La retraite se mérite. Dans un pays où la jeunesse frappe aux portes de l’emploi, les retraités aspirent à une vie tranquille. Ils laissent une place méritée à une jeunesse pressée de faire ses preuves. Les piliers de la prévoyance individuelle devraient les protègent pour jouir des vieux jours. Cette période est propice aux voyages, à l’évasion et à la découverte des lieux si souvent oubliés et négligés.
Mais la retraite est redoutée au Cameroun. Cette crainte est fondée car le pouvoir d’achat baisse de manière drastique. L’inflation galopante fragilise les femmes et les hommes qui ne demandent qu’à poursuivre une vie en attendant le dernier jour tant redouté. Quels que soient les fonctions occupées, c’est une période difficilement gérable. Le niveau de vie des pensionnaires se dégrade.
Le retraité est sacrifié sur l’autel des inégalités sociales. Il est confronté, avec ses moyens dérisoires, à des sacrifices sans précédents. Et il n’y est pas préparé. Le problème trouve son illustration concrète face à la maladie qui frappe cette population. Le Covid-19 ne fait qu’aggraver une situation d’urgence qui doit interpeller les pouvoirs publics.
C’est tout un paradoxe pour celui qui a connu une vie prospère et heureuse en famille et en société. Le retraité subit, dans un système livré à une quête effrénée pour toujours plus de richesses, le revers de la médaille. Il est réduit à la mendicité. Cette précarité se traduit aussi par une angoisse permanente qui est à l’origine des AVC, des suicides quelques fois et très souvent de morts subites chez les retraités.
La dégradation du train de vie des retraités est alarmante. Le niveau des prestations frôle le ridicule. Elles sont calculées sur des bases fantaisistes et arbitraires. Pire, les retraités subissent les tracasseries administratives par des fonctionnaires véreux. Ils sont parfois soumis à un racket alors que leur situation est désespérée.
Les conséquences de la dégradation du niveau de vie des retraités
La Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) est l’établissement public qui gère les retraites au Cameroun. Elle détient une cagnotte à faire pâlir les entreprises les plus performantes du pays. Mais la distribution des montants de retraite reste très opaque. Quel que soit le niveau de salaire et le montant des cotisations versées en exercice, les prestations n’obéissent à aucune logique économique. Les conséquences sont dramatiques.
En effet, la population des retraités est naturellement fragilisée par leur âge. Ils sont soumis au quotidien aux mêmes problèmes que les actifs. Beaucoup doivent payer un loyer, une pension scolaire pour les enfants, et très souvent, supporter des frais médicaux exorbitants.
La population des retraités est lourdement frappée par la maladie. Ils sont régulièrement victimes de l’hypertension, du diabète et de la malnutrition. Ils n’ont droit à aucune prestation sociale.
Nous ne pouvons ignorer l’angoisse des retraités, couramment appelés « personnes âgées ». Ils sont confrontés aux difficultés quotidiennes. La détérioration de leur pouvoir d’achat s’amplifie tous les ans. Les veuves Le retraité traîne au quotidien un fort stress qui est à l’origine des maladies cardio-vasculaires qui sont observées dans cette catégorie de citoyen.
Relever les pensions des retraités
La question du renforcement des pensions de retraites au Cameroun est un sujet tabou. Tout le monde en parle, mais personne n’ose évoquer ouvertement le sujet. Il faut dire que les actifs ne s’y intéresse pas et les retraités forment une catégorie de citoyens de second degré.
La révision du calcul des pensions des retraités s’impose. C’est un postulat de base qui consiste à calculer les pensions en fonction du niveau des salaires. Il n’est plus supportable de niveler les fonctions à partir de calculs ne reposant sur aucun modèle mathématique. Le niveau de pension doit correspondre au niveau des cotisations versées tout au cours de la carrière.
Face à une inflation galopante, le retraité est un fusible qui saute. Il est fatalement condamné. Rien ne peut le protéger. Il ne jouit plus d’une assurance sociale. Pour percevoir sa maigre retraite, il est quotidiennement confronté à des fonctionnaires véreux qui lorgnent sur une pension dérisoire.
Relever les pensions de retraite est une urgence nationale pour donner un peu de dignité à nos aînés qui ont œuvré à bâtir notre pays. Nous leur devons cela.
La retraite devrait être un havre de jouissance, de quiétude et de bien-être mérité. Mais les retraités n’en profitent pas du tout. Leur vie est un chemin de croix.
Par Michel Lobé Étamé
Journaliste Indépendant