La coupe du monde de football, un grand événement planétaire après les guerres, se déroule tous les quatre ans. A la veille du coup d’envoi de cette fête supposée fraternelle, le monde est en effervescence. Il est plus que jamais divisé. Une avalanche de critiques s’abat sur le Qatar, pays organisateur. Quelle hypocrisie !
Le monde, celui du monopole de la vérité et de la morale prolixe profèrent, par ses médias bienveillants et très actifs, des critiques qu’on aurait dû soulever lors de l’attribution des jeux à ce pays. Les ONG occidentales, chantre de la liberté et de la morale sont vent debout pour boycotter cette fête.
La candidature du Qatar a été retenue malgré tout. D’autres pays, bien plus équipés et respectueux de l’environnement ont été recalés. Ils n’ont pas convaincu un jury corrompu de faux-culs. Le Qatar est riche. Il offre d’énormes opportunités aux entreprises occidentales. Et il paie cash.
Pour un monde plongé dans le doute et où l’inflation déstabilise aussi les pays développés, il n’est pas question de tourner le dos à un pays riche. L’argent a-t-il une couleur ? Que valent des vies humaines face aux pétrodollars ?
Une bouée de sauvetage pour les entreprises occidentales
Lors de l’attribution de la coupe du monde au Qatar, les voix auraient pu s’élever pour dénoncer ce que les pourfendeurs professionnels de la bienséance s’acharnent à éclabousser aujourd’hui. Installés dans leurs fauteuils en cuir, ils n’ont réagi que par des communiqués laconiques. Mais que reproche-t-on au Qatar ?
Des esprits malveillants sont montés au créneau. Nous avons retenu quelques doléances qui agitent l’arène politique et sociale à travers le monde :
- Le non-respect des droits des travailleurs :
- L’insécurité des travailleurs qui causent des dizaines de morts :
- La liberté d’expression ;
- Le déroulement de la coupe du monde alors que l’Ukraine est en guerre, etc.
On pourrait y ajouter les revendications sempiternelles des LGBT qui ne sont pas les bienvenus dans ce pays ultra conservateur.
Mais ce que le monde n’ose dénoncer, c’est la bouffée d’oxygène apportée aux entreprises occidentales qui ont raflé tous les contrats juteux à l’occasion de ce grand évènement planétaire. Le gâteau attisait des convoitises. L’argent peut tout se permettre. Nous avons ici une preuve comme bien souvent de l’hypocrisie des pays riches et puissants qui ferment les yeux pour remplir leurs caisses. Chiche !
Chères ONG, vous avez perdu l’occasion de redorer votre blason. Ce n’est pas seulement sur le Qatar qu’il faut verser son amertume. Vous deviez dénoncer la corruption au sein de la Fédération Internationale de Football, le rôle trouble de certains chefs d’Etat occidentaux dans l’attribution de ce sésame. Vous ne l’avez pas fait. Sinon mollement ! La vie des travailleurs immigrés au Qatar n’a jamais été votre préoccupation car vous taisez, volontairement, des agissements de corruption et d’injustice qui gangrènent le monde.
Les pays puissants qui s’évertuent à dénoncer le Qatar à la veille du coup d’envoi de la coupe du monde ont tous bénéficié des largesses intéressées de ce pays. Ils sont tous disqualifiés pour apporter un jugement de valeur au moment où le monde retient son souffle pour la grande fête des hypocrites.
Par Michel Lobé Étamé
Journaliste Indépendant