(texte – édito)
Deux noms animent les débats sur la toile et sur les plateaux de télévision à l’approche de l’échéance
présidentielle de 2025 : Maurice Kamto et Cabral Libii. Des noms qui incarnent la rupture et l’espoir d’une
nouvelle ère après plus de quarante ans de pouvoir sans partage de Paul Biya. Mais les déclarations
liminaires du ministre Atanga Nji, au cours d’une conférence de presse, dans une sémantique guerrière,
laissent traîner une grande interrogation : l’opposition politique a-telle droit de cité dans la république ?
Les snipers du pouvoir et tous ceux qui ont profité des années Biya multiplient les outrances et tirent à
boulets rouges sur Maurice Kamto et Cabral Libii. Le but recherché est de les empêcher de candidater à
l’élection présidentielle de 2025. A cette allure, la sécurité physique et mentale des deux prétendants
devient hypothétique.
Les déclarations tapageuses des comités de base du RDPC se multiplient pour inviter le « candidat
naturel », Paul Biya, à se représenter. Vus sous cet angle, Maurice Kamto et Cabral Libii sont fatalement
frappés d’anathème. Ils sont ostracisés. Leur excommunication ne fait aucun doute. Ils ne doivent pas
être éligibles.
Après quarante ans de règne sans partage, le système RDPC n’a offert à son peuple que la bière, le
football, la religion et tout cela sous un climat de violence et de scandales à répétition. La justice aux
ordres n’a jamais élucidé les crimes du régime. Les cold cases moisissent dans les tiroirs de
l’administration judiciaire.
Le Cameroun est-il encore un état de droit ? Si c’est le cas, les propos d’Atanga Nji, au cours de sa
dernière sortie médiatique, frisent le ridicule. Tous les citoyens ont les mêmes droits et les mêmes
devoirs.
Certains membres de l’opposition dont les projets et le charisme se limitent à vociférer sur les plateaux
de télévision ne cachent plus leur agacement de se voir distancer par le duo déclaré. Ils se trompent
d’adversaire et l’on peut très vite comprendre que ces pique-assiettes attendent en retour les rogatons
du parti au pouvoir, le RDPC.
Le manque d’ambition et de visibilité de ces prétendus opposants qui ne sont en réalité que des putatifs
est flagrant. Ils sont tout simplement pitoyables à vouloir dénigrer deux candidats aux ambitions affichées
et légitimes.
L’élection présidentielle de 2025 est-elle possible en écartant deux hommes qui incarnent l’avenir du
Cameroun ? Ce scénario n’est pas envisageable dans un pays où la jeunesse est à bout de nerf,
étranglée par un pouvoir politique irascible, usé, sénile et qui n’est plus en état de grâce. Le futur s’écrit
désormais avec une nouvelle équipe résiliente dotée d’un projet et d’une résistance à l’épreuve de la
corruption, du tribalisme et du népotisme.
L’échéance présidentielle de 2025 se rapproche. Le bon sens commande à Maurice Kamto et à Cabral
Libii à se rapprocher et entrainement dans leur sillage les autres leaders reconnus de l’opposition. Cette
force commune a besoin d’un consensus car la nécessité de faire équipe pour une victoire marquera un
tournant dans l’histoire du Cameroun qui attend, depuis des décennies, un nouveau souffle. Car l’union
fait la force et garantit une paix sociale durable et propice au développement.
Les intimidations, les menaces et les coups fourrés ne viendront pas à bout de l’opposition
camerounaise qui incarne un projet de rupture, une autre vision de la justice, du mérite, de l’ascenseur
social, de l’amour et de la joie de vivre.
Pour dérouler son programme, l’opposition devra triompher de la peur qui, jusqu’ici, a eu raison des
esprits fragiles et sans conviction. Elle est mieux armée et peut compter sans l’ombre d’un doute de la
population.
L’opposition doit se préparer à une vaste campagne de dénigrement qui est la marque affichée du
pouvoir RDPC. Aucun mensonge ni aucun coup fourré ne seront épargnés pour la diviser et la clouer sur
le pilori. Mais elle le sait et c’est de bonne guerre. La population a mûrement pris conscience de son rôle
et attend le changement pour envisager l’avenir avec sérénité. Cette opposition ne doit pas décevoir les
espoirs du peuple.
Par Michel Lobé Etamé, Journaliste Indépendant