Mon très cher Michel Lobè Ewanè,
C’est le clap de fin comme dans ces films qui ont accompagné notre jeunesse heureuse et tumultueuse dans les salles obscures du cinéma.
Je viens de terminer la lecture de ton dernier ouvrage « Être milliardaire en Afrique aujourd’hui ». Et j’en redemande encore pour la clarté de l’écriture qui m’a envouté.
Être milliardaire aujourd’hui en Afrique, est-ce une fatalité ? Ici encore, la sémantique qui accompagne ce mot tant redouté est biaisée. Et pourquoi ?
Nous avons une perception erronée, d’une vague à l’âme, de ce statut tant de fois décrié comme la source de tous nos maux et des inégalités flagrantes sociales et sociétales. C’est la conséquence d’un discours haineux de ceux qui s’accrochent à leurs sièges et au pouvoir politique qui ne se remet jamais en cause pour atteindre ses objectifs de croissance et de paix sociale.
Être pauvre en Afrique n’est pas une fatalité. Les discours pieux de nos gouvernants ont créé une nouvelle race de fonctionnaires. Ils constituent une élite à l’esprit rabougri et teigneux qui confisque le pouvoir politique et monétaire dans un esprit ostentatoire. Ces voleurs confondent impunément la chose publique et leurs droits et devoirs.
Nos fonctionnaires à l’esprit rabougri s’enrichissent. Ils détournent des fonds publics destinés à des œuvres d’intérêt public. L’argent illégalement amassé est placé dans des paradis fiscaux. Ils ne peuvent investir dans leurs pays car la source de leurs revenus ne peut être justifiée lors d’un changement de dictature ou de régime. Ce sont les vrais ennemis de l’Etat.
Forts de ce pouvoir illusoire, ils multiplient des entourloupettes pour éliminer l’homme de foi qu’est le travailleur animé d’une lumière qui va éclairer le monde toujours sinistre des pauvres.
Dans un rapport fécond et récent, la ONG OXFAM, La Banque Mondiale et le FMI ont dénoncé les inégalités dans le monde. La conclusion est sans appel : le nombre de pauvres a augmenté. Celui des milliardaires aussi. Ce triste constat ne met pas en lumière le rôle trouble de la mal gouvernance dans les pays pauvres et plus particulièrement en Afrique.
Mais, pour revenir aux jeunes milliardaires en Afrique aujourd’hui, je ne peux m’empêcher d’encourager ces femmes et ces hommes qui se lèvent tôt le matin pour bâtir une nation de manière inclusive. Ils n’attendent pas les investissements publics détournés de leur but initial. Ils se battent pour produire, pour donner de la valeur ajoutée à leurs investissements, pour donner du travail à tous les désespérés, à toutes celles et à tous ceux que l’Etat et ses fonctionnaires privent du minimum de survie.
Mon cher Michel, nous nous trompons d’anémie. Nous devons combattre les fonctionnaires véreux et dérouler le tapis rouge à nos bâtisseurs de milliardaires. Cette race d’inconditionnels est la seule alternative à la pauvreté.
Tu le révèles si bien dans ton opus à qui je souhaite une brillante vie pour révéler au monde qu’un milliardaire est une femme ou un homme courageux dans cette jungle de corrompus. Il se bat et se lève tôt pour créer de la richesse et réduire les inégalités sociales.
Amitié fraternelle
Michel LOBE ETAME
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