La résilience de la jeunesse africaine
Par Michel Lobé Etamé
L’afro scepticisme a fait désespérer beaucoup d’intellectuels africains victimes des politiques qui ont marqué la relation incestueuse entre les jeunes Etats et le néocolonialisme. L’Afrique est devenue un espace où s’expriment de nouveaux modèles cyniquement conceptualisés de géostratégie et de géopolitique. Le but recherché est de maintenir tout un continent dans la dépendance.
Mais, est-ce une raison de croiser les bras ? La jeunesse africaine, aidée par les nouveaux moyens de communication, s’organise. Elle prend en main son destin.
Cette équation périlleuse est redoutée par les maitres du monde qui ne supportent pas un changement de paradigme. Cette jeunesse est aussi confortée dans sa lutte par l’échec du mondialisme qui a été présentée comme la seule et unique solution pour rapprocher les continents. Ici encore, les penseurs du monde dit civilisé n’ont pas pris en compte les évolutions d’une jeunesse résiliente et déterminée. Les échanges ne sauraient se limiter au matérialisme et ignorer le chaos des populations en proie au désenchantement.
Aujourd’hui, la jeunesse africaine s’organise. Elle se rassemble pour aborder des thématiques courantes telles que la souveraineté, les constitutions des Etats, les coups d’Etats, les monnaies, l’éducation, la culture, la religion, etc.
Pour apporter des solutions pérennes à tous ces maux qui minent le développement inclusif du continent, la jeunesse africaine est en éveil. Elle affronte, sans complexe, un diagnostic peu glorieux de ses dirigeants. Elle ose, malgré les critiques toujours acerbes de l’Occident, de prendre en main sa destinée. Elle n’est plus prisonnière d’un camp. Le bien et le mal font partie des composantes de notre monde. Cette jeunesse se donne la liberté de faire son tri. Qui est bon et qui est mauvais ? Elle est suffisamment adulte pour le déterminer.
Le débat est ouvert. L’Afrique souveraine ne veut plus de mentor. Elle ne veut plus de maitre.
Les discours des panafricanistes viennent nous rappeler que ce qui est bon pour l’Afrique ne peut pas toujours l’être pour nos pseudo amis. Dans une relation gagnants-gagnants, chaque partenaire fait valoir ses droits et ses intérêts.
C’est dans ce contexte géostratégique que la jeunesse africaine œuvre à recouvrer ses droits si souvent bafoués par ses anciens maîtres. Elle veut sortir du projet de modélisation prospective programmée pour durer.
L’urgence panafricaine est sans concession. Il faut mettre fin à toutes les guerres sur le continent. Pour y parvenir, il ne suffit pas simplement de choisir un camp. Il est impératif de privilégier les intérêts de l’Afrique. La jeunesse en a conscience. Elle n’attend de leçons de personne. Encore moins de ses vieux dirigeants actuels qui ont fait la preuve de leurs incompétences.
L’Afrique nouvelle est là. Elle volera de ses propres ailes vers le nouvel ordre multipolaire.
Par Michel Lobé Étamé
Journaliste Indépendant