 21,5 Milliards de dollars de bénéfice net.

Voilà une entreprise qui en avril 2019 fait bouger tout le monde pour emprunter 10 milliards de dollars et qui à peine 2 mois plus tard, annonce d’avoir réalisé 92,49 milliards de dollars.

A quel jeu sont en train de jouer les dirigeants Saoudiens ?

Ne soyez pas pressés, vous aurez la réponse.

La réponse à cette question nous arrive 4 mois plus tard. Nous sommes alors dimanche le 3 novembre 2019. Saudi Aramco par un communiqué annonce, le lancement prochain de son introduction sur le Tadawul, (la Bourse de valeurs saoudienne).

On a des détails sur la structure de l’opération entre une Tranche A et une Tranche B, mais surtout l’éligibilité des investisseurs, institutionnels et particuliers, et de régime fiscal appliqué.

L’éligibilité ?

Rappelez-vous pour l’emprunt obligataire d’à peine 10 milliards de dollars, c’est Saudi Aramco qui a fait le tour du monde des investisseurs pour leur faire la cour. Maintenant, c’est la société qui annonce qu’elle va choisir qui sera son actionnaire. Elle mettra seulement 5% de con capital à la bourse et de ces 5%, 3% reviendront aux Saoudiens et seulement entre 1,5% et 2% pourront être souscrits par les actionnaires étrangers.

Et nous allons voir par la suite que cette information va s’avérer capitale.

D’abord qui peut devenir actionnaire de Aramco ?

Tranche A (des 1,5% du capital), est réservée aux investisseurs institutionnels enregistrés auprès de l’autorité saoudienne de régulation des capitaux (Capital Market Authority, CMA) ; c’est ici qu’on peut constater que plus de 800 opérateurs étrangers, y enregistrés comme « Qualified Foreign Investors ». Ce sont les seuls étrangers qui sont éligibles pour acquérir les titres de Aramco.
Tranche B (3% du capital) réservée aux investisseurs particuliers saoudiens. On trouve en tête de liste : les femmes célibataires, les femmes divorcées ou veuves, avec des enfants mineurs à charge etc.

Saudi Aramco, qui a deux records à son actif : l’entreprise la plus rentable au monde et maintenant, l’entreprise avec le plus grand bénéfice net au monde a envie de partager son argent avec le monde entier, mais uniquement à travers les 800 opérateurs étrangers enregistrés à la bourse saoudienne. Et vous demande de devenir son actionnaire, mais seulement de 1,5% de son capital.

Ce qui devait arriver, arriva !

Le 6 décembre 2019, l’opération est lancée.

L’Etat saoudien a choisi comme par hasard, les mêmes banques qui avaient servi pour son emprunt, plus d’autres mais avec leur siège en Arabie Saoudite, qu’il qualifie de « Joint Financial Advisors »

Il s’agit notamment de : Citigroup Saudi Arabia, Credit Suisse Saudi Arabia, Goldman Sachs Saudi Arabia, HSBC Saudi Arabia, J.P. Morgan Saudi Arabia Company, Merrill Lynch Kingdom of Saudi Arabia, Morgan Stanley Saudi Arabia, NCB Capital Company et Samba Capital & Investment Management Company.

Etant donné que la valeur d’un titre à la bourse dépend de combien de personnes sont prêts à mettre le paquet pour en être propriétaire, par cette opération sur à peine 1’5% de son capital, Aramco a réussi l’exploit de générer la plus grande capitalisation boursière de l’histoire.

L’heure qui a suivi l’annonce, ce sont tous les 800 opérateurs étrangers qui étaient pris d’assaut par tous les investisseurs surtout des Etats-Unis et d’Europe. Et bien entendu, plus ils sont nombreux à le faire et plus la valeur boursière de Aramco monte. Mais problème : à cette première ouverture du capital n’était finalement éligible, aucune des 800 entreprises étrangères accréditées à la bourse saoudienne.

Contrairement aux dirigeants africains qui font appel aux capitaux occidentaux dans tout et n’importe quoi, les dirigeants Saoudiens ont compris ce qu’écrivait Karl Mars aux 19ème siècle, lorsqu’il affirmait que la dynamique de l’accumulation du capital privé conduit inévitablement à une concentration toujours plus forte de la richesse et du pouvoir entre quelques mains. Ce qui, dans le cas d’un royaume, peut mettre en difficulté la souveraineté du pays, si ces quelques mains sont des étrangers, des occidentaux.

Dans la répartition des groupes éligibles à souscrire au capital de Aramco, il est écrit très clairement au sujet de la Tranche B : « les femmes célibataires, les femmes divorcées ou veuves, avec des enfants mineurs à charge ».

La conclusion partielle de cette histoire va vous démontrer avec les références à l’économiste français Piketty dans son livre « Le Capital au 21ème siècle » que ce n’est pas un hasard, mais une opération bien pensée, où le plus important n’est pas que de faire monter la valeur boursière de Aramco, mais de mobiliser l’épargne national, pour en faire les nouveaux actionnaires de l’entreprise qui symbolise la prospérité de tout un pays.

Voici le titre du quotidien français Le Monde du 6 décembre 2019 :

“Saudi Aramco, la plus grosse introduction en Bourse de l’histoire”

Sous-titre : La compagnie pétrolière saoudienne a levé 25,6 milliards de dollars. Sa valorisation de 1 700 milliards en fait la société la plus chère du monde, loin devant l’américaine Apple.

Le journaliste Jean-Michel Bezat écrit :

« L’introduction du siècle » se précise sur le Tadawul, l’indice-phare de la Bourse de Riyad. Après une période de souscription de dix-huit jours, Saudi Aramco a décidé de fixer le prix de son action à 32 riyals (8,53 dollars) – le haut de sa fourchette de 30-32 riyals – pour une première cotation prévue le 12 décembre. Cette « IPO » de 25,6 milliards de dollars (23 milliards d’euros) est la plus importante de l’histoire boursière, devant celle du géant chinois du commerce en ligne Alibaba, à New York, en 2014 (25 milliards de dollars).
L’opération valorise la compagnie pétrolière à 1 700 milliards de dollars et en fait la première entreprise mondiale, tous secteurs confondus, loin devant l’américain Apple (1 180 milliards). Une capitalisation de Saudi Aramco que certains banquiers et analystes jugent néanmoins surestimée. Avec 1,5 % du capital sur le marché, ces 25,6 milliards alimenteront le fonds public finançant la diversification de l’économie saoudienne, trop dépendante du pétrole, dans le cadre du plan « Vision 2030 », lancé par le prince héritier Mohammed Ben Salman, alias « MBS ».
(…)
Il a fait travailler des experts pendant quatre ans pour se conformer aux règles de transparence imposées aux sociétés cotées (comptabilité, gouvernance…) et consulté de grands oulémas, dont certains ont décrété l’opération « halal » (conforme à l’islam). Puis le roi Salman a donné son accord.
(…)
« MBS » s’est tourné d’abord vers les Saoudiens. A grand renfort de campagnes publicitaires, il en a appelé au patriotisme de la population, des hommes d’affaires et de princes comme le richissime Al-Walid Ben Talal, qui n’ont guère eu le loisir de refuser. Il a élargi l’offre à des pétromonarchies amies comme le Koweït et Abou Dhabi, qui auraient accepté de souscrire au total 10 % des titres mis sur le marché. (…)

Aramco affirme que c’est elle qui pompera la dernière goutte de pétrole, car elle a un avantage concurrentiel unique « comme producteur ayant les coûts les plus bas » (2,80 dollars par baril) grâce à la nature de ses gisements, peu profonds à terre comme en mer.

Source : https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/12/06/saudi-aramco-la-plus-grosse-introduction-en-bourse-de-l-histoire_6021852_3234.html

En mars 2022, 3 ans sont passés depuis que le monde entier sait que Aramco est l’entreprise la plus rentable au monde, avec une opération écran d’emprunt d’à peine 10 milliards de dollars et un placement en bourse de 1,5% du capital qui a fait de Aramco la société avec la plus forte capitalisation au monde avec 1.700 milliards de dollars.

Mais en 2022, il y a du nouveau et puisque les dirigeants saoudiens avaient prévu un tel scénario, il ne peut que venir à leur avantage et concourir à augmenter leur valeur boursière encore une fois.

Le 24 février 2022, l’armée russe entre en Ukraine. C’est un tolé en Occident. Les pays membres de l’Otan décident des sanctions. Et si on sanctionne le gaz, c’est mathématique que les gens vont se rabattre sur le pétrole. Si on sanctionne le pétrole russe, les gens vont chercher le pétrole saoudien. Et mécaniquement, le prix va flamber.

Résultat des courses : Aramco profite de la flambée des prix du pétrole qui arrive en mars 2022 à 130 dollars le baril, à cause de la guerre en Ukraine et de l’embargo de l’Union Européenne contre le pétrole russe.

Selon Bloomberg, mercredi 8 mars 2022, le géant saoudien des hydrocarbures Aramco dépasse Apple pour redevenir l’entreprise la plus chère du monde.

En effet, la capitalisation en Bourse de Saudi Aramco atteint 2.430 milliards de dollars. La compagnie d’État saoudienne avait déjà occupé le sommet des Bourses mondiales entre son introduction en Bourse, fin 2019, et juillet 2020, avant que Apple ne prenne provisoirement sa première place.

Question : Combien de pays africains peuvent-ils se vanter d’avoir profité de cette flambée des prix du pétrole, à cause des sanctions de l’occident contre la Russie, pour gagner beaucoup d’argent ?

Réponse : Aucun, parce qu’on a à faire à des pays qui ont intégré leur infériorité face aux colonisateurs dans leur ADN et dans leur mode de fonctionnement, au point de ne même pas se rendre compte qu’il y a une flambée des prix sur le marché mondial du pétrole.

Saudi Arambo, qui est-elle ?

Cette entreprise, contrairement aux pays africains, est celle qui gère plus de 300 écoles d’excellence en Arabie Saoudite, parce que les dirigeants de ce pays ont compris quelque chose que les africains n’ont pas compris : il n’existe pas de génération spontanée. Un pays est ce qu’on a fait de sa jeunesse hier.

L’Arabie Saoudite est arrivée à un tel exploit, parce que cela fait des dizaines d’années que le pays investit lourdement sur sa jeunesse, sur sa population, pour avoir selon leurs vœux, la population la plus intelligente du monde.

Ça c’est l’objectif affiché des Saoudiens, oui mais pour en faire quoi ?

Réponse : Pour rester les rois du pétrole.

Les dirigeants saoudiens, contrairement aux africains ont compris une chose : il ne suffit pas de posséder le pétrole pour en être le propriétaire ou le patron.

Il faut constamment se rappeler qu’on est en situation de guerre économique permanente et pour la gagner, il faut faire maîtriser tous les rouages du pétrole à sa propre population.

Ils ont compris autre chose, méconnue en Afrique : chaque fois que vous faites entrer un concurrent dans votre secteur d’activité, sa propension naturelle est celle de vous éliminer du marché.

Alors, ils se sont lancés à la conquête d’abord des Etats-Unis, en achetant les plus grandes raffineries américaines.

Et pousser à la faillite toutes celles qui ne voulaient pas collaborer en achetant le pétrole chez Aramco.

La stratégie de Aramco a comme conséquence que depuis les années 1970, il n’y a plus eu de nouvelle grande raffinerie de pétrole en France ou aux Etats-Unis, parce qu’elle serait immédiatement poussée à la faillite par la stratégie très agressive de Aramco.

C’est ce qui m’a fait conclure que jamais Dangote ne pouvait aller loin avec sa plus grande raffinerie d’Afrique, parce que Aramco a fait déplacer le curseur des gains dans le pétrole vers là où ils savaient que personne ne les atteindrait facilement : la pétrochimie.

Je vais y revenir plus loin, avec la très haute intelligence que les Saoudiens ont fait montrer pour pénétrer le très fermé marché de la Chine.

Aujourd’hui, avoir investi massivement dans sa jeunesse a permis au royaume saoudien d’être les seuls au monde à maîtriser la productivité du pétrole où l’extraction d’un baril du pétrole ne leur coute que 2,80 dollars.

Le 10 avril 2019 le quotidien économique français Les Echos titrait à sa une ceci :

“Aramco : les coûts d’extraction les plus bas du monde”

Jean-Paul Pougala

Mardi le 21 janvier 2025

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