Jeudi 28 février 2019
Cameroun : Arrestation de l’avocate Michelle Ndoki
L’Observatoire international des avocats en danger (ci-après « OIAD ») exprime sa vive
inquiétude à la suite de l’arrestation de l’avocate de Michelle Ndoki, le 26 février dernier, par
les forces de sécurité camerounaises.
Maître Michelle Ndoki, active au sein d’un parti d’opposition, se cachait depuis sa participation
à la journée de manifestation violemment réprimée du 26 janvier dernier et au cours de laquelle
elle avait été blessée à la suite de tirs des forces de l’ordre.
Lors de son arrestation de mardi, aucun titre justifiant cette arrestation n’a été présenté, ni
mandat d’arrêt, ni mandat d’amener. Les autorités camerounaises ayant prétendu qu’elle tentait
de fuir pour justifier son arrestation.
L’OIAD rappelle que les principes de base relatifs au rôle du barreau adoptés par le huitième
Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants de La
Havane du 27 août au 7 septembre 1990, disposent notamment :
Principe 23 :
« Les avocats, comme tous les autres citoyens, doivent jouir de la liberté d’expression, de
croyance, d’association et de réunion. En particulier, ils ont le droit de prendre part à des
discussions publiques portant sur le droit, l’administration de la justice et la promotion et la
protection des droits de l’homme et d’adhérer à des organisations locales, nationales ou
internationales, ou d’en constituer, et d’assister à leurs réunions sans subir de restrictions
professionnelles du fait de leurs actes légitimes ou de leur adhésion à une organisation
légitime.»
Partant, l’OIAD demande expressément aux autorités camerounaises que Michelle Ndoki
puisse bénéficier de toutes les garanties procédurales et qu’elle ait notamment accès à un
médecin, un avocat et que son droit de connaître les charges qui pèse contre elle soit respecté.
L’OIAD demande qu’à défaut du respect strict des garanties procédurales de Michelle Ndoki,
celle-ci soit immédiatement libérée.
Qui sommes-nous ?
L’Observatoire international des avocats en danger a été fondé par le Conseil national des
barreaux (France), le Barreau de Paris (France), le Consejo General de la Abogacía Espanola
(Espagne), et le Consiglio Nazionale Forense (Italie). Son objectif est de mener une veille
permanente de la situation des avocats menacés dans le monde en raison de l’exercice légitime
de leur profession et de porter assistance aux avocats dont la vie, la liberté ou l’exercice
professionnel sont menacés.