Les discours de fin d’année des chefs d’Etats et des rois sont devenus un exercice ennuyeux car notre monde croule, en temps réel, sur un lot d’informations contradictoires et mensongères. Toujours la même rengaine : la paix dans le monde, la lutte contre la pauvreté, la démocratie, l’égalité des sexes et des humains, etc. Un nouvel invité est venu s’ajouter à ce menu classique : le Covid-19.
Cependant, ces beaux discours cachent des enjeux aux conséquences imprévisibles. Le spectre d’une nouvelle guerre refait surface. Les Etats-Unis et leurs affidés européens s’arment pour amener la Russie à la « RAISON ». Mais à ce jeu aux conséquences fatalement morbides, un autre acteur, et non des moindres, s’est invité : la Chine. Voilà qui change la donne dans une planète tiraillée entre les bons et les méchants.
La pandémie est venue s’ajouter aux maux qui régissent le monde. Le COVID-19 n’a pas été freiné. Il sévit à nouveau par de nombreux variants. Il serait donc temps de prioriser les actions dans les deux camps car le monde a peur. Le Covid-19, cet effronté, ne connait point de frontières ni de répit.
Certaines régions du globe sont tiraillées par des guerres oubliées qui font la fortune des marchands d’armes. D’autres sont préoccupées par les bouleversements climatiques qui provoquent déjà la faim et ses conséquences malheureuses dans un monde « civilisé et solidaire ».
Nous sommes pourtant en droit de fixer nos priorités : la lutte contre la pandémie, la faim ou les guerres, etc. L’invitation de Joe Biden, au sommet pour la démocratie mettrait-il un terme à la barbarie actuelle ? Nous pouvons en douter. Selon Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur associé à l’IRIS (Institut de Relations en Internationales et Stratégiques), la liste des invités ne reflétait que les intérêts stratégiques des Etats-Unis face à la Russie et la Chine. Et il ajoutait : « La démocratie est un argument en politique intérieure, pas en politique extérieure ».
Face à tant d’incertitudes, à quel saint faudrait-il se vouer ? Lourde équation car tout ceci cache les appétits des uns et des autres. Et les pays pauvres, ces damnés de la terre, qui attendent tout de Dieu ? Ils pourront royalement fêter la énième venue du Messi et des cadeaux qui l’accompagnent.
Mais pour une fois soyons sérieux. 2021 aura été une année particulière. L’occident a montré ses muscles face à la Russie et à la Chine. Et si c’était un baroud d’honneur face à ses « ennemis déclarés et de toujours » ?
Le monde change, les alliances aussi. Les puissances ne devraient-elles pas aussi intégrer ces paramètres ? Qui aurait prédit la Coivid-19 ? Les richesses absolues vont inéluctablement s’inverser. C’est une loi naturelle. La Rome antique, l’Egypte ou la Grèce ont connu ces bouleversements. L’Afrique suit le même courant. La souveraineté est devenue une exigence logique pour l’émancipation du continent. Les guerres en cous ne font que la retarder. Mais l’heure est proche. Les grandes puissances le savent. Les routes qui conduisent aux changements sont déjà balisées.
2021 aura été une année de doutes. L’être humain n’arrête pas de revendiquer ses droits. Ce combat est légitime pour mettre fin aux dominations à outrance. Le discours de l’universalisme ne prône-t-il pas l’existence d’une unité du genre humain, au-delà de la diversité culturelle de l’humanité ? Soyons donc cohérents car c’est ensemble que nous devons construire le monde de demain, au-delà des préjugés infantilisants et insultants.
La pandémie en cours dévoile notre fragilité, nos doutes et aussi nos espérances. La guerre ne saurait être une solution et encore moins les pouvoirs puissants qui distribuent des notes à d’autres pays. Les « listes noires » n’apportent aucune solution. Elles maintiennent des séparations arbitraires et ostracisent un peu plus les faibles. 2021 aura été une année des espoirs déçus où le spectre d’une nouvelle guerre se faufile entre l’Occident, la Russie et la Chine où la pauvre Ukraine est devenue un enjeu vital pour la sécurité du monde.
Si nous vivions dans un monde civilisé, toutes les revendications seraient tolérées. Ce n’est pas le cas. Nos pères fouettards ont encore la main légère. Pour combien de tempos ?
Il n’y a pas de paix sans sécurité. Ce vœu, nous l’exprimons depuis toujours. Mais l’entendent-ils, les régisseurs du monde ? Nous entrons dans un cycle de turbulences qui plonge le monde dans le doute. Dans ce contexte, pouvons-nous encore exprimer nos vœux ?
Joyeux Noël et bonne année 2022.
Par Michel Lobé Étamé
Journaliste Indépendant