La NOURRICE dans la Mafia est celle qui garde le butin. Elle est aussi la dépositaire de tous les dossiers compliqués.
En cela, elle est redoutable, non seulement pour les ennemis du clan ou ceux dont les intérêts sont en collusion avec ceux de la mafia, mais aussi pour la mafia elle-même.
C’est pourquoi elle est délicatement bichonnée, c’est pourquoi lui sont concédés des privilèges et pouvoirs qui dérogent à l’ordre républicain. C’est ce que j’ai souvent expliqué à travers ce que j’appelle la RÉPUBLIQUE PARALLÈLE.
Cette NOURRICE obèse de ses pouvoirs et privilèges, telle une pieuvre, cancérise par le pouvoir des réseaux et de l’argent toute la société : les pouvoirs publics, les leaders d’opinion, les journalistes, les politiques…
La maturation de cette mafia se mesure à sa capacité à s’internationaliser. La mafia camerounaise a ainsi fait ses quartiers en France, en République Centrafricaine, en Guinée Équatoriale…
TUER LA NOURRICE POUR SAUVER LES BALEINES
Les enquêtes en cours qui connaissent une certaine accélération, s’orientent vers la NOURRICE qui apparaît de plus en plus comme celle qui a mis en exécution l’assassinat de Martinez ZOGO. Sa capture est donc pour LES BALEINES, une perspective redoutée. Car si les enquêteurs ouvrent son ventre, la seule alternative pour les Padrinos de la Mafia, les PARRAINS, véritables instigateurs de ce crime, serait le suicide.
Supprimer la NOURRICE est donc devenu depuis quelques heures un enjeu crucial, vital pour le clan des BALEINES. D’ailleurs, dans ces conditions, une injonction au suicide lui est assidument assénée…
Les enquêteurs travaillant dans le cadre de l’assassinat de Martinez ZOGO doivent être conscients de cet enjeux. C’est pourquoi ils doivent agir vite, ils doivent capturer l’animal avant qu’il ne se taise de lui-même par le suicide ou qu’on ne le réduise au silence par un assassinat.
Ils savent désormais qu’ils ont entre leurs mains, le plus grand receleur de l’histoire de l’humanité. Mais on est receleur que si l’on détient, dissimule, ou transmet une chose ou une personne en sachant que cette chose provient d’un crime ou d’un délit, ou est lié à celui-ci. Et dans le cas d’espèce le détournement de deniers publics, contre quoi Martinez ZOGO a perdu sa vie.
L’enquête ne sera donc juste, totale et impartiale que si elle implique les parrains de la mafia. Ils sont d’autant plus connus que c’est pour défendre le système mafieux que Martinez ZOGO a été éliminé.
Un réseau ne se limite donc pas à des exécutants que seraient des agents et responsables de la DGRE, un pourvoyeur de fonds soit disant homme d’affaires. Ils ne sont que des fusibles, car ceux qui organisent le système, sont ceux-là même qui le financent, le protègent et lui créent des espaces de pouvoirs et des réseaux. C’est cette architecture criminelle qu’il faut déconstruire.
Paul BIYA EN AURA T-IL L’AUDACE, LA FORCE ET LE COURAGE ?
En réalité, l’essentiel de son régime s’écroulerait sous le poids de cette affaire tentaculaire. Mais s’il veut laisser aux Camerounais, dans le marasme généralisé qu’il a produit en 40 années de gouvernance, un souvenir inoubliable, il doit débarrasser le Cameroun de cette gangrène.
Voilà l’enjeu !
Me Amedee Dimitri Touko Tom