La récente campagne de racisme promue par l’État en Tunisie montre comment la montée de la xénophobie mondiale inaugurée par Donald Trump et ce qui est maintenant connu sous le nom de « Trumpisme » avec sa rhétorique haineuse des « étrangers violeurs », des « pays de merde » et de « construire le mur » a donné quitus puis décomplexé des dictateurs bidon partout dans le monde. Ils peuvent désormais ouvertement utiliser la xénophobie comme mode de gouvernance.
Nous venons de voir des chaussures d’immigrants morts au large en Italie, l’insurrection au Brésil après la défaite de Bolsonaro et comment cette rhétorique de la haine inonde la politique mondiale, donnant la possibilité à un dictateur bidon en Tunisie d’en faire de même. Nous avons maintenant vu des reportages sur les médias sociaux faisant notamment état de violences collectives, avec des récits de foules prenant d’assaut les maisons des migrants et expulsant de force les occupants.
De nombreuses organisations de défense des droits de l’homme, telles que le CL2P/ICL2P, avaient initialement dénoncé la décision dramatique de Saied de suspendre le parlement du pays et de renvoyer le Premier ministre en juillet 2021. Cependant, les pénuries alimentaires et l’économie en difficulté ont érodé le soutien à un président apparemment obsédé de réviser la constitution du pays pour masquer sa perte de popularité.
En effet à l’instar de nombreux démagogues populistes « Trumpistes », Saied applique le même mode opératoire. Tous s’appliquent généralement à créer des problèmes là où il n’y en a pas, et prétendre ensuite être les seuls à pouvoir les résoudre. Ils ont ainsi créé ces véritable fonds de commerce de la haine qui tournent à plein régime, travestissant les processus politiques, la démocratie, et en fait l’histoire même de leurs pays respectifs.
La réalité est que le « trumpisme » démontre qu’un véritable leadership fait défaut aux États-Unis et dans le monde entier. L’environnement médiatique favorise ceux qui crient et promeuvent le désastre. Il ne met pas en valeur les bons, les calmes, les modérés et pondérés ; tous ces vrais leaders et Hommes d’État dont nous avons tant besoin.
N’oublions pas le vieux dicton: « Le mal triomphe quand les bonnes personnes ne font rien ».
Olivier Tchouaffe CL2P/ICL2P