-
Cameroun/InternetLa mise en sommeil des Télécentres communautairespolyvalents affaiblit l’accès à internet en milieu rural auCameroun (JVT)IntroductionInitié dès 2002 par le gouvernement camerounais, le projetd’ouverture des Télécentres communautaires polyvalents (TCP) enmilieu rural répond parfaitement à l’un des principes de la DéclarationAfricaine des Droits et Libertés de l’Internet (DADLI), celui relatifà l’accès et l’accessibilité à internet. Les TCP sont en effet des «infrastructures visant à offrir des services de télécommunications,d’informatique, d’audiovisuel et d’internet à partir des terminaux misà la disposition d’une communauté, afin de lui permettre decommuniquer à un prix abordable et sans discrimination aucune ».(1)Ce projet est né de la volonté du gouvernement de doter les zonesrurales, les zones urbaines défavorisées et les zones enclavées demoyens de communication modernes pour réduire la fracturenumérique. Entre 2002 et 2015, ces TCP, au nombre de 177 au total,(1) ont plus ou moins fonctionné au fur et à mesure de leur ouvertureau public. Malheureusement, il apparait qu’ils n’ont pas atteint lesespoirs placés en eux. Ils sont actuellement à l’arrêt, en attente d’unaudit commandé par le Ministère en charge des télécommunications,qui assure leur tutelle[Entretien au Ministère].La difficulté,insurmontable en l’état, aura été l’accès à internet à un coûtraisonnable !Contexte politique et textes législatifs et règlementaires
-
Dans sa vision du développement, le Cameroun pose, commepréalable essentiel à celui-ci, la disponibilité et la diffusiondu savoir et de la connaissance, que rendent possibles lesTélécommunications etTIC. C’est pourquoi le Chef de l’Etat,S.E. Paul Biya affirme, dans son adresse à la Nation le 03novembre 2004, au lendemain de son élection pour unnouveau septennat : « Notre pays a besoin d’un accèsgénéralisé à l’Internet ». A la veille de la tenue de la secondephase du Sommet Mondial sur la Société de l’Information(SMSI), à Tunis en novembre 2005, le gouvernement publieleDocument de Stratégie sectorielle du domaine desTélécommunications et Technologies de l’Information et dela Communication du Cameroun(2) qui a visé notamment àdoter 20.000 villages de moyens de télécommunicationsmodernes d’ici 2015, et à déployer les télécentrescommunautaires polyvalents. Une politique de développementdes technologies de l’information et des communicationspour le Cameroun a été formulée par ailleurs sous l’égide del’Agence Nationale des Technologies de l’Information et dela Communication (ANTIC) en 2007. Le mandat de l’Agence aété modifié par la suite pour mettre l’accent sur lacybersécurité et la législation connexe.Publié en 2010 leDocument de Stratégie pour la Croissanceet l’Emploi (DSCE)(3) réaffirme aussi la volonté duGouvernement de poursuivre la réalisation des objectifsstratégiques du domaine des Télécommunications/TIC
-
l’horizon 2020, notamment de doter 40 000 villages demoyens de télécommunications modernes.Enfin, en 2017, le gouvernement a publié sonPlan CamerounNumérique 2020 (4), qui consigne sa stratégie sectorielle.Les engagements sont pris pour : offrir les moyens et lesservices de Télécommunications/TIC de qualité et enquantité suffisante aux consommateurs sur toute l’étenduedu territoire national ; réduire la fracture numérique dansles zones rurales et périurbaines ; et développer l’accès auxservices dans les zones peu ou non rentables. Il est questionde porter le taux de pénétration de l’Internet à 50% en2020, contre 11% en 2016 et de mettre le coût d’accès auxservices large bande à moins de 5% du revenu mensuelmoyen d’un citoyen à l’horizon 2020. Les autres objectifssont les suivants : raccorder tous les Chefs-lieux desdépartements au backbone national à fibre optique àl’horizon 2018 ; raccorder tous les Chefs-lieuxd’arrondissements au backbone national à fibre optique àl’horizon 2020, assurer la connexion haut débit de tous lesTCP, porter à 65% la population ayant un accès large bandemobile, passer de 47 000 en 2016 à 10 000 en 2020 lapopulation rurale desservie par un point d’accèscommunautaire et passer de 23 000 à 10 000, le coût moyendu Mbits/s par mois par utilisateur (Fcfa).Le législateur camerounais a entrepris une vaste réformeréglementaire dans l’optique de promouvoir une saine
-
expansion du secteur des télécommunications. L’entreprisedu législateur entamée en 1998 avec la loi régissant lestélécommunications au Cameroun a abouti à la loi n°2010/013 du 21 décembre 2010 régissant lescommunications électroniques au Cameroun, dont certainesdispositions ont été modifiées et complétées par la loi N°2015/06 du 20 avril 2015. En son Art 4, la loi pose leprincipe de l’accès de tous aux services de communicationsélectroniques. L’article 28 affirme l’obligation du serviceuniversel des communications électroniques par la fournitureà tous des services de communications électroniques debonne qualité, à des conditions tarifaires abordables, et defaçon ininterrompue. L’article 32 indique que ledéveloppement des communications électroniques consistenotamment en la desserte des zones rurales non couvertespar les cahiers de charges des opérateurs. L’IUT a proposél’accès et le service universels au secteur detélécommunications quand la téléphonie était l’uniqueservice de communication. Aujourd’hui la donne a changéde manière drastique et il y a désormais une panoplie d’outilspermettant à la population de communiquer. Ce n’est quedepuis une date relativement récente que la définition del’accès universel englobe les services de données. Il y a unedizaine d’années, dans la plupart des pays, elle ne s’appliquaitqu’aux infrastructures filaires. Le service universel seraitd’avantage pour la législation camerounaise, un service detélécommunications de base dans un environnement
-
concurrentiel qu’un véritable service public entendu dans saconception extensive (5).Application/Applicabilité du principe et violations,menaces, tendances et opportunitésLa loi de 1998 avait créé un Fonds Spécial desTélécommunications (FST) destiné à financer le serviceuniversel des télécommunications et à contribuer audéveloppement des télécommunications sur l’ensemble duterritoire. La loi N°2005/013 du 29 décembre 2005 vatransformer le FST qui était logé à l’ART (Agence derégulation des Télécommunications) et géré par cettedernière, en un Compte d’Affectation Spéciale désormaislogé au ministère des Finances. La loi N° 2015/06 du 20 avril2015 en son article 34 nouveau, maintient ce Fonds, dont lerôle est essentiel dans le financement du service universel.Il est indiqué que ses ressources proviennent descontributions annuelles des opérateurs et exploitants desservices des communications électroniques, à hauteur de 3%de leur chiffre d’affaire, des subventions de l’Etat, desexcédents budgétaires de l’Agence de Régulation desTélécommunications et de la quotité des droits d’entrée, derenouvellement issu de la vente et du renouvellement desautorisations. Cela fait beaucoup d’argent mobilisable depuisplusieurs années! Les interventions du Fonds s’opèrent àtravers trois guichets distincts : service universel,développement des communications électroniques sur
-
l’ensemble du territoire national et développement destechnologies de l’information et de la communication. Saufqu’à la date d’aujourd’hui, il est assez difficile de savoir ceque le FST a effectivement engrangé et ce qu’il a financé. Laloi des finances fixe chaque année le plafond des ressourcesutilisables du FST. Dans le Budget de l’Etat 2108, cettesomme est reconduite à hauteur de 14 milliards enautorisations d’engagement et crédits de paiements (6). Ilest maintenant clairement établi que ce Fonds aconstamment servi de porte-monnaie au Minpostel poursupporter ses menues dépenses ou financer des projets plusimportants qui relèvent normalement du Budget de l’Etat.C’est ainsi que le Fonds paie les cotisations destinées auxorganisations internationales du secteur destélécommunications Le Fonds a contribué au financement ducâble sous-marin de l’Afrique de l’Ouest, a permis definancer l’interconnexion des départements ministériels et aparticipé au financement de l’interconnexion par fibreoptique des dix capitales régionales. Il est venu au secoursdu secteur postal, qui connaît des difficultés énormes. Entre2016-2017, les autorités camerounaises ont injecté pasmoins de 14 milliards de francs CFA dans la sécurisation ducyberespace du pays (7). Selon le ministère des postes ettélécommunications, il s’agit d’une enveloppe qui provient duFonds spécial des télécommunications. Mais l’exemple le plusrécent du dévoiement des ressources du Fonds est ladécision qu’il doit désormais financer le budget de l’Agence
-
de Promotion des Investissements (API) à hauteur de 15%(8). Jusqu’ici, les seules opérations relevant véritablementdu service universel sont la construction d’un certainnombre de télécentres et le raccordement des foyers àfaible revenu au réseau à fibre optique. Le FST est uneinstitution fictive puisque ses locaux n’existent pas. Ilfaudrait que ce fonds soit transformé en projet comme lePNDP (Programme national de développement participatif)avec des règles claires de fonctionnement et produisantchaque année des rapports soumis à des audits de cabinetsprivés.Moins d’un mois après sa nomination à la tête du Ministèredes Postes et Télécommunications, le nouveau ministre asuspendu le projet des TCP en novembre 2015 et engagé unaudit dont les conclusions sont indisponibles. En cette find’année 2017, les centres sont toujours fermés ou vivotent,laissant sur le carreau des centaines d’employés quiréclament plusieurs années de salaire. Le projet a souffertde plusieurs maux dont le plus évident a été l’architecturedu réseau qui s’est révélée à la longue, hors de prix. Le volet« ingénieur conseil » pour l’installation, le contrôle et lamaintenance des infrastructures d’accès a été confié à laCameroon Telecommunications (CAMTEL) conformément à laconvention de partenariat N° 000001/MPT du 26 Janvier2007 entre le Ministère des Postes et Télécommunicationset l’opérateur historique pour le raccordement des TCP parles terminaux VSAT. Après que le faible débit de la
-
connexion par VSAT ait été relevé, il a été procédé à la miseà niveau du HUB VSAT SKYEDGE I de ZAMENGOE et lamigration vers le SKYEDGE II dont la qualité de service n’apas non plus satisfait les attentes. La recherche d’autressolutions ont été envisagées : le raccordement par fibreoptique des TCP situés le long du tracé du backbone national,la connexion à l’internet par la solution hybride (GSM enmontée et satellite en descente) de 75 TCP, leraccordement des TCP situés non loin du réseau à fibreoptique de l’opérateur NEXTTEL, etc… Selon un documentofficiel,« le réseau préexistant est très complexe, on ytrouve les équipements analogiques et numériques quicohabitent. Le réseau de transport est constitué desatellites, faisceaux hertziens et la fibre optique » (9) et(10).Cet exemple édifiant des TCP laisse apparaitre clairementque la question de l’accès fiable à internet à un coûtraisonnable est primordiale au Cameroun. Mais en dépit desdiscours officiels et autres pétitions de principe, nul ne peutprédire avec certitude à quel horizon raisonnable cetobjectif sera atteint. La fibre optique continue à s’étendre :l’objectif à terme d’est de bâtir un réseau de plus de 20 000km selon les prévisions de Camtel (11). Les pointsd’atterrissement des câbles sous-marins se multiplient surles côtes camerounaises, la dernière annoncée venant duBrésil. Le projet CAB (Central Africa Backbone) s’achèvebientôt. C’est un projet de dorsale de télécommunications en
-
Afrique centrale qui est de veiller à ce que les paysparticipants , dont le Cameroun soient reliés au reste dumonde par leur réseau de fibre optique de manière à pouvoirfournir un accès Internet haut débit au plus grand nombrede personnes et ce, aux plus faibles coûts. Cerise sur legâteau : les points d’échange internet de Yaoundé et deDouala, sont opérationnels depuis cette fin d’année 2017,pour un investissement de 1,417 milliard de francs Cfa,supportés par l’Etat Camerounais, dans le but de réduire lescoûts d’accès au service internet dans le pays, en évitantdésormais de transiter par des réseaux étrangers. En dépitde toutes ces initiatives, les unes plus louables que lesautres, un constat navrant demeure : le Cameroun est unpays dans lequel, selon diverses études, le coût et la qualitédu service de l’internet demeurent moins compétitifs,comparés à ceux des pays africains ayant le même niveau dedéveloppement. Cette malédiction semble venir de l’absenced’un plan efficace de développement des infrastructureslarge bande. Un autre handicap majeur s’explique par lemonopole exercé par Camtel sur les infrastructures detransport de télécoms. Pour la Banque mondiale, il est tout àfait anormal que Camtel qui bénéfice déjà du monopole surles infrastructures terrestres soit à la fois opérateur deservices. Il s’agit d’une situation qui favorise le déséquilibredu marché des télécoms. La Banque mondiale soutient latransformation de Camtel en holding avec deux entités. Lapremière, publique, qui s’occuperait de la gestion des
-
infrastructures numériques et du réseau fixe ; et laseconde, publique-privée, pour la gestion et lacommercialisation du réseau mobile et du FTTX (fibreoptique à domicile ou au bureau) (12).ConclusionAu total, les nombreux efforts des pouvoirs publics pourfavoriser un accès à internet fiable et peu couteux neproduisent pas de résultat tangible. Il manque une Visiondont l’implémentation serait conduite par un chefd’orchestre clairement identifié. Les nombreusesadministrations intervenant dans le secteur sont maloutillées et agissent solitairement sans planification précise.L’absence d’une Direction générale des Télécommunicationsforte, comme il en existe dans tous les pays se faitcruellement ressentir. Mais par-dessus tout, le monopolesur la fibre optique et les câbles sous-marins exercé parl’opérateur historique pèse négativement sur la santé desecteur. Enfin, il faut souhaiter que le Fonds spécial destélécommunications se réforme pour affecter l’essentiel deses ressources au financement du service universel. C’est enagissant sur ce tryptique que le Cameroun peut espérer semettre au diapason de la communauté internationale qui areconnu l’importance de l’égalité numérique pour lacroissance socio-économique en définissant une cible dans lecadre des Objectifs de développement durable: l’ accès àl’Internet universel et abordable d’ici 2020.
-
RecommandationsLes premières journées nationales de l’Economie numériquedu Cameroun (JNEC) qui se sont tenues du 03 au 04 mars2016 au Palais des congrès de Yaoundé ont fourni unepanoplie de recommandations en matière d’accès qu’ilsuffirait d’appliquer sans délai. Nous nous en sommes inspiréen les faisant nôtres. (13)Au Gouvernement1/ Procéder à la revue du cadre juridique pour clarifier lesrôles des acteurs, afin d’éviter les chevauchements.2/ Définir une stratégie nationale de développement duservice et accès universels, déclinée en axes, en objectifs etcomplétée par un plan d’actions(13)3/ Mettre en œuvre un plan directeur de développement del’infrastructure large bande4/ Rendre contraignante la mutualisation desinfrastructures de télécommunications.5/ Créer une entreprise autonome chargée de la gestion desinfrastructures6/ Remédier au financement insuffisant de l’accès universelen privilégiant la transparence dans la mobilisation etl’utilisation du FST
-
7/ Une autre option consisterait à dissoudre le Fonds et leremplacer comme en Côte d’Ivoire par une Agence Nationaledu Service Universel des Télécommunications / TIC chargéed’assurer la mise en œuvre des programmes de ServiceUniversel pour le compte de l’Etat (16).8/Accélérer la mise en place de la TNT (Télévisionnumérique terrestre) pour libérer des fréquences affectéesà l’internet haut débit. C’est ce que l’on appelle le dividendenumérique. (15)9/Renforcer les moyens d’action du régulateur (pouvoir,allègement de la tutelle)10/ Rouvrir sans délai lesTCP après avoir réglé l’épineuxproblème d’accès en ayant recours au haut débit par lesatellite de nouvelle génération, déployé notamment parKonnect, filiale de Eutelsat.11/ Vulgariser des solutions d’accès public – y comprisl’accès subventionné dans les écoles et les centres locaux,connexion Wi-Fi publique et les réseaux communautaires –pour atteindre les groupes qui ne peuvent pas payer pour uneutilisation régulière d’Internet, même lorsque les prix sontréduits à un niveau abordable.A la Société civile12/ Promouvoir la cible d’abordabilité de « 1 pour 2 » – 1 Gode données d’allocation minimale mensuelle pour 2% durevenu, que préconise la coalition A4AI (17).
-
13/ Militer pour que la gestion des télécentres soit confiée àdes micro-opérareurs privés à qui l’Etat ferait desconcessions sur le plan de la licence et de la fiscalité afin deleur permettre de s’installer et occuper la place que letélécentre en tant que entité publique n’occupera jamais demanière satisfaisante pour les populations.Jean Vincent Tchienehom, journalisteBIBLIOGRAPHIE1/ Télécentres communautaires polyvalents (TCP), cartographie et étatdes lieux, Ministre des Postes et Télécommunications, novembre 20152/ Document de Stratégie sectorielle du domaine des Télécommunications etTechnologies de l’Information et de la Communication (TIC) du Cameroun,Ministère des Postes et Télécommunications, 2004.http://www.share4dev.info/telecentreskb/documents/4586.pdf3/ Le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE), 2009.4/ PLAN STRATÉGIQUE CAMEROUN NUMÉRIQUE 2020 , Minpostel, Mai20165/La mise en oeuvre de la société de l’information au Cameroun: enjeux etperspectives au regard de l’évolution française et européenne par Yves LéopoldKOUAHOU THESE Pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITEMONTPELLIER I Le 07 décembre 2010JVT
-
PROJET DE MISE EN PLACE DES TELECENTRES COMMUNAUTAIRESPOLYVALENTS (TCP) AU CAMEROUNhttp://telecentres.mfep.gov.dz/fileadmin/user_upload/bibilio_files/Mise__en_place_telecentres__cameroun.pdf10/ https://www.minpostel.gov.cm/index.php/fr/les–grands–chantiers/134–presentation-du-projet-des–telecentres11/ http://www.camtel.cm/infrastructures/12/http://documents.banquemondiale.org/curated/fr/384011491285812386/pdf/110907-WP-Cameroun-Memorandum-Economique-PUBLIC-FRENCH.pdf13/ https://www.ticmag.net/les-57-recommandations-pour-accelerer-leconomie-numerique-au-cameroun/14/ Manuel sur la réglementation des télécommunications, novembre 2000,Banque Mondiale.https://www.infodev.org/infodev-files/resource/InfodevDocuments_133.pdf15/ Guide pratique de la migration au numérique au CamerounLishan Adam, Mike Jensen, Steve Song, Russell SouthwoodAssociation pour le Progrès des Communications (APC) et Balancing ActMars 2013 https://www.itu.int/en/ITU-R/seminars/rrs/RRS–13–Africa/Documents/Forum/World%20Bank_2–fr.pdf16/ https://www.ansut.ci/web/projets/http://a4ai.org/affordabilityreport/report/2017/#measuring_progress_toward_affordability:_the_affordability_drivers_index A4AI est une coalition mondiale travaillant pour rendre lalarge bande accessible à tous