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Le 20 octobre 2023, dans son “Allocution sur la réponse des États-Unis aux attaques terroristes du Hamas contre Israël et à la guerre brutale que la Russie mène actuellement contre l’Ukraine”, président des Etats-Unis Joe Biden avait déclaré :
” (…)Je sais que ces conflits peuvent sembler lointains. Et il est naturel de se demander pourquoi cela est important pour l’Amérique.
Permettez-moi donc de vous expliquer pourquoi il est vital pour la sécurité nationale de l’Amérique de veiller à la réussite d’Israël et de l’Ukraine. Vous savez, l’histoire nous a enseigné que lorsque les terroristes ne sont pas sanctionnés pour leurs attentats, lorsque les dictateurs ne sont pas sanctionnés pour leur agression, ils provoquent davantage de chaos, de morts et de destructions. Ils continuent, et le coût et les menaces pour l’Amérique et le monde ne cessent d’augmenter.
Par conséquent, si nous ne mettons pas un terme à la soif de pouvoir et de contrôle de Poutine en Ukraine, il ne se limitera pas à ce pays. Il a — Poutine a déjà menacé de « rappeler », je cite, de « rappeler » à la Pologne que ses terres occidentales étaient un cadeau de la Russie.
L’un de ses principaux conseillers, un ancien président de la Russie, a qualifié l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie de « provinces baltes » de la Russie. Ce sont tous des Alliés de l’OTAN.
(…)”
A l’occasion du déplacement du président russe Vladimir Poutine à Abou Dhabi et à Riyad avant hier mercredi 6 decembre 2023, le Kremlin a diffusé, les images de l’escorte militaire qui a accompagné l’avion présidentiel russe dans le ciel de Moscou à Abou Dhabi puis jusqu’à Riyad où Vladimir Poutine en visite officielle a rencontré le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salman (MBS) pour parler des principaux sujets stratégiques du moment (la Palestine, l’Ukraine, le pétrole etc.)
D’après les images diffusées par le ministère de la Défense russe, on voit l’avion de Vladimir Poutine escorté par quatre avions de combat russes SU-35S.
Le message que le Kremlin a voulu envoyer au procureur de la Cour Pénale Internationale aux abonnés absents dans le massacre par Israel des enfants Palestiniens, mais aussi aux Occidentaux et plus particulièrement, une réponse à l’allocution de Biden citée plus haut du 20 octobre 2023, par cette mise en scène bien réussie est clair :
Il y a un nouveau monde que les occidentaux ont du mal à voir se dessiner et dans ce nouveau monde, où les certitudes d’hier ne sont plus à l’ordre du jour, il faut une nouvelle direction, un nouveau gouvernail.
Aujourd’hui, quelques islamistes en sandales à motos en plein désert du Sahara peuvent contraindre l’armée française super-équipée à l’échec malgré 9 ans, passés pour les combattre.
Aujourd’hui, le monde a tellement changé qu’un mouvement comme le Hamas peuvent déclencher une série de massacres jusque dans les bases militaires israéliennes sans obstacle majeure.
C’est dans ce monde qui a déjà changé et que certains ont du mal à accepter en Occident que Vladimir Poutine a voulu faire comprendre à tous les arrogants aux Etats-Unis et en Europe, qui ont espéré détruire la Russie, que seul l’équilibre des forces entre 3 pays : Les Etats-Unis, la Russie et la Chine peut garantir la paix dans ce nouveau monde.
Tout ce qui s’en éloigne n’est que de la pure spéculation des experts en Occident qui ont du mal à reconnaitre qu’ils ont vu tout faux dans le conflit en Ukraine.
DE QUOI S’AGIT-IL ?
Mercredi le 6 decembre 2023, le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine est arrivé au Moyen Orient pour la première sortie hors de Chine et hors des anciennes républiques soviétiques, depuis le Covid.
Il est arrivé à bord d’un avion de fabrication russe, la Ilushine-96, c’est le même avion que j’ai pris la première fois que j’ai quitté mon pays le Cameroun, pour l’Italie en transitant par Moscou, dans un vol de la compagnie aérienne publique russe, Aéroflot, me transportant de Douala à Moscou un 28 mars 1985.
Le président Poutine était escorté par 4 chasseurs russes SU-35S, au cas où à quelqu’un en Occident devait venir une mauvaise idée de s’attaquer à l’avion du président russe.
A l’arrivée dans les Emirats, c’est une patrouille de l’armée de ce petit pays qui l’a accueilli en traçant dans le ciel, les couleurs du drapeau de la Fédération de Russie.
Pour tous ceux qui en Occident croyaient qu’un mandat d’arrêt d’une Cour Pénale Internationale inféodée aux colonialistes occidentaux qui semble honteusement inquiétée par le sort des enfants soustraits aux affres de la guerre en Ukraine et mis en lieux surs en Russie, que le sort des enfants palestiniens tués par milliers sous les bombes de l’armée d’Israel, un pays que personne en Occident n’ose condamner, ni même reprocher malgré toutes ses atrocités contre des inermes enfants palestiniens.
Pour comprendre la ferveur de l’accueil des dirigeants des pays du Golfe à Poutine, nous devons revenir en arrière d’un mois, le 6 novembre 2023, mais surtout, d’une semaine.
Commentant le fait que le président de la République d’Allemagne, a été abandonné sur le tarmac de l’aéroport de Doha il y a une semaine, le chercheur Andreas Krieg, professeur associé au King’s College London affirme sur son compte X (anciennement Twitter) ceci :
«C’est probablement représentatif du statut actuel de l’Allemagne au Moyen-Orient».
Moi j’ajoute que c’est même représentatif du statut actuel de toute l’Union Européenne et des Etats-Unis au Moyen-Orient.
En effet au début du mois de novembre et plus précisément le 6 novembre 2023, c’est le secretaire d’état américain (Ministre américain des affaires étrangères) Antony Blinken qui a été victime des mêmes comportements de silence qui en diplomatie servent plutôt à envoyer des messages significatifs à l’interlocuteur qu’on reçoit.
Le Hamas a su mettre à nue toute l’hypocrisie des Occidentaux par rapport au drame du peuple palestinien. A travers la dramatique attaque contre Israel le 7 octobre 2023, les évènements de vengeance aveugle de Israel contre les enfants et les innocents civils en Palestine a permis au monde entier de faire un rapprochement avec la crise ukrainienne et conclure au double standard qui n’est jamais une marque de justice, encore moins d’équité surtout de la part de ceux qui cherchent à donner des leçons de moral au monde entier.
Nous sommes le lundi 6 novembre 2023. Voici ce que le politicien turc Mustafa Orhan sur son compte X :
« U.S. Secretary of State Antony Blinken has arrived in Türkiye. No one was waiting him in airport besides officials from US embassy in Ankara. Clear message from Türkiye. #Turkey #Turkki »
(Le secrétaire d’État américain Antony Blinken est arrivé en Turquie. Personne ne l’attendait à l’aéroport, à part les responsables de l’ambassade américaine à Ankara. Message clair de la Turquie.)
On apprend ainsi que non seulement personne n’est venu attendre Blinken à l’aéroport, mais que même les lumières étaient éteintes à l’aéroport de Ankara à l’heure où le secretaire Blinken est arrivé.
Pire, la veille, c’est une base militaire américaine dans le pays qui a été attaquée par les civiles la veille de l’arrivée de Blinken.
Et pour rendre la coupe pleine, c’est le président Erdogan en personne qui a décidé de quitter la capitale Ankara le jour de l’arrivée de Blinken, comme pour bien signifier qu’il n’a pas envier de le rencontrer.
Voici ce qu’en dit le quotidien britannique du 7 novembre 2023 :
« Police in Turkey used teargas and water cannon to disperse hundreds of protesters who marched on an airbase housing US forces in Turkey’s south-east hours before Blinken’s arrival yesterday. On Monday, he holds talks in Ankara with the Turkish foreign minister, Hakan Fidan.
In an apparent snub of Washington’s top diplomat, the Turkish president, Recep Tayyip Erdoğan, plans to travel across the remote north-east on Monday. Blinken has supported Israel while trying to assure regional players that Washington is focused on relieving humanitarian suffering amid the ongoing ground offensive in Gaza.
(La police turque a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser des centaines de manifestants qui marchaient sur une base aérienne abritant les forces américaines dans le sud-est de la Turquie quelques heures avant l’arrivée de Blinken hier.
Lundi, il s’entretiendra à Ankara avec le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan.
Dans un apparent affront au plus haut diplomate de Washington, le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, prévoit de se rendre lundi dans la région reculée du nord-est. Blinken a soutenu Israël tout en essayant d’assurer aux acteurs régionaux que Washington se concentre sur le soulagement des souffrances humanitaires dans le cadre de l’offensive terrestre en cours à Gaza.)
Avant de revenir sur la visite de Poutine hier 7 decembre 2023 au Moyen-Orient, je veux faire un saut en arrière de 7 jours, c’est-à-dire le 30 novembre 2023.
Ce jour-là, quelle était la principale information à la une des principaux quotidiens du monde ?
1) Le Figaro en France porte cette une :
Le président allemand Steinmeier poireaute une demi-heure à la porte de son avion avant d’être reçu au Qatar
Par Alexis Feertchak – Publié le 30/11/2023
Sous-titre :
« Le tapis rouge était déroulé mercredi 29/11/2023 pour le président de la République fédérale d’Allemagne, venu à Doha pour une visite d’État. Mais Sultan bin Saad al-Muraikhi s’est fait attendre. »
Alexis Feertchak écrit :
« La scène était solennelle comme le sont les premiers pas d’un président reçu en visite d’État à l’étranger, mais la solennité s’est vite transformée en gêne. Une longue gêne diplomatique. Mercredi 29 novembre 2023, Frank-Walter Steinmeier, le président de la République fédérale d’Allemagne, entamait sa visite d’État au Qatar.
L’Airbus A350 de la Bundeswehr, frappé de l’aigle et d’un liseré aux couleurs allemandes, se pose sur le tarmac de l’aéroport de Doha.
Le tapis rouge est impeccablement déroulé, épousant les marches qui montent jusqu’à la porte de l’avion officiel, qui s’ouvre sur le président allemand.
La scène s’arrête là et s’immobilise : Steinmeier reste planté sur la moquette épaisse, les bras croisés, imperturbable malgré le soleil accablant. Durant une demi-heure, soit près d’une éternité, il alterne les va-et-vient entre l’intérieur de l’aéronef et cette porte qui s’ouvre sur un vide politique. À l’autre bout du tapis, l’ambassadeur d’Allemagne, Lothar Freischlader, et quelques soldats qataris, formant dans leur tenue blanche une haie d’honneur immaculée, sont bien là pour saluer l’hôte, mais le représentant officiel de Doha manque à l’appel ».
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Jean-Paul Pougala
Tianjin Vendredi le 8 Décembre 2023