“Il n’y a plus de gouvernance au Cameroun…”, c’est par cette phase forte que notre invité,l’analyste politique Olivier Dossou ouvre le dernier volet du “Boeuf-Politique” de cette semaine du 27 juillet au 2 août 2020;mais où est donc passé Paul Biya?! L’ambassadeur de France au Cameroun est plus vu que le président de la République, une omniprésence du diplomate français qui choque au delà des frontières camerounaises,et qui emmène à se poser moult questions: -Le Cameroun serait-il dans un processus de recolonisation? -Pourquoi l’opposition camerounaise n’y arrive t-elle pas encore? Qu’est ce qui bloque? -Quel est le mal de l’opposition camerounaise? -Qu’attend t-il de Maurice Kamto, leader de cette opposition là, de son parti le MRC, et même de l’autorité traditionnelle incarnée par S.M Jean-Rameau Sokoudjou? -Est-il normal qu’aujourd’hui encore, ce soit la France qui gère un pays africain,60ans après les ‘indépendances”? Quel est le rôle “néfaste” des médias tel que “Jeune-Afrique” dans cette déstabilisation politique en Afrique? Notre invité a son idée sur ces questions. JMTV+
La France, une puissante déclinante qui n’a simplement plus les moyens de son ambition impériale en Afrique noire francophoneL’analyste Olivier Dossou souligne dans cet entretien accordé à Jacky Moiffo de Jmtv Plus la situation assez étrange du Cameroun et singulièrement d’une partie de l’Afrique noire francophone littéralement “recolonisée” par un pays qui ne joue plus les premiers rôles sur la scène économique, financière et même diplomatique mondiale…Sans que les Africains francophones n’en prennent vraiment conscience, notamment nombre de leurs dirigeants qui font allégeance à Paris pour briguer ou demeurer au pouvoir, la France pourrait ne plus figurer parmi les premières grandes puissances mondiales durant cette décennie, tout en conservant étrangement une influence politique et économique dans certains pays d’Afrique noire francophone visiblement incapables de s’affranchir de sa tutelle internationale, notamment au sein du système des nations unies. Le Cameroun de l’autocrate Paul Biya (87 ans, 38 années de règne) est l’illustration patente de ce formatage de certaines élites francophones d’Afrique à un asservissement dit contraint à la France, qui confine véritablement à une “recolonisation” à mesure que la vacance du pouvoir se confirme à Yaoundé et que l’ambassadeur de France réoccupe la place autrefois dédiée au gouverneur colonial. Il faut sortir d’urgence de ce schéma recolonial…Parce que l’avenir de millions d’Africains et singulièrement de Camerounais ne peut être confié à une puissance moyenne déclinante qui décroche lentement des premières places mondiales, et n’aura elle-même son salut uniquement dans l’intégration européenne. Et ce n’est pas faire injure à la France de le dire. Elle n’aura bientôt, si ce n’est déjà, simplement plus les moyens de son ambition impériale en Afrique noire francophone. Ses dirigeants le savent parfaitement et continuent néanmoins – au motif entendu que c’est “l’Afrique”, à y soutenir les positions monopolistiques de certains “mercenaires” économiques qui n’auraient simplement pas pu prospérer de la sorte ailleurs sur la planète. Joël Didier Engo